— Mamy, d’où viennent les KREMP et les RAUCH, ces ancêtres aux noms « pas de chez nous » ?
— Ma petite Camille, ces ancêtres sont mes arrière-arrière-grands-parents venus d’Alsace et de Lorraine au 19ème siècle. Mon arrière-grand-mère maternelle, Marie-Louise KREMP, née à Marseille et décédée à Aubagne en 1931 juste avant ma naissance, était la fille de Aloïse KREMP, verrier, et de Élisabeth RAUCH. Ils ont eu 9 enfants, dont 5 ont survécu.
Aloïse était né à Sarre-Union (Bas-Rhin) en 1813. Élisabeth était née à Gémenos (13) en 1818. Lui n’était pas issu d’une famille de verriers, son père était instituteur. Je le découvre travaillant à la verrerie de La Destrousse, commune de Peypin-en-Provence (13), comme ouvrier verrier en 1828. Il n’avait que 15 ans !
— Mais Mamy, comment est-il arrivé en Provence et pourquoi a-t-il quitté sa famille ?
— Ma chérie, je ne peux pas répondre à ces deux questions car je n’ai retrouvé tout au long de mes recherches aucune explication. Élisabeth était la fille de Joseph RAUCH, verrier, né en décembre 1789 à Plaine-de-Walsch (Moselle), issu d’une très longue lignée de verriers, et de Élisabeth GRANET (GRANERO), fille d’émigrés italiens, native de Fayence (Var)
—Mamy, comment Joseph RAUCH se retrouve-t-il en Provence ?
— En Provence, ma chérie, il y avait beaucoup de verreries implantées depuis fort longtemps par des verriers venus d’Italie, les DEFERRI. On y fabriquait des dames-jeannes (bonbonnes pour conserver l’huile d’olive et le vin), des flacons, des bouteilles et des gobelets. De leur côté, les verreries de Lorraine fabriquaient déjà le « verre fin » et le « cristal ». Ces verriers lorrains sont venus apporter à nos verriers provençaux leur savoir-faire. Comme pour Aloïse, je ne peux pas - à ce jour - retracer son chemin de Plaine-de-Walsch à Fayence où il se marie. Les RAUCH étaient verriers de père en fils. Le premier que je retrouve à Plaine-de-Walsch, Vité, était dit venir « d’Aximut » (?) dans le Tyrol autrichien, vraisemblablement
— Mais, Mamy, ils étaient Autrichiens ?
— Eh oui, ma chérie, nos RAUCH étaient Autrichiens et ils se sont mariés avec des filles de verriers venues d’au-delà des frontières. Nous comptons parmi nos ancêtres les plus grandes familles de verriers : les ENGEL, MEGELY, GIRARD, SCHWEISER, etc, venus de Suisse et d’Allemagne. J’ai parcouru ainsi durant trois décennies l’Europe à la recherche de « nos ancêtres les verriers ». Il reste encore beaucoup de choses intéressantes à découvrir.
Et vois-tu, Camille, en parcourant tout ce travail que je te laisse, et avec beaucoup de patience, tu trouveras encore de nombreuses pages d’histoire à écrire sur « nos ancêtres les verriers ».
Eliane pour les J&G
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