mardi 19 décembre 2023

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 45

 La curiosité n'est pas un vilain défaut, selon Christine Muller

En juillet 1983, à 18 ans, je suis allée rendre visite à ma grand-mère paternelle. Elle m'a montré son livret de famille. Il contenait les informations de ses trois premières générations (ses parents, ses grands-parents et ses arrières grands-parents). J'ai représenté les données du livret de famille sur une feuille A4.

Les recherches concernant le côté paternel étant à effectuer en Allemagne, dans les années 80, cela était compliqué. Il fallait trouver les adresses des mairies et effectuer toutes les démarches par courrier. Les actes étant anciens, je devais payer des droits pour obtenir une copie et payer par mandat international avec des frais supplémentaires. J'ai donc rapidement abandonné les recherches en Allemagne.

J'ai eu envie d'avoir les informations sur la famille du côté de ma mère.

J'ai écrit à la mairie du lieu de naissance de mon grand-père en Alsace et de mon arrière-grand-mère (la mère de ma grand-mère). Les actes de naissance m'ont été envoyés. J'ai ainsi pu avoir le nom de leurs parents. J'ai demandé les actes concernant ces derniers et ainsi de suite.

Chaque acte reçu me permettait de découvrir l'identité de deux personnes de la génération précédente. C'est ce qui est original en généalogie, lorsque l'on trouve les informations sur une personne, on a ensuite le double d'informations à rechercher.

Par curiosité, j'ai eu envie de remonter le maximum de générations.

Du côté paternel, j'ai remonté partiellement 5 générations après celle de mes grands-parents. La date la plus ancienne que j'ai trouvée est un baptême en 1793.


Du côté maternel, j'ai remonté partiellement 10 générations après celle de mes grands-parents maternels.

La date la plus ancienne trouvée est un baptême en 1625. J'ai les noms et prénoms de la génération suivante mais sans date de baptême, mariage, sépulture.


samedi 9 décembre 2023

Les premiers pas en généalogie

   Ce petit guide est instructif et fournit des conseils au jeune qui veut construire son arbre généalogique. 

  Le propos est clair, illustré par des exemples concrets tirés des propres recherches de l'autrice. Cet ouvrage est pédagogique, agréable à lire, agrémenté de "points info" intéressants, d'un lexique et de mots importants surlignés. Sont abordés la méthodologie de recherche, les documents familiaux, les actes, les archives en ligne, les cimetières... Des articles expliquent aussi le calendrier républicain, l'origine des noms, l'usage des prénoms et même les notions essentielles d'héraldique. 

   Facile à manier et intéressant, ce guide est un outil pratique et utile pour commencer sa généalogie.

 Je fais mon premier arbre généalogique, par Vanina Leprovost aux éditions Rustica, Rusti'kid, 2023

jeudi 30 novembre 2023

Z comme zygote

  • Papy, je ne comprends pas, j’ai deux actes de naissance le même jour ! Les parents sont apparemment les mêmes mais les bébés ne portent pas le même prénom.

  • C’est parce qu’il s’agit de jumeaux. Ce sont deux enfants de sexe identique ou de sexe opposé à qui la maman a donné naissance le même jour. Ils peuvent se ressembler au point de les confondre, on les appelle alors vrais jumeaux, ou bien être différents mais avoir des ressemblances comme ton frère et toi, il s’agit alors de faux jumeaux.

  • Mais comment est-il possible d’avoir deux enfants en même temps ?

  • C’est un peu compliqué à t’expliquer… Voilà, la maman lorsqu’elle attend un enfant le porte dans ce que l’on peut appeler un œuf…

  • Comme les poules ?!...

  • Si tu veux, sauf que cet œuf-là n’a pas de coquille.

  •  ????

  • Pour faire simple, les vrais jumeaux sont dans le même œuf alors que les faux jumeaux se trouvent dans deux œufs différents, ce qui explique leurs différences.

  • C’est compliqué !

  • Cela aurait pu l’être encore plus si je t’avais expliqué que les vrais jumeaux sont dits monozygotes et les faux dizygotes. Ces termes, qui te paraîtront bizarres, nous viennent d’un mot de grec ancien qui signifiait atteler.

  • Nos ancêtres savaient tout ça ?

  • Non pas vraiment. En revanche, l’événement étant relativement rare, la gémellité (terme désignant l’existence de jumeaux vrais ou faux) frappait les imaginations et restait vivace dans les récits familiaux. On pensait même qu’ils avaient des pouvoirs surnaturels.

  • Et c’est vrai ?

  • Non. Le seul pouvoir des vrais jumeaux est de se faire passer l’un pour l’autre.

  • Cela permet de faire des blagues ou des bêtises…

  • Pense plutôt à regarder comment les inscrire sur ton logiciel de généalogie.



Philippe pour les J&G


mercredi 29 novembre 2023

Y comme You Tube

 Camille arrive chez ses grands-parents. Elle voit son grand-père en train de regarder son nouveau téléphone portable.

