mercredi 30 décembre 2020

Se souvenir...

 

   Beaucoup de poésie et d'humanité dans cet album jeunesse. Gilles Rapaport raconte grâce à de douces illustrations et des phrases courtes l'arrivée de ses grands-parents en France, pays accueillant et solidaire, grâce auquel ils ont échappé à la déportation nazie, ont fondé une famille, travaillé, vécu et profité de la retraite. Il se souvient et il rend hommage, simplement, comme à travers un regard d'enfant.

   Sa conclusion est un résumé: "Si je suis là, c'est grâce à cette famille de paysans de la Sarthe, grâce à ce policier, ces enseignants, ces médecins, ces fonctionnaires, ces inconnus, qui tous, sans le savoir, m'ont donné la vie."

   Une belle lueur d'espoir!

Je me souviens, de Gilles Rapaport, éditions Gallimard Jeunesse, 2020.

A conseiller également: Ita-Rose, de Gilles Rapaport et Rolande Causse, éditions Circonflexe, 2008 ainsi que Grand-Père, de Gilles Rapaport, éditions Circonflexe, 2011. (En suivant les liens vous pouvez feuilleter quelques pages de chaque ouvrage)   

lundi 21 décembre 2020

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 23

Le bonheur de la généalogie à deux

   C’est à l’âge de 9 ans que Sophie est « tombée dans la marmite » de la généalogie. Comment ? Tout simplement en allant régulièrement en vacances dans la maison de famille en Bourgogne (transmise de mère en fille sur 5 générations, et dans laquelle le portrait d’un aïeul attirait son regard et l’intriguait tout à la fois) et en accompagnant sa Maman férue de généalogie dans les mairies des villages de la Nièvre (58), de Saône-et-Loire (71) et jusque dans l’Allier (03). A « l’époque », pas de sites Internet ! On « écumait » les mairies qui mettaient les registres à disposition, parfois entreposés en vrac ou dans un grenier poussiéreux. « Je m’amusais à chercher les noms dans les registres, on a aussi essayé de ranger les documents épars, et c’est comme cela que le goût de la généalogie m’est venu ! », s’enthousiasme Sophie.

   Pour étoffer l’arbre généalogique familial, Sophie entreprend des recherches complémentaires à celles de sa Maman : pendant que cette dernière épluche l’état civil, Sophie se lance dans les archives notariales conservées aux Archives départementales (AD), si bien que les contrats de mariage, les inventaires après décès et autres actes rédigés par les tabellions n’ont plus de secrets pour elle ! Leurs ancêtres les entraînent de la Nièvre aux Yvelines en passant par l’Aisne, la Savoie ou encore Aix-en-Provence (ANOM).

   Des surprises les attendent comme cet ancêtre déchu de ses droits civiques à la fin des années 1870 … Comment ? Pourquoi ? Y a-t-il eu un procès ? Réponse dans une grosse liasse de documents bien conservés aux AD 58 : cet aïeul a été condamné aux travaux forcés à perpétuité pour avoir brûlé trois fois les bois d’un marquis fortuné. Sophie apprend que sa captivité a été de courte durée : déjà malade et veuf, il s’est laissé mourir peu de temps après son arrivée à Nouméa … Ou encore, avec ce livret militaire de l’AAGP longtemps resté in
trouvable dans les papiers de famille et qui a été découvert par hasard lors d’autres recherches aux AD de la Nièvre, « à croire que nos ancêtres nous donnent un petit coup de pouce de temps en temps » !

   L’heureux binôme généalogique mère-fille est efficace : leur premier objectif, celui de remonter dans le temps, est largement atteint avec 4000 ancêtres directs et 30 000 individus dans leur base ! Leur second objectif est de connaître la vie de leurs ancêtres, de les replacer dans leur époque et dans la grande Histoire pour mieux comprendre l’histoire familiale et la transmettre. Là aussi, le pari est réussi de belle manière : elles participent à une cousinade qui réunit 140 cousins et apparentés se connaissant tous peu ou prou pour laquelle elles ont réalisé l’arbre complet des 226 descendants de leurs GP et AGP. La Maman écrit un livre d’histoire familiale sur des thèmes aussi variés que les métiers, l’armée ou la justice ...

   Au-delà de l’histoire familiale, Sophie s’implique dans le monde de la généalogie en apportant une contribution multiforme : elle est devenue bêta-testeuse pour Heredis, elle est membre de l’association Geneatech depuis sa création en 2015, elle participe au challenge AZ, elle contribue très activement au projet « Adoptez un Poilu » des Archives départementales des Yvelines (indexation des fiches d’incorporation militaire de l’ex-Seine-et-Oise, dont 220 000 Poilus) … et, une fois l’opération terminée, elle se lance dans le dépouillement des  Enquêtes sur la situation des écoles primaires  effectuées en 1884 auprès des instituteurs et institutrices ! Et, ce n’est pas tout ! En parallèle, dans le village bourguignon de ses ancêtres, elle anime le blog https://charrin1418.wordpress.com/ consacré aux 69 Poilus inscrits sur le monument aux morts.

   Forte de son expérience de toute jeune généalogiste, elle encourage les jeunes chercheurs en herbe à poser plein de questions aux grands-parents sur leur vie, leur enfance, leur jeunesse, leur métier, … et à mettre des noms sur les visages des photos !


mardi 1 décembre 2020

Ignorance familiale

 

   Lors du repas d'anniversaire du grand-père, pour ses 82 ans, la famille découvre qu'il ne sait ni lire ni écrire. Personne n'a jamais rien soupçonné, aucun de ses sept enfants qui exercent tous une profession ayant un rapport direct avec la langue, son usage et son maniement, ni aucun de ses petits-enfants. 

