dimanche 14 juillet 2024

Enfants arrachés à leurs racines

   Cette série télévisée met en lumière la rafle des années 1960 subie par les enfants des Premières Nations au Canada. Ils étaient enlevés à leurs parents et proposés à l'adoption au Canada et aux Etats-Unis. 20 000 enfants autochtones sont concernés. 

   Cette série est inspirée de faits réels, on y suit Esther qui s'interroge sur son identité et part à la recherche de sa famille biologique. Elle retrouve des membres de sa famille, la mémoire d'événements antérieurs à son placement à l'âge de 5 ans et redécouvre même son vrai prénom et sa culture.

   Cette histoire est bouleversante et chaque épisode apporte son lot de rebondissements, d'émotion, de tristesse et de révolte. 

Little Bird, série télévisée de Jennifer Podemski et Hannah Moscovitch, 2023, disponible en replay sur Arte jusqu'au 21 août 2024. Elle a reçu le prix du public Séries Mania 2023.

dimanche 7 juillet 2024

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 51

Merci à Mathilde pour son témoignage.

 Métier : généalogiste !

J’ai commencé à m’intéresser à la généalogie à l’âge de 10 ans, lorsque ma mère me parlait de mon arrière-grand-mère dont nous ne connaissions pas les parents. Elle avait été abandonnée à la naissance. C’est ce mystère qui m’a poussée à me pencher sur la généalogie.

J’ai commencé à rechercher l’acte de naissance de mon arrière-grand-mère, puis j’ai trouvé l’exercice très intéressant. J’ai commencé à demander à ma famille les noms de leurs grands-parents… Ma mère avait déjà effectué un premier arbre généalogique. Mes grands-parents m’ont tous montrer des photos, des documents sur notre famille. Ma famille est très impliquée dans les recherches et dans les trouvailles, je leur partage toutes les recherches.

Je fais les recherches seule ou en compagnie de ma mère. Je n’ai pas vraiment d’étapes dans la recherche, je fais au feeling suivant ce que j’ai envie d’avancer. Je partage toujours mes trouvailles avec ma famille. Je débute les recherches en ligne puis je me rends aux archives. J’ai retrouvé des actes d’état civil, des actes notariés, des actes militaires, de recensement… J’aime chercher dans des fonds différents.

Mon arbre généalogique est assez inégal du fait de certaines difficultés rencontrées, et des branches qui mettent plus de temps que d’autres à être remontées. Du côté de mon père, ma famille vient d’Andalousie, alors que du côté de ma mère, la famille vient de France (Ardèche) et d’Italie (Toscane). Les recherches à l’étranger sont toujours un peu plus compliquées. J’ai remonté pour le moment 7 générations.

Je pense avoir passé plus de temps à faire la généalogie d’autres personnes - du fait de mon métier - que de temps passé sur ma généalogie !

Dans la généalogie, j’aime l’aspect « enquête » de la discipline. Il est très intéressant de devoir effectuer des recherches pour répondre à des questions ou bien trouver des personnes, c’est très stimulant. J’apprécie également de replacer les actes que je trouve dans leur contexte historique.

Pour l’instant l’identité de certaines personnes dans ma généalogie reste sans réponse du fait d’une lignée entière composée de filles-mères, mais j’ai pu découvrir l’identité de la mère de mon arrière-grand-mère, ce qui a été une surprise tant dans son histoire que dans la longévité de sa vie.7

La recherche généalogique familiale a été un élément fondateur car elle a déterminé le métier que je fais actuellement : généalogiste. J’ai effectué un premier DU sur l’histoire des familles et la généalogie en 2020 à l’Université de Nîmes, puis un deuxième DU d’approfondissement en généalogie en 2024 à l’Université de Nîmes également.

Des conseils à des enfants/adolescents d’aujourd’hui pour démarrer leur généalogie ?

Je conseillerais aux plus jeunes d’investir dans un manuel pour se former, sans pour autant attendre trop longtemps avant de commencer leur généalogie. Parce qu’après tout, c’est en faisant que l’on apprend à faire des recherches généalogie.




dimanche 30 juin 2024

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 50

  Merci à Catherine pour son long témoignage relaté dans les épisodes 49 et 50 de notre saga #Genea.