  • Qu’est ce que tu fais Papy ?

  • Je regarde une vidéo sur You Tube, je suppose que tu connais cette application.

  • Oui ! Maman me montre des dessins animés dessus. Et toi, que regardes-tu?

  • Je regarde une chaîne qui s'appelle Archives & culture. Ce sont des vidéos d’environ 3 minutes de Mathilde, une comédienne. Elle fait des vidéos chaque semaine sur la généalogie : des méthodes et conseils, des vidéos sur les métiers, l'origine des prénoms et des noms, sur la vie quotidienne d’autrefois. Une véritable mine d’or d’informations pour apprendre à faire de la généalogie.


  • Est ce qu’il y a des vidéos pour les enfants ?

Camille appelle sa grand-mère pour regarder la vidéo avec elle et son grand-père.

  • C’est génial ! Est ce qu’il y a d’autres vidéos ?

  • Oui, il y en a une qui s’appelle Faire de la généalogie avec des enfants. Ce sont des conseils pour les grands-parents ou les professeurs afin de mieux connaître les techniques d’animation envers les jeunes. Mathilde nous présente aussi l’association Les jeunes & la généalogie et les ouvrages écrits notamment par leur présidente. Tu pourrais montrer cette vidéo à ton instituteur.

  • Oui Papy ! Et toi, tu peux t’abonner à la chaîne, comme ça, tu retrouveras plus facilement toutes les vidéos.

Camille montre à son grand-père comment cliquer sur le bouton “J’aime” et comment s'abonner à la chaîne.

Brice pour les J&G

mardi 28 novembre 2023

X comme le symbole du mariage en généalogie


  • Mamy, pourquoi as-tu mis un X entre Marguerite et Eugène ?

  • Camille, ce n'est pas un X mais le symbole qui signifie une union, un mariage entre les deux personnes. Regarde mieux mes notes, tu ne vois pas d'autres symboles ?

  • Ah si, devant ma date de naissance tu as dessiné une petite bulle !

  • Tu as déjà compris, cette petite bulle, ° comme les degrés, veut dire naissance.

  • Mais pourquoi faire des symboles ?

  • Pour aller plus vite quand tu prends des notes et pour ne pas confondre les dates des différents événements. Et pouvoir te rendre compte plus rapidement que tu as fait une erreur dans une date par exemple.

  • Et pour le décès tu notes quoi devant la date ?

  • Une grande croix comme dans les églises ou les cimetières. Et même si on ne connaît pas la religion de la personne on fait ce symbole qui en principe est chrétien.

  • C'est bizarre quand même, Mamy...

  • C'est une convention, c'est un symbole, cela permet de comprendre les notes de n'importe quel généalogiste.

  • Mais la croix du décès tu ne peux pas le faire sur ton ordinateur, donc ce n'est pas vraiment pratique.

  • Mais si, Camille : tu fais 0134 en appuyant en même temps sur la touche Alt et regarde : †

  • Papy, Papy, viens voir : Mamy sait dessiner des cimetières sur l'ordinateur !!


Nathalie pour les J&G

lundi 27 novembre 2023

W comme la méthode des 5 W


Who ? What ? When ? Where ? Why ? De l’anglais maintenant ! Il ne manquait plus que ça, Papy !

De l’anglais mais une méthode bien pratique quand on veut en savoir plus sur un ancêtre en particulier ! La méthode des 5W, qui consiste à poser les questions qui, quoi, où, quand et pourquoi, est un outil utile pour faire connaissance avec un aïeul sur lequel tu veux travailler. Tu verras que ces quelques mots te permettront de rajouter de nombreuses lignes à tes fiches individus.

Commence toujours par la question Qui ? Une petite vérification de l’état civil de l’ancêtre te permettra d’éviter les confusions avec un homonyme : le nom et les prénoms, c’est la base !

Who, j’ai bien compris, mais what ?

What c’est la question quoi en anglais. C’est une des informations que j’aime à connaître : quel était le métier du grand oncle Georges ? En quoi cela consistait-il? Quel était le quotidien de la grande tante Élise ? On dit souvent femme de marin, femme de chagrin…

En somme, il faut que j’essaie de mieux les connaître.

Oui, cela donnera un peu de profondeur à tes recherches. When, tu t’en doutes, c’est la question quand ! Bref, la chronologie. Des dates, des événements liés à la petite ou à la grande histoire.

Ensuite, where ? J’imagine que cela concerne les lieux de naissance et de décès.

Oui mais pas seulement, Camille. La question du lieu est cruciale en généalogie. En identifiant les lieux associés à tes ancêtres, tu pourras suivre leur migration et te poser ainsi la fameuse question why ?

Une véritable enquête ! Je te l’avais dit l’an dernier, souviens-toi !


Céline pour les J&G



samedi 25 novembre 2023

V comme verrier


Mamy, d’où viennent les KREMP et les RAUCH, ces ancêtres aux noms « pas de chez nous » ?