   Ce récit graphique est réalisé par sa petite-fille qui évoque toutes les questions que la révélation de ce secret pose. Pourquoi faire semblant? Comment cacher cette ignorance? Pourquoi personne n'a rien compris? Elle étudie les réactions des membres de la famille et plonge dans les souvenirs liés à son grand-père aimant.

   Ce roman graphique québécois est aussi intéressant pour son fond que par sa forme, les illustrations sonnent justes et expriment parfaitement les sentiments des personnages.

Le dernier mot, par Caroline Roy-Element et Mathilde Cinq-Mars, éditions Mécanique Générale, 2020

mardi 24 novembre 2020

#Genea ou comment je suis tombé dans la généalogie tout petit ! Episode 22

Comment me suis-je mis à faire de la généalogie à l’âge de 16 ans ?

   En 2016, je me suis mis à commencer mon arbre généalogique afin de voir d’où ma famille vient. A ce moment-là, je savais que je venais de l’Eure (là où je suis né et où je réside actuellement) et du Maine-et-Loire, là où est originaire ma famille du côté paternel. Pour commencer, je me suis inscrit sur MyHeritage. Ce premier site m’a permis d’avoir un logiciel pour pouvoir travailler et voir mon arbre se construire peu à peu. J’ai demandé à ma grand-mère des informations, notamment sur ses parents et grands-parents afin de pouvoir commencer mes recherches au sein des sites d’archives départementales, en particulier celles de l’Eure. Ma généalogie est née !

   Malheureusement, elle fut stoppée aussi rapidement qu’elle avait commencé. Ce n’est qu’en 2017 que je repris sérieusement la construction de mon arbre familial et la recherche de mes ancêtres véritablement. Après de nombreuses heures de recherches intensives dans les Archives de l’Eure, je réussis à remonter la branche POUPINEL, nom de jeune fille de ma mère, jusqu’en 1789 où je me retrouve bloqué. En effet, j’apprends qu’un enfant est né sans père connu. Il est né à Pont-Audemer dans l’Eure mais aucun nom sur le père de ce dernier. Je décide donc de me tourner vers la mère, née à la Haye Aubrée (Eure) mais je me retrouve de nouveau bloqué. Je possède le nom des parents mais ils ne sont pas nés à la Haye Aubrée. Je recherche dans les villages des environs mais rien, aucune information sur l’origine de ces gens.

   Je décide donc de passer au côté SOULARD, mon nom de famille, afin d’en apprendre plus. Après avoir questionné mon grand-père paternel, j’apprends que mes arrière-grands-parents viennent de Combrand, un petit village au nord des Deux-Sèvres (79). Mais, 100 ans ne se sont pas encore passés entre le moment où mes AGP1 sont nés et le jour de mes recherches. J’ai envoyé un mail à la mairie afin d’avoir accès aux actes, et, après plusieurs mois et une relance, j’ai obtenu les deux actes de naissance. Je connais donc les parents, les dates de naissance précises, la date du mariage, et même la profession des parents ! En ayant lu ce mail en rentrant du lycée, je fus comblé de joie !

une plaque de cocher restaurée par Steven, située à quelques kilomètres 
de ses ancêtres POUPINEL à Trouville-sur-Mer dans le Calvados

   Depuis la réception de ces actes en avril 2019, j’ai énormément progressé dans mes recherches du côté paternel. J’ai réussi le 15 août 2019 à remonter jusqu’en 1601 avec la naissance de l’ancêtre le plus vieux que j’ai retrouvé, François SOULARD, né en 1601 dans la commune du Boupère en Vendée (85). Je ne suis pas encore remonté au-delà, les actes de baptême n’étant pas encore rédigés à ce moment-là. Pour ce faire, il faudrait que je me déplace aux Archives départementales de Vendée afin de voir les archives notariales pour éventuellement retrouver des traces de mes ancêtres.

   Depuis, j’ai réussi, suite à une visite aux Archives départementales de l’Eure à Évreux (27), à retrouver mes ancêtres POUPINEL. Je ne pouvais pas les retrouver dans l’Eure car ils viennent du Calvados ! J’ai donc pu facilement remonter jusqu’aux années 1700 sur cette branche-là.

   Désormais, ma généalogie s’étend de la Vendée à la Belgique en passant par les Deux-Sèvres, la Sarthe, la Normandie, le Nord Pas-de-Calais et la région flamande. Je possède désormais 185 individus dans mon arbre avec 53 noms de famille différents.

   Depuis mai 2020, je réalise un livre généalogique afin de présenter à ma famille mes différentes recherches notamment jusqu’à mes AAGP2, génération pour laquelle je possède le plus d’informations. Affaire à suivre donc!

Steven SOULARD https://www.steven-soulard.fr 

1 Arrière grands-parents

2 Arrière arrière grands-parents

dimanche 8 novembre 2020

La quête éperdue d'une mère au cinéma

 

   Même si le titre emprunte au vocabulaire familier et vulgaire, Adieu les cons n’est ni l’un ni l’autre. C’est un film qui aborde la quête éperdue d’une mère pour retrouver son fils de façon intelligente, sensible, pudique, le tout avec une bonne dose de loufoquerie.