Tout me plaît dans la généalogie

La recherche généalogique me permet de m'évader l'esprit et mener une enquête. J'oublie tous les soucis.

Je recherche aussi pour d'autres personnes, collègues ou amis et, lorsque je trouve une personne intéressante, je l’aide dans la recherche. J'ai même trouvé une espionne pendant la Seconde Guerre qui a été condamnée en Suisse, elle avait été une première épouse d'un cousin éloigné.

C'est une activité plus souvent hivernale et, aux beaux jours, je m’occupe de mon jardin qui est mon autre passe-temps.

Des surprises ? Des questions sans réponse ?

C'est tout l’intérêt de la généalogie !

Avec les inventaires déposés en ligne, cela débloque des situations. Ma grand-mère a recherché longtemps l'origine de Desclinville sans trouver. J'ai poursuivi. Récemment, j'ai trouvé aux Archives Nationales un inventaire après décès d'une Rose Desclinville célibataire et sans descendance à Paris. Je suis allée au CARAN* le consulter et j'ai trouvé que son nom était Geisler et elle était la sœur de mon ancêtre ! Il y avait dans l'inventaire son acte de baptême à Paris ainsi que mon ancêtre baptisé en 1703 à Paris, paroisse de Saint-Eustache. Rose avait repris le nom de sa grand-mère paternelle Desclinville. Frédéric Henriet prenait ce pseudonyme Desclinville pour signer ses articles dans les journaux parisiens. Avec le temps les archives notariales de Paris sont numérisées et cela permet de débloquer des situations et c'est passionnant. Il faut savoir être patient dans les recherches. La numérisation des documents permet de trouver des éléments qu’on n’aurait jamais pu découvrir sans la technologie.

l'acte découvert en 2014 qui a débloqué la recherche avec le nom des héritiers dont mon tri arrière-grand-père François Joseph Henriet et sa femme Angélique Victoire Geisler, autre pseudonyme de son fils Frédéric Henriet. J'étais à un poste de microfilm où je ne pouvais pas imprimer sur papier

Il y a aussi les secrets de famille découverts en consultant le dossier de magistrature d'un de mes ancêtres, demi-frère de Frédéric Henriet. Une plainte a été déposée contre lui et, un notaire, membre de la famille aussi, a dû quitter la ville à la demande de la famille. Il n'était enterré ni dans le caveau de famille ni avec sa femme. Et on ne mentionnait ni son lieu ni sa date de décès. Il a failli être radié par le Garde des Sceaux, mais il a pu demander sa retraite et être pensionné. Il est décédé peu après au domicile de son fils, curé dans une commune éloignée dans le nord de l'Aisne. J'ai trouvé le renseignement un jour sur Filae. Ma grand-mère n'en a jamais parlé avec ma mère de son grand-oncle. Nous avons plusieurs magistrats dans la famille dont le fils de Frédéric Henriet qui a été le premier juge pour enfants au Havre en 1914.

Il y a quelques mois, une juge ayant 3 générations de très grands procureurs et ayant le même ancêtre commun, m'écrit pour me faire rectifier sa branche erronée. Je lui ai indiqué ce secret de famille que j'avais découvert. Sa famille savait qu'il y avait quelque chose mais ne savait pas précisément quoi. Je lui ai envoyé tous les documents du dossier de magistrature qu'elle voulait consulter un jour en montant aux Archives Nationales de Pierrefitte. Elle m'a envoyé des portraits de lui et de sa femme jeunes peints en 1845 qu'elle a en sa possession et qui lui ont été transmis. Quel bonheur d'échanger ces archives ! Elle était ravie de nos échanges.

La généalogie permet de découvrir et de s'intéresser à l'histoire, à la géographie, de visiter la France et d'aller dans des régions pour les découvrir et de manger leurs spécialités. C'est pourquoi il faut se déplacer dans les régions d'origine et ne pas rester derrière un écran d'ordinateur.