Ma petite Camille, ces ancêtres sont mes arrière-arrière-grands-parents venus d’Alsace et de Lorraine au 19ème siècle. Mon arrière-grand-mère maternelle, Marie-Louise KREMP, née à Marseille et décédée à Aubagne en 1931 juste avant ma naissance, était la fille de Aloïse KREMP, verrier, et de Élisabeth RAUCH. Ils ont eu 9 enfants, dont 5 ont survécu.

Aloïse était né à Sarre-Union (Bas-Rhin) en 1813. Élisabeth était née à Gémenos (13) en 1818. Lui n’était pas issu d’une famille de verriers, son père était instituteur. Je le découvre travaillant à la verrerie de La Destrousse, commune de Peypin-en-Provence (13), comme ouvrier verrier en 1828. Il n’avait que 15 ans !

Mais Mamy, comment est-il arrivé en Provence et pourquoi a-t-il quitté sa famille ?

Ma chérie, je ne peux pas répondre à ces deux questions car je n’ai retrouvé tout au long de mes recherches aucune explication. Élisabeth était la fille de Joseph RAUCH, verrier, né en décembre 1789 à Plaine-de-Walsch (Moselle), issu d’une très longue lignée de verriers, et de Élisabeth GRANET (GRANERO), fille d’émigrés italiens, native de Fayence (Var)

Mamy, comment Joseph RAUCH se retrouve-t-il en Provence ?

En Provence, ma chérie, il y avait beaucoup de verreries implantées depuis fort longtemps par des verriers venus d’Italie, les DEFERRI. On y fabriquait des dames-jeannes (bonbonnes pour conserver l’huile d’olive et le vin), des flacons, des bouteilles et des gobelets. De leur côté, les verreries de Lorraine fabriquaient déjà le « verre fin » et le « cristal ». Ces verriers lorrains sont venus apporter à nos verriers provençaux leur savoir-faire. Comme pour Aloïse, je ne peux pas - à ce jour - retracer son chemin de Plaine-de-Walsch à Fayence où il se marie. Les RAUCH étaient verriers de père en fils. Le premier que je retrouve à Plaine-de-Walsch, Vité, était dit venir « d’Aximut » (?) dans le Tyrol autrichien, vraisemblablement

Mais, Mamy, ils étaient Autrichiens ?

Eh oui, ma chérie, nos RAUCH étaient Autrichiens et ils se sont mariés avec des filles de verriers venues d’au-delà des frontières. Nous comptons parmi nos ancêtres les plus grandes familles de verriers : les ENGEL, MEGELY, GIRARD, SCHWEISER, etc, venus de Suisse et d’Allemagne. J’ai parcouru ainsi durant trois décennies l’Europe à la recherche de « nos ancêtres les verriers ». Il reste encore beaucoup de choses intéressantes à découvrir.

Et vois-tu, Camille, en parcourant tout ce travail que je te laisse, et avec beaucoup de patience, tu trouveras encore de nombreuses pages d’histoire à écrire sur « nos ancêtres les verriers ».


Eliane pour les J&G

vendredi 24 novembre 2023

U comme enfant unique

  • Papy, je n’ai pas retrouvé les frères et sœurs de ton grand-père paternel Marcel ?

  • Tu ne risques pas d’en trouver il était fils unique.

  • Unique ? Tu veux dire qu’il ne ressemblait à personne d’autre ?

  • Non. Mon grand-père était né en 1913 et son père est mort à la Guerre de 1914 et il n’a alors pas pu avoir de frères et sœurs.

  • Ça arrivait souvent ?

  • Au moment de la Grande Guerre, oui, car nombreux étaient les jeunes hommes récemment mariés qui n’avaient eu qu’un seul enfant, voire pas du tout, et sont morts au combat ou de maladie.

  • Mais avant ?

  • Eh bien, les familles étaient souvent pourvues de nombreux enfants pour différentes raisons que je t’expliquerai plus tard… Elles pouvaient en moyenne en avoir 4 ou 5 sans compter les enfants morts jeunes (un sur quatre mourait avant l’âge d’un an).

  • Et ça lui a manqué de ne pas avoir de frère ou de sœur à ton grand-père ?

  • Sincèrement, je ne lui ai jamais posé la question, mais il est possible que oui, car lui a eu 5 enfants. Mais être enfant unique était, et est toujours un peu, assez mal vu. Après les guerres de 1870 et 1914, au cours desquelles de nombreux hommes avaient été tués, les gouvernements prônaient une forte natalité. Sans doute mon grand-père a-t-il eu à subir le regard des gens de son époque qui jugeaient souvent les enfants uniques égoïstes et trop gâtés. Mais la vie était plus dure que maintenant ; sa mère avait dû travailler à l’usine pour un maigre salaire afin de l’élever seule ; je ne suis pas sûr qu’elle ait pu beaucoup le gâter, mais le choyer sans doute.

  • Il devait jouer seul ?

  • Ah ça non, car il avait de nombreux camarades qu’il a côtoyés toute sa vie.