  Sont évoqués la maladie grave et irréversible qui ravive la douleur vécue 28 ans plus tôt, la tragédie de l’abandon d’enfant sous la pression familiale, la recherche compliquée auprès de services administratifs sans compassion, l’importance des archives (traitée d’une manière loufoque et désopilante, entre un archiviste aveugle et une recherche aussi effrénée que chaotique !), la pudeur d’une mère dont le bonheur de son enfant compte plus que tout, autant de sujets rencontrés au détour des recherches généalogiques …

   Un rythme trépidant et une « tragédie burlesque », selon les mots d’Albert Dupontel réalisateur/acteur qui « essaie de se faire l’écho du cinéma qui l’a marqué, notamment Charlie Chaplin », pour aborder le drame de l’abandon contraint d’enfant du point de vue de la mère.

   Rappelons que le Conseil national d’accès aux origines personnelles (CNAOP), mis en place en 2002 et actuellement présidé par Mme Huguette Mauss, a pour mission de faciliter l’accès aux origines personnelles (https://www.cnaop.gouv.fr/). Il s’adresse principalement aux personnes pupilles de l’État ou adoptées qui ne connaissent pas leurs origines, aux parents de naissance qui souhaitent demander à lever le secret de leur identité, et aussi aux proches des parents de naissance qui peuvent adresser une déclaration d’identité.



dimanche 25 octobre 2020

Max et Lili évoquent la famille

 

   Tous les parents et grands-parents ont des héros en littérature jeunesse: Max et Lili! Quand une situation se révèle délicate ils font appel à un numéro de cette collection pour pouvoir l'évoquer avec les enfants. La collection existe depuis 1992 et compte actuellement 124 numéros, plusieurs sont consacrés à la famille (voir la liste ci-dessous). Ces petits livres sont destinés aux jeunes lecteurs, les dessins sont attrayants et pleins d'humour, les textes simples, les dialogues directs. Les dernières pages complètent le sujet en facilitant la réflexion des enfants entre eux ou avec des adultes.

Max et Lili, par Dominique Saint Mars et Serge Bloch, éditions Calligram, collection Ainsi va la vie.

4: Lili se dispute avec son frère 5: les parents de Zoé divorcent  9: Lili découvre sa Mamie  19: Grand-père est mort  26: les parents de Max et Lili se disputent  27: Nina a été adoptée  36: Jérémy est maltraité  43: le père de Max et Lili est au chômage  61: le cousin de Max et Lili se drogue  76: Emilie n'aime pas quand sa mère boit trop  82: Max et Lili fêtent Noël en famille  93: Max et Lili veulent éduquer leurs parents  95: le tonton de Max et Lili est en prison  107: Max et Lili trouvent leur cousin angoissé  108: Max et Lili vont chez Papy et Mamie  110: la copine de Lili n'a pas de papa  113: Max en a marre de sa sœur  116: la copine de Lili est en famille d'accueil  121: les parents de Max et Lili sont accros au portable 

mercredi 7 octobre 2020

Une histoire de famille irlandaise

 


   Le théâtre contemporain comme approche de la généalogie... Voici notre nouveau conseil! Quand la pièce est écrite et jouée par Kelly Rivière, il ne faut pas hésiter une seule seconde! 

   Cette actrice nous embarque tambour battant dans sa quête de repères familiaux, à la recherche de Peter O'Farrel, son grand-père irlandais disparu en France bien avant sa naissance. L'histoire est nourrie de ses expériences, ses ressentis, ses déceptions, ses trouvailles et avant tout son humour. Elle campe avec panache une vingtaine de personnages, maniant accents et postures avec talent et sensibilité. On côtoie sa mère rigide, son frère dragueur, une détective de la vieille école, un musicien irlandais édenté, une grand-tante enthousiaste, une increvable nanny en fauteuil roulant et beaucoup d'autres. On s'attache à elle, à ses personnages, à son histoire, et quand on est généalogiste on ressent son besoin de chercher, de trouver et on compatit à ses frustrations. Les mots font mouche et Kelly est solaire.

An Irish Story, de et avec Kelly Rivière, en tournée en France: ne la ratez pas!!

An Irish Story, de Kelly Rivière aux éditions Koinè, 2019

mercredi 30 septembre 2020

La famille pour se libérer

 

   Ce journal est court, il se lit rapidement et est agrémenté de quelques photos de famille, de quoi intéresser les lecteurs adolescents. 

   Une jeune femme mariée et mère d'un garçon s'ennuie terriblement dans l'Italie des années 1960'. Elle essaie de comprendre sa vie, celle des ses parents et grands-parents, elle pose des questions, lit des correspondances retrouvées et décrypte de vieilles photos. Cette démarche lui permet de reprendre sa vie en main.

   Un ouvrage intime sur le poids de la famille sur plusieurs générations.

Antonia, journal 1965-1966, par Gabriella Zalapi, éditions le livre de poche, 2020





mardi 22 septembre 2020

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 21

   Je m'appelle Cécile, j'ai 25 ans et cela fait une douzaine d'années que je m'intéresse à ma généalogie. Tout a commencé lorsque j'étais ado, lorsque j'ai voulu savoir plus précisément qui étaient les personnes des histoires que me racontait mon grand-père et comment ils étaient mes cousins : j'ai donc interrogé mon grand-père de façon plus précise, et j'ai commencé à noter ce dont il me parlait et à recopier les documents qu'il avait en sa possession.

   C'est comme cela que j'ai copié mon premier arbre généalogique : celui-ci a été dressé par un de mes aïeux au début du vingtième siècle, et remonte jusqu'au début du XVIIIème siècle. L'histoire familiale veut que cet ancêtre ait trouvé un registre paroissial dans un chemin, abandonné après un vol. Avant de le rendre au curé de la paroisse, il aurait fait les premières recherches généalogiques de la famille et tracé cet arbre généalogique qui est toujours affiché chez mes grands-parents.