Ma famille est toujours intéressée par les recherches et je suis la référente « généalogie » de la famille.

En conclusion, pour des enfants/adolescents d’aujourd’hui qui souhaitent démarrer leur généalogie, je voudrais leur dire que c'est un passe-temps passionnant qui prend du temps mais qui ne s'arrête jamais. Il y a des périodes sans généalogie par manque de temps et /ou suite à un deuil. Pour ma part, j'ai mis du temps à reprendre les recherches après le décès de mon père. J'ai fait les recherches en famille avec mes parents et c'est un merveilleux souvenir. A l'époque il n'y avait que des personnes d'un certain âge dans les Archives. Maintenant, tous les âges sont confondus et lorsque je vois 2 générations ensemble, cela me fait énormément plaisir et me rappelle mon adolescence.

*CARAN : Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales (Paris)


dimanche 23 juin 2024

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 49

 Merci à Catherine pour son long témoignage relaté dans les épisodes 49 et 50 de notre saga #Genea.

L’élève a dépassé le maître

Je me suis intéressée à la généalogie vers 13 ans (environ 1973) car j'ai un arrière arrière-grand-père, Frédéric Henriet, qui a été artiste peintre, écrivain et historien, élève de Charles François Daubigny et premier biographe de celui-ci en 1873. Il a épousé sa demie-nièce et au bout de trois générations, on ne savait plus qui était qui dans le caveau familial. Frédéric Henriet avait fait l'arbre généalogique, mais l'arbre a été perdu. Il y a eu beaucoup d'alliances entre familles.

Frédéric Henriet
Mon professeur d'anglais de 5ème nous a parlé de ses passions en fin d'année scolaire : ondes courtes et généalogie. Il m'a initié les bases de recherches de la généalogie. J'ai pris note de ses conseils et des modèles de courriers pour écrire dans les mairies. J'ai commencé une petite année après et mon professeur d'anglais, qui vit toujours et que je vois toujours, me dit que « l'élève a dépassé le maître » ! Les recherches ont été pour moi un loisir dans mon adolescence.

Après avoir remonté 13 générations (vers 1598 et 1597), autant pour mon père que ma mère, je recherche les actes notariés pour les faire revivre et découvrir des secrets de famille. J'adore aller aux Archives Nationales pour consulter des dossiers administratifs des ancêtres (juges, huissiers, commerçants,...).

Du côté de mon père, la famille était aisée.

Du côté de ma mère, les ancêtres sont plus simples mais son ancêtre le plus lointain descend de la lignée du duc d'Orléans. En effet le dernier n'héritait de rien et il était laboureur dans l'Aisne !

On a aussi des ancêtres communs avec des personnalités de cinéma ou l’écrivain Paul Claudel.

Je rectifie des erreurs, notamment signalées par d'autres généalogistes, et j'essaie de remettre les sources que j'avais notées sur papier avant l'ordinateur.

J'ai la chance que mes parents aient leurs racines proches dans les mêmes départements (Aisne, Seine-et-Marne, Marne, Loiret, Sarthe, Orne) et d’autres départements plus éloignés. Étant collégienne puis lycéenne, j'allais en mobylette les mercredi et samedi matin dans les mairies proches de mon domicile à Château-Thierry.

Sur les 10 jours de vacances que prenait mon père, nous partions en caravane avec pour destination la Vendée et plusieurs arrêts selon les recherches et les jours et horaires de mairie ou d’archives. Nous faisions les recherches à plusieurs (mes parents et mon frère cadet Henri, chacun cherchait et prenait un registre). Le temps passait vite surtout quand les petites mairies n'ouvrent que 2 heures par semaine ! Que de bons moments passés ensemble à chercher nos racines, à découvrir une commune et manger les produits locaux et régionaux !

Je note les frères et sœurs que je trouve, cela permet parfois de trouver des indices de décès et de lieux.

Je recherche seule maintenant, surtout depuis que mon garçon est devenu plus grand.