  • Eh bien moi, plus tard, j’aurai plein d’enfants !

  • Cela fera un bel arbre généalogique !!


Philippe pour les J&G



jeudi 23 novembre 2023

T comme table décennale

  • Camille, veux-tu m'accompagner aux archives, j'aimerai chercher des renseignements sur la famille BRUIANT à Jaux dans l'Oise ?

  • Oui bien sûr Papy, je pourrai t'aider.

  • Je suis content que tu viennes avec moi, je vais chercher dans les tables décennales, les naissances, mariages, décès.

  • C'est quoi les tables décennales ?

  • C'est un registre récapitulatif des actes d'état civil classés par ordre alphabétique et par date sur une période de 10 ans.

  • C'est assez facile alors.

  • On va aller sur les tables décennales de la commune de Jaux et on aura une liste de naissances, mariages et décès à la lettre B comme BRUIANT.

  • Merci Papy, je crois que j'ai compris, allez en route.


Agnès pour les J&G

mercredi 22 novembre 2023

S comme Sosa

 Camille notre petite généalogiste en herbe, toujours très curieuse voudrait bien savoir à quoi correspondent ces chiffres sur l’arbre généalogique de Papy et Mamy accroché sur le mur du salon...

- Dis-moi Mamy, pourquoi en plus des noms et des prénoms y a-t-il un numéro près des personnes sur ton arbre ?

C’est Papy qui prendra la parole pour expliquer ce mystère à notre curieuse petite généalogiste en herbe

- Ma petite chérie, ces numéros sont une façon d’identifier à coup sûr la position d’un ancêtre dans son arbre généalogique. C’est ce que l’on appelle la numérotation de Sosa-Stradonitz, dite plus simplement numérotation Sosa.

- Mais papy, comment ça marche ? Pourquoi ma maman est numéro 1 ?

A cette question, Mamy prend la parole pour expliquer à Camille les secrets de la numérotation Sosa.

- Ta maman, qui est notre fille, est la souche de ce bel arbre que tu vois ... C’est donc elle le numéro 1, ce premier numéro est toujours attribué à celui ou celle qui est à la base de l’arbre.

Voyant la petite moue de Camille, son papy lui expliqua que l’arbre familial avait été commencé bien avant sa naissance ... Voilà pourquoi sur la fresque peinte elle n’apparait pas, et n’est pas la numéro 1. Rassurée, Camille réclame alors la suite des explications que Papy s’empresse de lui donner :

- Comme vient de te le dire Mamy, le n°1 est donc attribué à la souche, le n°2 à son papa, et le n°3 à sa maman ... Donc dans notre arbre, tu vois bien que moi, le papa de ta maman je suis n°2 et que Mamy qui est la maman de ta maman est n°3.

La suite de cette numérotation est très simple, tous les hommes portent un numéro pair, toutes les femmes un numéro impair (celui de son mari +1)

Toute fière d’avoir compris, Camille coupe alors la parole à son papy et poursuit :

- Donc Papy, ton papa est n°4 et ta maman n°5 et le papa de Mamy est n°6 et sa maman n°7 ... C’est facile !!

- Bravo ma petite chérie, tu as bien compris, regarde ce tableau qui va t’aider à identifier un ancêtre grâce à son numéro Sosa

  • Papy, j’ai bien tout compris !! Écoute-moi, si je fais mon arbre à moi, je suis n°1, papa est n°2 et maman devient n° 3 ... Et comme vous êtes les parents de ma maman alors vous vous devenez n° 6 pour toi Papy et n°7 pour Mamy ... C’est bon Papy ??

  • C’est bien ça !!! bravo Camille, la numérotation Sosa n’a plus de secret pour toi.


Véronique pour les J&G



mardi 21 novembre 2023

R comme rosière


Mamy, que signifie ce terme « rosières » ?

Une rosière, Camille ma chérie, c’est une jeune fille pauvre et vertueuse qui reçoit une dot le jour de son mariage

Mais, d’où vient cet argent ?

Cet argent est constitué par un ou plusieurs legs que la municipalité a reçu de généreux donateurs

Mais encore ? c’est une vieille coutume, je suppose ?

Oui, ma chérie, c’est une très vieille coutume en France, qui date du Vème siècle. A cette époque, l’évêque de Noyon (Oise), canonise – plus tard sous le nom de Saint-Médard – un généreux donateur qui vendit une grande partie de ses biens pour doter des filles pauvres et vertueuses le jour de leur mariage. C’était toujours là ainsi qu’à Nanterre que les cérémonies étaient les plus marquantes. La jeune mariée méritante était couronnée de roses, d’où le nom de « rosière ».

Mamy, y a-t-il encore des rosières de nos jours ?

Ma chérie, pas à ma connaissance. Je pense que cette coutume a perduré jusqu’au milieu du XXème siècle environ. C’est encore une tradition qui s’est perdue, c’est du passé … mais il est bon de s’en souvenir. 