   Très rapidement, je me suis intéressée à mes autres branches et j'ai interrogé mes autres grands-parents et les grands-oncles et les grands-tantes encore en vie. Certains d'entre eux font aussi de la généalogie, et ont très gentiment partagé leurs recherches avec moi.

   Petit à petit, j'ai continué à construire mon arbre, grâce aux archives qui commençaient à être numérisées et à Geneanet. Une de mes cousines, qui a mon âge, faisait aussi sa généalogie, et nous comparions souvent l'avancée de nos recherches.

   J'ai continué comme ça tout mon collège et mon lycée, et mon arbre a bien grandi. Après le bac, je suis partie en classe prépa, et pendant trois ans j'ai un peu mis la généalogie en pause, même s'il m'arrivait de chercher à identifier les vieilles photos récupérées dans des maisons de famille. Mon arbre grandissait un peu grâce à mes petites sœurs, qui m'aidaient et me demandaient des branches sur lesquelles elles pouvaient travailler. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui, l'une d'elle a remonté toute une branche en Provence aux XVIIème et XVIIIème siècles pendant le confinement.

   Même si je ne faisais pas beaucoup de généalogie, je gardais cette idée en tête, et j'ai pensé devenir généalogiste professionnelle : j'ai eu la chance de faire deux stages, qui m'ont permis de découvrir de nouveaux types de sources et de nouvelles méthodes de recherche.

   Après deux ans de master d'histoire, pendant lesquels j'ai repris la généalogie petit à petit, j'ai cherché une formation complémentaire qui me permettrait de travailler dans le monde de la généalogie, en alliant la technologie et l'histoire. J'ai eu la chance de faire un stage chez un éditeur de logiciel de généalogie, ce qui fait que je fais maintenant de la généalogie tous les jours. 


   Mon arbre a bien grandi, il s'est élargi également vers les collatéraux, mais il me reste encore du travail. Depuis l'automne dernier, je me suis mise à écrire sur mes ancêtres, via un blog de généalogie, Jadis et naguère https://jadisetnagueregenealogie.wordpress.com/ . Cela me permet de revoir la vie de mes ancêtres sous un angle particulier qui servira de point de départ à un article, de partager mes recherches avec mes proches, et de transmettre à mon tour les histoires transmises de mes anciens.

   Mes ancêtres viennent de tout le Sud de la France, des Landes et du Pays Basque à la région lyonnaise et au Dauphiné, en passant par l'Aude, les Cévennes et la Provence. Je voyage donc à la fois dans le temps et dans l'espace, et je découvre plein de modes de vie selon les régions, les milieux sociaux et les métiers. C'est une vraie source d'apprentissage, bien plus facile puisqu'il s'agit de personnes qui comptent pour moi et que j'ai l'impression de connaître à force de passer du temps à les chercher au travers des vieux registres et des autres pistes qu'ils m'ont laissées.


jeudi 6 août 2020

Branches étrangères

 
   Les migrations existent depuis toujours, les populations sont en mouvement perpétuel. Ces brassages sont source de fructueux échanges, de diversité et d'apports culturels. Mais parfois ils peuvent se révéler être de véritables casse-têtes pour les généalogistes!
   De nombreux ouvrages évoquent la recherche d'ancêtres issus de l'émigration ou le quotidien de familles d'origine étrangère. Tous les formats sont disponibles (roman, poésie, BD...) et chaque âge peut être concerné. Nous dressons ci-dessous la liste (avec les liens sous les noms) de tous les endroits évoqués dans nos lectures:  ChineMaghrebItalieAlgérieAllemagneAfriqueEspagneColombieEgypteRussieEurope de l'est ou encore le bassin méditerranéen.
   Dépaysement assuré: faites de beaux voyages!

lundi 20 juillet 2020

Faire parler les indices

carte postale de Lourdes adressée par Eugène à son épouse Marguerite en 1940
carte postale adressée par Eugène à son épouse Marguerite en 1940

   L'envie de commencer des recherches généalogiques peut arriver sans crier gare. Il suffit parfois d'une signature, d'une photo, d'initiales, d'un faire-part, d'une lettre, d'une carte de vœuxd'un diplôme, d'un nom sur un monument aux morts, d'une plaque, d'un prix d'école, d'un trophée sportif, d'un tableau, d'un livre... Le déclic se fait, cet élément nous apparaît comme un indice, une piste pour aller plus loin, pour découvrir quelque chose et surtout quelqu'un. Les trouvailles n'atteignent pas toujours les espérances mais les recherches sont passionnantes.
(les liens vers nos articles sont cachés sous les mots...)

lundi 6 juillet 2020

Quelques tuyaux de méthodologie

   Dans plusieurs articles, au fil des années, nous avons expliqué quelques démarches pour commencer puis avancer dans sa généalogie. Pendant ces vacances nous vous en dressons un inventaire rapide (avec les liens sur les mots évidemment):

lundi 29 juin 2020

Enfin la troisième enquête de généalogiste en herbe!

