— Qu'est ce qui est accroché au mur ?
— Il s’agit d'une armoirie, lorsque que l'on étudie une armoirie on fait de l'héraldique. Pour comprendre, il faut un peu d'histoire : Au Moyen-Âge, les chevaliers étaient dans des armures qui leur couvraient tout le corps, y compris le visage. Il était donc impossible de reconnaitre les gens! Pour pallier ce problème, les gens décorèrent leur bouclier, leur écu. Par la suite, cet écu fut utilisé pour décorer les livres, les sceaux, les portes ; souvent les écus étaient mis en valeur au sein des armoiries. Il servait à identifier les chevaliers qui entraient en lice lors des tournois, sur les champs de bataille, en croisade, des lieux et des objets.
Le blason est un symbole de représentation d'une famille noble, certains ordres religieux ou certains évêques (comme le pape, par exemple) prirent également des armoiries.
— On le trouvait où ?
— Il pouvait être sculpté dans la pierre (orner une porte d'entrée, la hotte de la cheminée, un meuble), martelé dans le fer puis colorié sur une arme, brodé sur un vêtement, une bannière… et ce dans toute l'Europe.
— C'est toujours vrai aujourd'hui ?
— Actuellement, on se sert de cette représentation pour symboliser des villes, régions, corporations, métiers, pays… C'est devenu une science auxiliaire de l'histoire dite héraldique du nom du "hérault" qui au départ présentait les manifestations puis qui est devenu au fil des ans "le spécialiste" de cette lecture.
— Il représente quoi ?
— C'est une reproduction des armoiries de la ville d'Athis-Mons en Essonne où j'ai vécu durant près de 40 ans, j'y ai même été adjoint au maire et conseiller municipal. Cela représente l'histoire ancienne et récente des deux communes de Mons et Athis réunis en 1817. Le blason est la description de l'armoirie.
— Il y a des formes géographiques et des dessins, cela s'explique ?
— Oui l'écu est la partie centrale de l'armoirie. Sa construction doit obéir à de nombreuses règles, notamment les couleurs, les pièces et partitions, les ornements extérieurs…
— Donc ce qui figure sur ce blason a une signification ?
— Oui, on va étudier le blasonnement donc on va blasonner, mais voyons déjà comment il est décrit officiellement :
"Parti au premier d'azur à trois fleurs de lis d'or au bâton de gueules péri en bande, au deuxième de sable à trois chevrons rompus d'or, au chef d'azur chargé d'une escarboucle pommetée et fleurdelisée d'or"
— Que représentent ces dessins ?
— Regardons ensemble :
Ces huit rais s'articulant autour d'une pierre précieuse et s'achevant par des fleurs de lys s'appellent une escarboucle. Ici, elle rappelle que la paroisse d'Athis dépend de l'abbaye Saint-Victor de paris du XIIème siècle à la Révolution |
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Autour du blason rajouté en 1948. La couronne rappelle le passé seigneurial d'Athis. Les feuilles évoquent les nombreuses vignes et terres labourées qui occupaient Mons. Les vignes ont été une activité pendant près de 1000 ans avant que le phylloxéra les décime. |
Trois fleurs de lys sur fond azur avec une brisure dite bâton de gueule péri. C'est le symbole de l'influente maison de Bourbon-Condé dont Louise-Anne, petite fille de Louis XIV, a occupé le château d'Athis de 1743 à 1758, et fit des travaux dans toute la ville. |
Ces chevrons (des pièces seigneuriales en forme de V inversé) rompus évoquent la grande famille parlementaire des Viole. Ces seigneurs d'Athis du XVIème eu XVIIème siècle, incarnation de la monarchie. |
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La ville a reçu une "citation à l'Ordre du Corps d'Armée le 26 mai 1951 avec attribution de la croix de Guerre avec étoile de Vermeil" Le 18 avril 1944, les Britanniques de la Royale Air Force bombardent le triage de la commune voisine de Juvisy. A Athis-Mons le quartier Athis-Val, qui était avant-guerre le plus peuplé et le plus actif de la commune, est rasé à plus de 80 % avec plus de 4000 sinistrés et 80 habitations ravagés, 267 morts. L'église Notre-Dame de Lourdes est en partie détruite. |
— C'est bien triste cette fin de blasonnement. Merci Papy.
Bernard pour les J&G
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