Regarde Camille, le 24 juin 1936, ton arrière-arrière-arrière-grand-père, Célestin ESPANET, mon grand-père, qui était maire d’Aubagne (13) a marié ce jour-là deux rosières.

Pourquoi deux rosières ce jour-là ?

Ma chérie, tout simplement parce que l’année précédente aucune jeune fille n’avait été choisie.


Eliane pour les J&G

lundi 20 novembre 2023

Q comme quelle recherche généalogique?

  • Bonjour Mamy, ce matin j’ai envie de faire de la généalogie avec toi. Tu es libre ?

  • Ecoute ma chérie, ce matin je dois aller faire mes courses au marché du village, mais si tu veux m’accompagner, j’en serais ravie !

  • Oh moi je n’aime pas le marché, il y a toujours du monde, les gens ne font pas attention à moi et me bousculent, il faut faire la queue !

  • Oui mais il y a aussi le marchand de bonbons !

  • Tu peux en acheter pour moi, dit Camille, tu connais mes goûts !

  • Ah non pas question, mais si tu viens je te ferai rencontrer des personnes de la famille qui viennent des villages alentours pour vendre leurs produits. Ils te parleront de la famille.

  • Mais, je la connais ma famille ! Il y a papa, maman, toi Mamy qui est la mère de maman, mon Papy, ton mari et grand-mère, la maman de papa qui vit avec grand-père. Et puis je connais les noms des parents de mes grands-parents, tonton Sébastien, le frère de papa, tatie Juliette la sœur de maman et mes cousins !

  • Oui, répond Mamy, c’est ce qu’on appelle une généalogie ascendante, mais sais-tu qu’il est possible de faire de la généalogie de plusieurs façons ?

  • Ah bon ?

  • Oui par exemple tu peux faire de la généalogie en ne t’intéressant qu’aux hommes : ton père, ton grand-père paternel, ton arrière-grand-père paternel. C’est ce qu’on appelle une généalogie agnatique.

  • C’est un mot compliqué !

  • Oui bien sûr, mais il a des façons de faire de la généalogie différente, par exemple les ancêtres sont extrêmement importants chez les Africains. Ils sont constamment connectés à eux et ils sont invités à se joindre à tous les évènements. Naissances, funérailles, mariages, tout événement communautaire inclut les ancêtres. Chaque famille a un membre de la famille, un homme ou femme plus âgée, qui connaît les noms des ancêtres et leurs histoires mais il n’y a pas d’écrits.

  • Oui c’est très différent de notre façon de faire de la généalogie !

  • Aux Îles Marquises, la généalogie décidait de la place de l’individu dans la société. Elle établissait sa position suivant son lien avec les étua (dieux, ancêtres, divinités) et avec le hakaîki (grand chef) qui était le descendant direct de ces dieux et la personne de plus haut rang dans la tribu. Les généalogies étaient récitées pendant toutes les célébrations et les fêtes familiales.

  • C’est vraiment très intéressant, Mamy, je crois que je vais écrire l’histoire familiale pour qu’elle puisse se transmettre cela sera ma façon de faire mes recherches généalogiques.


François pour les J&G

samedi 18 novembre 2023

P comme présenter sa généalogie

An « American » Family tree de Norman Rockwell, 1959

Papy, je souhaiterais faire un exposé en classe pour parler de généalogie et parler de mes ancêtres, mais je ne sais pas comment m’y prendre.

Le moyen le plus simple pour parler de tes ancêtres, Camille, c’est sans doute de présenter tes recherches sous forme d’arbre. Ainsi, tes camarades visualiseront facilement ce dont tu parles. Il suffira de pointer l’ancêtre quand tu l’évoques. Cela leur permettra aussi de comprendre les générations et les branches auxquelles tu fais allusion en un coup d’œil.

Tu crois que je peux mettre des photos ?

Bien sûr, pense aux médaillons que l’on retrouve sur certaines tapisseries royales !

Généalogie de Jacques Ier, roi d'Angleterre

Mais je voulais évoquer certains aïeux lointains, je risque de les perdre avec mon arbre ?

Et pourquoi ne pas utiliser le format éventail dans ce cas là ? Tu peux même faire cela sur un support numérique ainsi tu pourras jouer avec la fonction zoom avant et zoom arrière pour passer d’ancêtre en ancêtre tout en projetant régulièrement une vue de l’arbre complet à l’écran.

Tu vois, il n’y a pas qu’une seule façon de faire. A toi de t’approprier celle qui te convient le mieux et qui conviendra à ton auditoire. Moi, je retourne à mes pinceaux, je prépare une surprise pour l’anniversaire de ta grand-mère, un arbre généalogique artistique !

Céline pour les J&G

vendredi 17 novembre 2023

O comme ordonnance


Mamy, là j’ai un gros problème.

Quel problème Camille ?

Déjà que c’est difficile à déchiffrer mais j’ai bien l’impression que cet acte n’est même pas en français !

Fais voir. Tu as raison cet acte est en latin.

En latin ?