   Décidément nous adorons les enquêtes de généalogie imaginées par Marie-Odile Mergnac! 
   Dans ce troisième tome nous suivons Jade qui doit dresser le portrait généalogique d'un de ses grands-parents pour le présenter devant sa classe. Elle choisit son grand-père martiniquais. En l'interrogeant puis en fouillant les archives en ligne elle découvre qu'elle descend d'esclaves africains.
   Une fois de plus l'auteure nous donne des pistes pour traquer nos ancêtres. Pour cette enquête elle s'intéresse à ceux venus d'ailleurs et insiste sur la diversité des cas à travers les différents élèves de la classe. 
   L'histoire est intéressante, l'écriture est agréable, adaptée au jeune public avec de l'humour et des rebondissements. Le récit, à la première personne du singulier, permet au jeune lecteur de s'identifier à cette jeune généalogiste.
   Lecture idéale pour les vacances prochaines!
Petit rappel: nous avions déjà rédigé des articles sur les deux précédents tomes (suivez les liens: le mystère du poilu  et le secret du soldat allemand)
Mon enquête de généalogie tome 3: nos ancêtres venus d'ailleurs, par Marie-Odile Mergnac, éditions Rageot, 2020

dimanche 14 juin 2020

#Genea ou comment je suis tombé dans la généalogie tout petit ! Episode 20

A 12 ans, Tony l’avait bien compris : la quête généalogique est interminable et l’œuvre d’une vie…  Alors, mieux vaut commencer tôt ! 

De l’Iliade à l’Odyssée généalogique

   Si un grand nombre de chercheurs d’ancêtres débutent leur généalogie en cherchant à (re)nouer le lien avec leur famille, Tony, quant à lui, est tombé, à 12 ans, dans la marmite généalogique, tout autrement : « Je me suis passionné très tôt pour l’archéologie, la mythologie et l’Antiquité. En lisant l’Iliade et l’Odyssée, j’ai commencé à griffonner les liens de parenté enchevêtrés entre tous ces héros grecs, systématiquement qualifiés de « fils de »… De fil en aiguille, c’est un arbre d’une cinquantaine de pages scotchées entre elles, reconstituant toute la généalogie de l’Olympe, qui s’est retrouvé étalé dans ma chambre ! La plupart des dynasties grecques et romaines de l’Antiquité se disant issues de dieux grecs, je me suis ensuite penché sur leurs familles, puis celles des empereurs romains, et enfin, par extension, je me suis attaqué aux généalogies des familles patriciennes romaines et des familles princières européennes. »

   C’est par hasard que Tony en vient à s’intéresser, à 13 ans, à sa propre généalogie. C’était à Pâques 1998. Alors qu’il séjourne chez ses grands-parents, une cousine de son père, Solange, lui propose de venir avec elle à la mairie du village pour rechercher un acte d’état civil. « Quand j’ai découvert, dans un vulgaire placard de la pièce du fond de la mairie, les épais volumes aux reliures de cuir, quand j’ai senti l’odeur caractéristique du papier séculaire, quand j’ai caressé ces pages à la calligraphie parfaite, j’ai alors réalisé que je pouvais, moi aussi, à ma mesure, endosser les costumes d’historien et de détective. »

La phase de collection d’ancêtres

   C’est le début d’un long pèlerinage à travers le temps et l’espace. Avec Solange, sa cousine / coéquipière / chauffeur, Tony sillonne les routes de campagne, de mairie en mairie, à la recherche de ses ancêtres. Il fait la tournée des cousins en quête de photos de famille et consigne soigneusement les noms de tous ces visages inconnus, énumérés par les Anciens. Fort heureusement, car ils décèdent tous quelques années plus tard… Une autre bonne raison de s’intéresser jeune à sa famille ! Photographies, qui, une fois numérisées, retouchées, détourées, feront l’objet d’un album pour la famille.

   Quelques mois plus tard, Tony s’attaque, avec l’aide de sa mère, à sa branche maternelle beaucoup plus dispersée géographiquement. 4 pays différents, une vingtaine de départements… Une invitation au voyage ! Premières recherches aux archives départementales et des percées sur 10 générations en quelques jours. « Je me souviens qu’il me fallait une dérogation pour entrer en salle de lecture car j’étais trop jeune ! » Premières rencontres physiques ou virtuelles avec des cousins éloignés généalogistes, partageant la même passion. Premiers échanges sur Geneanet et FranceGenWeb… C’est la phase boulimique de « collection d’ancêtres » - plus de 4500 - à partir des registres d’état civil et paroissiaux. Objectif : recenser un maximum de noms avant de leur donner vie à l’aide de fonds plus spécifiques tels que les archives notariales, les provisions d’office et les compoix dont il se passionne. 

A la découverte de ses racines étrangères

   Néanmoins, tout un pan de sa généalogie, plus complexe, est resté en jachère : la branche pieds noirs et ses origines étrangères. A 21 ans, Tony se lance et entame des recherches en Italie et en Espagne et part explorer les terres de ses aïeux. Des recherches délicates, car avant tout intuitu personae, qui ne sont pas sans lui rappeler ses premiers pas généalogiques, à une époque où il vadrouillait de village en village et devait gagner la confiance de son interlocuteur pour accéder à la précieuse armoire aux registres.