Les recherches se font sur internet maintenant ou dans les cimetières. J'ai eu un ordinateur en 2000. J'ai mis du temps à le faire car j'avais beaucoup de renseignements et photos à mettre dans Heredis, mon logiciel depuis le début.

Je ne procède pas vraiment par étapes. Ce sont parfois des courriels qui me relancent une recherche. Et, j’aime pouvoir partager ce que je trouve. Ce n'est pas forcément que ma branche directe.

J’ai retrouvé beaucoup de documents. Des lettres, des photos sont restées dans la famille, et, entre cousins, nous avons partagé les photos que je mets sur les sites. Je recherche la descendance quand celle-ci se présente sur les sites et on se transmet les photos des ancêtres que l'on a. En effet on s'envoyait souvent les photos entre famille. J'ai pu ainsi avoir la photographie de mes arrière grands-parents posant avec un de leur fils polytechnicien et sa sœur Marguerite le jour où elle rentre au Carmel d'Orléans.



dimanche 5 mai 2024

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 48

  La généalogie : une affaire de famille 

   Pour Charline, venir au club de généalogie du collège de Soultz (68) est comme une évidence, précédée de son grand frère Eliott. « C’est très intéressant », déclare-t-elle, ce que confirme le Papa devenu généalogiste assidu. Ils travaillent tous les trois ensemble sur le même grand arbre généalogique, discutent de leurs recherches, confrontent leurs questions et trouvailles. Et, chaque année, une cousinade est organisée dans la famille.

  

 En généalogiste avertie, Charline a un cahier de brouillon pour noter toutes les suppositions/hypothèses de recherche afin de ne pas abîmer le grand arbre généalogique qui compte 1370 personnes actuellement. Leurs prochaines recherches : leur branche allemande qui manque pour le moment et la vérification d’une hypothèse de son grand frère. Ont-ils un lien de parenté avec Victor Schœlcher (à l’origine de l’abolition de l’esclavage) ? Et, si oui, lequel ?



dimanche 21 avril 2024

Naître au nom de la race pure

   

   Ce roman graphique est une histoire de famille, celle de l'autrice Isabelle Maroger. Sa mère sait qu'elle est née en Norvège et a été adoptée par des parents français . Un jour elle décide d'en savoir plus et se découvre une famille biologique. Une tante lui raconte les circonstances de sa conception, de sa naissance dans un lebensborn, de son évasion puis de son adoption. 

   Cette histoire est bouleversante et permet de mettre en lumière un aspect pas toujours connu de la doctrine nazie. Elle soulève des interrogations sur la famille, les liens véritables ou rêvés entre ses membres, les ressemblances physiques ou de caractère sur plusieurs générations. Le dessin est joyeux et permet d'alléger certaines scènes. 

   A lire pour se plonger dans cette famille bienveillante et dans l'histoire.

Lebensborn, par Isabelle Marogert, aux éditions Bayard, 2024

samedi 6 avril 2024

#Genea ou comment je suis tombé dans la généalogie tout petit ! Episode 47

 « Je suis né un jour bleu »

J’emprunte le titre à Daniel Tammet, je garde son livre en mémoire. Or, la mémoire, c’est un lien si fort avec la généalogie ! 

Je suis venu à l’atelier intergénérationnel d’initiation à la généalogie, à la médiathèque de Jaux, près de Compiègne (60), les 5 et 6 mars 2024 … et j’ai adoré. Nous permettre de découvrir nos ancêtres est quelque chose de précieux, comprendre d’où l’on vient … et aussi rigoler en découvrant des noms quelque peu atypiques.

Pour ma part, ça éveille beaucoup ma curiosité et j’aimerais pouvoir creuser encore plus profond dans le passé. Qui sait, j’ai peut-être de la famille éloignée !

En conclusion, un arbre pour ma généalogie ... un temps d'histoire, d'enquête passionnante ... to be continued ...

Enzo, 19 ans

Avec mon grand -père maternel ...d'où a démarré ma recherche lors de l'atelier @mediathequedejaux avec l'association @lesjeunesetlagenealogie