Oui Camille. Pendant toute une période les actes qu’ils soient de baptême, de mariage ou de décès étaient exclusivement en latin.

Pourquoi ?

C’était la langue officielle dans laquelle beaucoup d’actes étaient écrits. C’était également la langue qu’utilisait l’Église. Si l’on parlait « le vieux françois » la langue utilisée pour tous les actes, les lois était le latin.

Et donc tout le monde écrivait en latin ?

Euh non Camille, ceux qui savaient écrire c’est à dire les prêtres, les moines, les notaires… A cette époque la plupart des gens ne savaient ni lire, ni écrire. On dit même que Charlemagne ne savait ni lire, ni écrire.

Et c’est pour ça qu’il aurait inventé l’école ?

Ce serait une des raisons même si c’est un peu plus compliqué que cela.

Et donc à quelle époque a-t-on écrit les actes en français ?

C'est à partir de 1350, sous le règne de Jean II le Bon que la quasi totalité des ordonnances royales sont rédigées en français.

Il était médecin Jean le Bon pour faire des ordonnances ?

Non Camille, Jean le Bon était un roi de France et s’il est vrai que les médecins font aujourd’hui des ordonnances, les rois en faisaient également. Une ordonnance était une loi royale qui devait être appliquée dans tout le royaume. Ordonnance vient du mot ordonner. Donner des ordres si tu préfères.

Et il y en a eu beaucoup d’ordonnances royales ?

Oui bien sûr ! Mais la plus célèbre reste l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 par laquelle le roi François 1er impose aux curés l'obligation de tenir des registres de baptêmes. D'autre part, les actes officiels et de justice devront être rédigés en français  En fait, cette ordonnance sera très peu respectée mais elle constitue une étape importante, car, par elle, le français devient la langue officielle de la France ! Tu comprends ?

Oui j’ai très bien compris Mamy. Et où se trouve Villers-Cotterêts ?

Villers-Cotterêts est une commune de l’Aisne située à 80 km de Paris. C’est d’ailleurs dans cette commune qu’en mémoire de cette ordonnance de 1539 on a décidé d’y créer la Cité internationale de la langue française.

On y va quand Mamy ?

Bientôt, elle a ouvert le 1er novembre dernier !


Jean-Marc pour les J&G


jeudi 16 novembre 2023

N comme naturalisation

 Camille regarde l’arbre généalogique affiché chez ses grands-parents. Elle voit inscrit un mot qu’elle ne comprend pas.

  • Dis Mamy, pourquoi y’a t’il marqué ici “naturalisée” ?

  • Il s’agit de ma grand-mère maternelle, sa famille est originaire d’Italie. Je vais te montrer sur une carte le lieu de naissance de ses parents.

Camille et sa grand-mère regardent une carte de l’Europe.

  • Mes arrière-grands-parents sont nés dans un petit village du Piémont. Tu vois, c’est ici sur la carte. Ils ont quitté leur village natal avec toute la famille pour aller en France. Ils sont considérés comme des immigrés car ils ne sont pas nés dans ce pays. Ma grand-mère n’était pas encore née mais sa grand sœur, qui avait 11 ans à l'époque, s'en rappelait très bien. Elle a pu me raconter leur histoire.

  • Pourquoi sont-ils partis de leur pays ?

  • Ma grand tante me racontait que plusieurs familles sont parties pour trouver du travail ailleurs. En France, après la Première Guerre mondiale, il manquait de travailleurs car 20% de la population active est morte durant le conflit.. Alors l’État encourageait de nombreux étrangers à venir s'installer en France pour y travailler. Ils sont majoritairement italiens, espagnols, polonais, allemands, suisses et belges. Si certains émigrent pour trouver du travail, d’autres fuient leur pays à cause de la guerre ou d’une révolution. Ce sont des réfugiés.

  • Où est née ta grand-mère ?

  • Ma grand-mère est née deux ans plus tard sur le sol français mais de nationalité italienne. Comme toute la famille est originaire d’Italie, ils sont tous de nationalité italienne.

  • A-t-elle eu le droit de devenir française ?

  • Oui ! En 1889, les étrangers nés en France de parents étrangers peuvent accéder à la nationalité française. En 1927, la loi facilite les naturalisations. Et comme ma grand-mère a épousé un français, cela a facilité l’accès à la nationalité française. Toutefois il a fallu à ma grand-mère remplir un formulaire pour demander la nationalité française : c’est un dossier de naturalisation. Je l’ai dans mes dossiers. Je vais te le montrer. Il y a même une copie du Journal officiel . 


    C’est un journal qui publie toutes les décisions, comme par exemple les lois, les décrets, les arrêtés … et ce qui nous intéresse : le décret relatif à la naturalisation des étrangers.

Camille et sa grand-mère regardent les documents ensemble.


Brice pour les J&G

mercredi 15 novembre 2023

M comme mention marginale


  • Mamy, il y a quelque chose d’écrit à côté de l’acte de naissance de Joseph Eugène. Je n’arrive pas à le lire, c’est écrit trop petit.