   Quelques années plus tard, Tony s’attaque à la dernière branche laissée de côté, sa branche maltaise. Et là, surprise, il se retrouve livré à lui-même, en terre inconnue. Quasiment personne n’a véritablement effectué de recherches généalogiques à Malte : ni les Maltais, ni les Anglais, ni les Français. La méthodologie de recherche dans les archives maltaises, tant sur le papier que sur la toile, était totalement ignorée. Il défriche alors le terrain et, marqué par cette expérience, il se lance, à 31 ans, dans la rédaction d’un guide sur ce sujet inédit: Retrouver ses ancêtres à Malte. « C’est simple, j’ai souhaité, dans ce guide pratique, prodiguer les conseils que j’aurais aimé recevoir quand j’ai débuté. » 

De la collection à la transmission

   Ce n’est pas la première fois qu’il prodigue et publie ses conseils généalogiques. En 2009, à 24 ans, Tony devient rédacteur dans un magazine de généalogie, collaboration qui durera 10 ans, jusqu’à l’arrêt de la revue. « Cela m’a marqué de passer de l’autre côté de la barrière. J’écrivais dans une revue de référence, une des revues que je lisais avidement quelques années plus tôt ! ». « Après plusieurs années consacrées à collectionner les ancêtres, à parcourir tous types de fonds, à collecter toutes sortes d’informations, j’ai ressenti le besoin de passer à l’étape suivante : celle du partage, qu’il se présente sous la forme d’albums photos à usage familial, d’articles dans des revues spécialisées, ou encore d’un guide généalogique. »

Que d’évolutions en 20 ans!

   Tony n’a pas l’intention de s’arrêter là : « On me demande souvent : tu as encore des ancêtres à trouver ? Tu ne t’en lasses pas ? Evidemment non ! La passion n’est-elle pas justement un passe-temps dont on ne se lasse jamais ? La généalogie constitue un champ d’investigations infini et une discipline qui invite à s’intéresser à l’histoire, la géographie, l’informatique, l’onomastique, l’héraldique, la photographie et même la génétique ! Par ailleurs, quand je pense aux révolutions survenues depuis plus de 20 ans, il est impossible de s’ennuyer, il faut en permanence se tenir à la page. J’ai beau avoir 35 ans, j’ai parfois l’impression d’être un dinosaure quand je pense que j’ai débuté mes recherches dans les mairies, sur papier, en consultant des dépouillements minitel et en déposant des listes éclair sur Geneanet. En 20 ans, que d’évolutions ! Les logiciels de généalogie, Internet, Geneanet, les appareils photos numériques, la numérisation des archives, l’indexation massive avec Filae, l’engouement pour les tests ADN… La quête généalogique est interminable et l’œuvre d’une vie… J’ai bien fait de commencer jeune ! »


Tony Neulat, passionné de généalogie depuis plus de 20 ans, rédacteur dans le magazine Votre Généalogie pendant 10 ans est aujourd’hui rédacteur dans la Revue française de généalogie et l’auteur du guide Retrouver ses ancêtres à Malte, Editions Archives & Culture, 2016, 176 p. Pour le contacter : tonyneulat(at)yahoo.fr

dimanche 7 juin 2020

Jill la jeune généalogiste

   Cette nouvelle BD s'adresse directement au jeune public. Jill, une jeune ado part à la recherche de ses ancêtres grâce à sa tante, passionnée de généalogie. Le ton humoristique, le trait, les courtes histoires permettent d'apprécier sa lecture. Cet album aborde les recherches, les témoignages directs, les découvertes sur des ancêtres, l'intérêt croissant face aux énigmes. 
   Ce premier tome est une réussite. Il est complété par un dossier pédagogique court et clair élaboré par geneanet.
   Combien comptons-nous de Jill parmi nos lecteurs?


   

samedi 30 mai 2020

Instagram aime la généalogie

   Les réseaux sociaux attirent les jeunes, l'un des plus prisés en ce moment est instagram. Nul besoin d'écrire un roman, il suffit d'une photo, ou plusieurs, et de quelques mots bien choisis (précédés d'un #) pour partager des impressions, des idées ou encore des conseils.
   Vous pouvez suivre des comptes selon vos envies et vos centres d'intérêt. Il suffit de s'abonner au compte choisi ou à des # : si vous suivez #genealogie, #famille, #arbregenealogique, #generations, pour ne citer que quelques exemples, vous découvrirez parfois des pépites ou simplement des idées de lecture ou de réalisations.
   Certains comptes sont spécialisés en généalogie, racontant souvent les recherches d'un généalogiste amateur ou les anecdotes d'un professionnel. Ces personnes partagent des actes, des photos de famille ou de lieux significatifs. Instagram étant international il est passionnant de confronter les histoires familiales de différents pays.
   Le compte "Généabule" nous tient particulièrement à cœur car il essaie de trouver des idées pour intéresser le jeune public à la généalogie, comme notre blog. Avouons-le, l'auteure est la même… elle se permet d'y glisser des documents personnels, des coups de cœur et davantage d'idées de lecture. Elle (enfin, je, pour une fois) compte sur vous pour rejoindre ses abonnés!
   Deuxième recommandation: "généalogie Huet-Rigaud", compte de notre trésorière Olympe, une professionnelle.
   Instagram ou comment partager le goût de la généalogie avec les jeunes!




dimanche 17 mai 2020

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 19

   Je m’appelle Léonie, j’ai 6 ans ½ et je fais de la généalogie avec ma maman (et des fois mon petit frère).
   J’aime bien faire ma famille. On a fait des cartes sur la famille. Maman m’a aussi acheté un cahier que je fais quand je peux avec ma mamie.
   Une fois j’ai fait un arbre pour ma maman, je suis contente elle l’a rangé dans son cahier.
Quand elle fait sa généalogie je lui demande de me raconter la vie de la personne sur laquelle elle travaille. J’aimerais savoir mieux lire les actes parce que ce n’était pas bien écrit avant.
   Quand maman est occupée j’aime bien aller dans le bureau et regarder les médailles du papy de mon papy.
   Ce que j’aime beaucoup c’est les vidéos de Mathilde (archives et culture). Une fois elle a dit qu’on pouvait emmener les enfants dans les cimetières, je veux que maman m’emmène. Mais plus tard quand on aura le droit de sortir.
   Maman elle fait que sa famille, moi quand je serai plus grande je voudrais faire celle de mon papa. Il parait qu’ils vivaient sur des bateaux, ça a l’air vraiment super.

dimanche 10 mai 2020

Poèmes sur une drôle de famille

   Le décor est planté dès le premier poème: "Maman a été enceinte six fois. Chaque fois, elle a eu des jumeaux ou des jumelles. Vous avez bien compté, il y a douze enfants dans notre maison.". David Dumortier nous invite dans la vie de cette famille nombreuse grâce à des poèmes courts, tendres et drôles. On y croise des paires d'enfants, des parents, un chat, un poisson rouge, des machines à laver, une marraine… et un éléphant…. ou pas! Les illustrations permettent de s'immerger totalement dans la poésie, elles sont colorées et originales.
   Un album accessible aux jeunes enfants, pour les faire rêver et raconter leur propre famille.

Ma famille nombreuse 76 poèmes et 1 éléphant, poèmes de David Dumortier et illustrations de Lucile Placin, éditions Rue du Monde, 2009

jeudi 30 avril 2020

Naissance de BD-Généa

La belle Lurette

   Suite à l’article de notre trésorière, Olympe Huet-Rigaud, concernant l’application BDnF de la Bibliothèque Nationale de France : http://peregrinationsancestrales.unblog.fr/2020/04/10/bdnf-application-pour-la-creation-dune-bande-dessinee/, nous avons décidé de donner une petite soeur à notre rubrique #Genea : BD-Généa.

   Si vous souhaitez vous aussi, petits comme grands, nous faire partager vos z’aventures, voici la recette :
  • utiliser l’application https://bdnf.bnf.fr/ avec accès aux fonds numérisés de la BnF
  • raconter des histoires vécues : recherche d’actes, découverte de métiers, explication de noms et prénoms, anecdotes, …
  • ajouter une pointe d’humour
  • et concentrer le tout en 3 ou 4 cases !
   A votre tour maintenant de concevoir une BD-Genea qui sera publiée !
Et si vous avez un compte Twitter n’oubliez pas de partager vos créations avec le #BDnFGenealogie et @jeunesetgenea. 

   A bientôt pour de nouvelles z’aventures généalogiques.

lundi 20 avril 2020

Nos archives en ligne

archives.aisne.fr
   Depuis quelques années on peut faire des recherches généalogiques et surtout des découvertes sans sortir de chez soi. Chaque département a l'obligation de numériser les tables décennales, les registres d'actes paroissiaux et d'état civil et de les mettre en ligne. Ainsi n'importe qui a accès gratuitement à des millions de pages d'actes de baptême, naissance, mariage, décès et sépultures. Une véritable mine d'or pour tout généalogiste!
    L'accès est simple: dans un moteur de recherche on tape AD avec le numéro du département et on arrive sur le site voulu. En allant sur la page des archives numérisées on trouve un formulaire de recherche à remplir, différent selon les sites mais toujours facile à maîtriser. Les photos des registres s'affichent alors et une visionneuse s'ouvre et permet de les feuilleter.
archives.cantal.fr
   Selon le département on trouve des spécificités liées à la religion, aux frontières ou aux batailles. On peut parfois accéder aux recensements, aux registres matricules, aux registres d'écrou, au cadastre, aux archives notariales, aux monographies des villages, aux vieilles photographies, aux cartes postales... Les mises en ligne sont régulières car le travail de numérisation est long et infini.

archives.hautes-alpes.fr
 
    La mémoire collective à la portée de chacun ou comment partir à la recherche de sa famille!

lundi 13 avril 2020

La famille au Moyen Age

   Voici un livre qui pourrait impressionner ceux qui ne se sentent pas médiéviste dans l'âme: ils auraient tort! Cet ouvrage, d'une historienne italienne, est passionnant et facile d'accès. L'auteure nous fait découvrir à l'aide de plus de 200 illustrations la vie familiale au Moyen Age. Le propos est simple et court et les enluminures, tableaux et autres retables magnifiques et fascinants à observer. Elle nous guide dans ces images et nous apprend quelque chose à chaque page. Les reproductions sont d'excellente qualité, toutes en couleurs et souvent en pleine page.
   Alors si vous voulez savoir ce que portait un bébé autour du cou, quels étaient les jeux et les jouets des enfants, la place que tenait le lit dans une maison ou ce qui était enseigné à l'école: feuilletez ce livre vous aurez les réponses en images et des explications claires.

Vivre en famille au Moyen Age, par Chiara Frugoni, éditions les Belles Lettres, 2018

vendredi 3 avril 2020

#Genea ou comment je suis tombé dans la généalogie tout petit ! Episode 18


L'épisode 18 est constitué par le témoignage direct de Philippe Huet. Merci à lui!

En généalogie, la curiosité enfantine n’est pas un vilain défaut

   Mon intérêt pour la généalogie est né d’une curiosité d’enfant alors que je passais une partie des vacances estivales chez mes grands-parents paternels.
J’étais alors âgé d’une douzaine d’années et aimais fouiner dans un grenier encombré d’objets des plus hétéroclites tels un vélo muni de roues en bois, un poste à galène et autres « vieilleries ».