  • Ce sont des mentions marginales, celles de ses deux mariages et celle de son décès.

  • Je ne comprends pas, c'est bien son acte de naissance, non ?

  • Oui, chaque mairie note dans la marge de l'acte de naissance des événements de la vie de la personne.

  • Et on dit marginale parce que c'est écrit dans la marge ? Comme une marge dans un cahier ?

  • Exact. Et quand il n'y a pas assez de place dans la marge on note à la fin du registre.

  • Mais j'ai déjà vu des actes où la marge était vide !

  • Les mentions marginales n'ont pas toujours existé. Les mariages doivent être notés depuis 1897 mais les décès seulement depuis 1945. Si la personne est morte avant 1945 tu ne pourras pas le savoir grâce à son acte de naissance.

  • Pourquoi on a décidé de créer les mentions marginales ?

  • Parce que les gens ne vivent plus toute leur vie au même endroit comme avant, ils se déplacent beaucoup plus. La mairie de la commune où a lieu le mariage ou le décès informe la mairie de naissance du nouvel événement.

  • Et on le met dans la marge, c'est pratique, on a des nouveaux renseignements sans les chercher.

  • En effet tu y découvres la commune et aussi l'identité de celui ou de celle que la personne a épousé. On trouve aussi la mention « mort pour la France » dans la marge de certains actes de décès.


Nathalie pour les J&G

mardi 14 novembre 2023

L comme livret militaire

  • Papy, j'ai trouvé ces deux carnets dans une malle au grenier .

  • Il y a le nom de Baptiste Duluc et François Duluc ce sont les livrets militaires de deux de mes ancêtres…

  • Tu peux m'en dire un peu plus ?

  • Le plus vieux de 1878 c'est le livret militaire de mon grand-père François, celui de 1911 est celui de Baptiste frère de mon père. C'est un document individuel délivré par l’armée au moment où il s'est présenté au corps d’incorporation (ici tu vois c’est Bayonne) pour effectuer son service militaire.

  • C'est quoi le service militaire ?

  • Tout citoyen doit pouvoir participer à la défense éventuelle de son pays par les armes, c'est une durée "passée sous les drapeaux".

  • Il se présentait comme ça tout seul ?

  • Faisons un peu d'histoire : à partir de 1803 ceux que l'on appelle les conscrits sont tirés au sort. Ne partent faire leur service que ceux qui tirent un mauvais numéro, un "bon numéro " dispense du service. En 1818, un "fils de famille" ayant tiré un mauvais numéro peut se faire remplacer !!! Au début il devait faire 5 ans de service militaire. Ils étaient appelés par classe (année), l'année de leurs 20 ans, et ils devaient se présenter au centre de circonscription, ici Bayonne.

  • Qu’est ce qui se passait le jour de sa convocation ?

  • On établissait alors ce livret militaire avec tout un tas de renseignements : 

Muni de son livret militaire, il partait sur son lieu d'affectation.

  • Qu’est ce qui se passait ensuite ?

  • Durant une période plus ou moins courte, ils apprenaient le maniement des armes, à optimiser sa forme physique et à se battre contre un ennemi ; puis si le pays étaient en guerre ils étaient envoyés au front. Sur le livret, il y figure tu vois aussi toute sa carrière militaire active : les régiments, les campagnes (affectation sur les lieux en guerre), ses décorations pour acte de bravoure, les appréciations de ses supérieurs … Puis son passage en réserve territoriale, lorsque son temps fait il restait à disposition de l’armée (selon les besoins de l’Etat, guerre, catastrophes …), tout en était revenu à la vie civile avec emploi et famille.

  • Et pourquoi j’ai trouvé ces livrets moi ?

  • Jusqu’en 1997 (fin du service militaire obligatoire), chaque appelé avait son exemplaire de son livret militaire (comme une carte d’identité). Il devait être conservé avec le plus grand soin en vue d’un rappel ou d’une mobilisation éventuels.

  • Et maintenant y a plus de service militaire, le livret n’existe plus ?

  • Il existe toujours - Maintenant tout volontaire peut s’engager dans un corps d’armée de son choix durant un temps d’engagement défini. Il existe aussi un service civique rémunéré pour d’autres volontaires, jeunes garçons et filles de 16 à 25 ans qui, après quelques semaines de formation militaire débouche sur une « mission de solidarité » dans des domaines divers (culture et loisirs, humanitaire, éducation, santé, solidarité, sport…) durant 6 à 12 mois. Ah, regarde, mon ancêtre à fait la guerre de 1914-1918, il n'en est pas revenu, il est décédé de ses blessures. Maintenant si cela t'intéresse, je vais te montrer son Registre Matricule.

Bernard pour les J&G

lundi 13 novembre 2023

K comme un k à part


  • Mamy, elle est bizarre cette lettre.

  • Camille cette lettre est un K majuscule !

  • Un K majuscule ? Mais je ne les fais pas comme ça !