     Un jour, je découvris une boite à biscuits en fer. Rouillée, recouverte d’une épaisse couche de poussière, elle n’avait manifestement pas été ouverte depuis de nombreuses années. Cela ne pouvait que piquer ma curiosité de jeune garçon en quête d’un trésor. Elle contenait des lettres et des photos que la pénombre ne me permettait pas de déchiffrer. Je la descendis à la lumière du jour et la montrai à mes grands-parents. Ils accueillirent cette découverte sans effusion particulière. Je fus même gratifié d’un : « Qu’est-ce tu veux faire de çà ? ». Je ne comptais pas en rester là et, cédant à mes questions pressantes et répétées, ils daignèrent enfin me livrer quelques laconiques informations. Les lettres avaient été écrites par mon arrière-grand-père paternel à sa femme pendant la guerre de 14. Les photos étaient celles de mes ancêtres.

     Je n’eus de cesse de demander plus de renseignements. Je cherchai à identifier les différents personnages photographiés. « Pourquoi ça t’intéresse ? » m’entendis-je répondre à chacune de mes nombreuses interrogations. Ils finirent toutefois par comprendre que je ne les lâcherai pas tant que je n’aurai pas de réponses. Je dois reconnaître qu’ils firent alors un prodigieux effort de mémoire.

     Je décalquais chacune des photos de groupe et numérotais les personnages. Je répertoriais ceux qui étaient identifiés sur un feuillet annexe. Toute indication biographique y était reportée. Je sentais que mes « informateurs » commençaient à prendre plaisir à me narrer quelques anecdotes que je m’empressais de noter. Ils me trouvèrent d’autres documents intéressants, mis à l’écart depuis des lustres, qui alimentèrent mes recherches.

     Ce furent mes premiers émois généalogiques. Je pouvais mettre un visage sur des bis voire trisaïeux et esquisser mon premier arbre jusqu’à la 4ème génération. Ce n’est qu’à l’âge adulte que j’allais consulter les archives départementales pour remonter chaque branche une par une.

     Par la suite, mon grand-père m’accompagna à plusieurs reprises sur les lieux où lui-même avait grandi. Nous y fréquentions les archives municipales, nous promenions dans les villages, berceaux de notre famille, et plus particulièrement dans les églises où tant de nos aïeux s’étaient rendus lors des baptêmes, mariages et cérémonies mortuaires.

     Je commençais aussi à recopier la centaine de lettres écrites par mon arrière-grand-père de sa mobilisation en décembre 1914 jusqu’à sa mort à Verdun en mai 1916. Il y donnait quelques détails de son quotidien, notamment sur les circonstances de sa photo le représentant en militaire, prise en 1915 pendant la bataille d’Artois, que j’avais pu sauver de l’oubli. Plus tard, je mêlai leur contenu avec les événements consignés dans le journal des marches et opérations de son régiment et ceux relatés par quelques rescapés ayant combattu dans ses rangs. Je pus ainsi reconstituer le contexte dans lequel il avait vécu ses années de guerre. En mai 2016, nous avons procédé à une petite cérémonie familiale sur les lieux-mêmes de sa disparition, la Cote 304.
 
     J’ai partagé le fruit de mes recherches avec ma famille, laquelle s’est également passionnée et s’emploie désormais avec moi à sauvegarder la mémoire de nos aïeux. 




lundi 23 mars 2020

Une famille chinoise à Paris

   Le titre et les couleurs, bleu, blanc et rouge, donnent le ton de l'album: cette histoire d'enfance se déroule en France! La particularité du récit réside dans l'origine chinoise de l'auteure, Brigitte Tchao. Elle décline le constant affrontement entre ses deux cultures à travers le quotidien, les traditions, la cuisine, la mode, le cinéma, les séries à la télévision et surtout la chanson. On suit avec plaisir la vie de cette petite fille attachante grâce à la tendresse du dessin de Christel Han.
   A recommander pour une lecture transgénérationnelle: les enfants peuvent facilement s'identifier à l'héroïne et les enfants des années 1970' peuvent les aider à décoder les références culturelles de l'époque. Moment vintage assuré!



vendredi 13 mars 2020

La famille en musique!

    David Sire est un poète qui sait parler aux enfants et au reste de la famille. Les 14 chansons de cet album sont entrainantes grâce aux airs dynamiques, aux instruments variés (de la trompette au coussin péteur… ) et aux paroles pétries d'humour et de sensibilité. Beaucoup de sujets sont abordés entre rire et délicatesse: les relations fraternelles, l'ennui dans les réunions de famille, le divorce, le deuil, les familles recomposées (joliment appelées "re-familles"), les noms de famille… Pour nous faire totalement craquer une chanson est même composée de devinettes inspirées d'un arbre généalogique: "le neveu d'un des petits-fils d'une de mes arrière-grands-mères, qui c'est? C'est moi!".  Ajoutons que les illustrations de Magali Le Huche répondent parfaitement à l'ambiance créée par les mots.
   A lire, à écouter, à chanter, à fredonner, à hurler en rythme et en famille!

C'est de famille! chansons de David Sire et illustrations de Magali le Huche, éditions des Braques, 2008, 2014 et 2017


samedi 29 février 2020

Famille nombreuse en BD

   Cet album raconte le quotidien d'une fratrie de 12 enfants avec énormément d'humour et d'auto-dérision. Beaucoup de sujets sont abordés à travers les vignettes de cette BD autobiographique: l'exil, l'émigration, l'intégration, la fraternité, le regard de l'autre, les relations familiales… Le récit est vivant au point que l'on a l'impression d'entendre l'accent des parents, surtout du père. Omi, la mère, y occupe une place de choix. Les personnages sont attachants, le trait est assuré et le jaune, seule couleur présente avec le noir et le blanc, ensoleille vraiment le propos.
   Idéal pour sourire et réfléchir en famille!

Famille nombreuse par Chadia Chaibi Loueslati, éditions Marabout, Marabulles, mars 2017