  • Mais autrefois on n’écrivait pas comme aujourd’hui. Tiens, regarde ce tableau on a répertorié les différentes graphies de la lettre K au cours des siècles.

  • Les graphies ?

  • Les différentes manières d’écrire la lettre K si tu préfères. Mais sais-tu que la lettre K est une lettre relativement moderne dans notre langue.

  • Ah bon ?

  • En effet, en latin, quand le C qui avait la valeur d'un G, a pris « un son dur, sourd et guttural » que représentait le K et que le G fut inventé vers le IIIème siècle avant notre ère, le k fut éliminé.

  • Disparu ?

  • Oui, il ne fit sa réapparition dans notre langue qu’avec l’arrivée de mots étrangers, essentiellement d'origine germanique, slave ou scandinave alors que dans le même temps, les langues romanes, dont est originaire "notre vieux françois", ont eu tendance à vouloir s'en débarrasser.

  • Mais que vient faire François dans cette histoire ? Je croyais qu’on parlait du K.

  • C’est une façon de parler, Camille. Je voulais dire « notre vieux français ».

  • Je comprends mieux.

  • Je continue donc : par exemple « képi » est un mot d’origine allemande, « crabe » nous a été rapporté par les Vikings et s’écrivait autrefois « krabe ». Quelques mots ont  néanmoins résisté à cette "invasion" linguistique en conservant leur racine grecque comme kilogramme.

  • Mais pourquoi tu me parles de racine ; on fait du jardinage maintenant ?

  • Euh non Camille, en français la racine c’est la partie d’un mot qui reste une fois que tu enlèves les préfixes et les suffixes. Je pense que tu as dû l’apprendre à l’école ?

  • Ça me dit quelque chose. C’est passionnant Mamy ! T’en as d’autres histoires comme ça ?

  • Des tas ! Mais maintenant il est l’heure d’aller te coucher !

  • Pffff …..


Jean-Marc pour les J&G

samedi 11 novembre 2023

J comme journalier


Dis Papy, cet ancêtre était journalier, tu peux m’expliquer ce qu’il faisait ?

Imagine d’abord! C’est un homme (un enfant, une femme) sans métier, analphabète. Il n’est pas allé à l’école, ce n’était pas obligatoire comme maintenant. Il n’a que ses bras, sa force pour survivre. On dit qu’il est dans l’échelle sociale juste après le vagabond (trimard). C’est un simple manœuvre, une « bête de somme », un travailleur temporaire qui se loue pour un salaire dérisoire, le gîte et le couvert. Il est usé, vieux avant l’âge, ses mains rugueuses et abîmées par les tâches diverses.

Mais qu’est-ce qu’il fallait qu’il fasse ?

Oh ! On leur donnait à faire toutes les basses besognes :

  • à la campagne, cet homme de peine peut être employé, au bétail (curage, traite à l’étable, garde au pacage…), en forêt à faire des fagots de bois, aux champs (fauchage, battage, transport de foin, …) à des travaux de terrassement…

  • à la ville le journalier citadin ou manouvrier a encore la vie plus rude, il pratique une multitude de petits métiers en louant la aussi ses bras à la journée …

Il n’avait pas de famille ?

Bien sûr, issu de famille nombreuse, il lui faut gagner sa vie dès qu’il en a la force et si plus tard il veut fonder sa propre famille il lui faut du travail …. Heureux ceux qui possèdent un simple lopin de terre pour que l’épouse et leur progéniture grandissante puissent y faire en complément un peu de jardin et élever quelques volailles nécessaires à leur frugale vie. D’autres moins bien lotis n’ont que leurs bras, les époux vont alors de location en location, de village en village avec enfants et maigres possessions à bout de bras.

Ce devait être terrible de vivre en ce temps là …

C’est vrai, leur vie est très précaire. Pour les journaliers, la vie se caractérise par des périodes d’occupations irrégulières chez divers employeurs. Le travail reste toujours incertain, même si à chaque saison, on sait pouvoir retrouver la même place chez les mêmes employeurs. Lorsqu’une mauvaise récolte fait augmenter le prix du pain, les journaliers ont peine à vivre. En ville pas de jardin, pas de basse-cour, il faut payer pour tout, l’alimentation, le toit, le bois ou le charbon pour la cuisine et le poêle. Malnutrition et maladies déciment les populations pauvres.

Il existe encore ce métier ?

En 1882, Jules Ferry a rendu l’école obligatoire pour les enfants jusqu’à 13 ans (maintenant c’est 16 ans). L’exode de la population rurale attirée par les emplois industriels ou de service dans l'hôtellerie et la restauration ainsi que la mécanisation (les tracteurs ont remplacé les hommes dès les années 1920 et se sont beaucoup développés dans les années 1950), ont rendu le travail de journalier en grande partie superflu ; l’équivalent aujourd’hui s’apparente plus au travailleur temporaire ou saisonnier, mais c’est une autre histoire ….


 Bernard pour les J&G