mercredi 30 novembre 2022

Z comme Zut je suis bloqué(e)

 Camille poursuit ses recherches mais tout n’est pas si simple qu’il n’y parait et la fin des vacances approche…..

  • Zut ! Je suis bloquée Mamy !

  • Qu’y a-t-il Camille ?

  • Là je crois bien que je ne pourrai pas remonter plus haut. J’ai beau chercher mais il n’y a pas moyen de trouver les parents de Simon FOULARD et de Marie COSSON.

  • Vers quelle année ?

  • Avant 1660 !

  • C’est déjà bien d’être remonté aussi haut ! Tu as bien tout vérifié ?

  • Oui le registre ne débute qu’en 1650 ! Et plus rien avant !

  • Tu sais Camille, les registres antérieurs ont peut-être été détruits ou tout simplement n’ont peut-être jamais existé !

  • C’est une catastrophe et comment je vais pouvoir continuer mon arbre ?

  • Tu as déjà trouvé énormément de renseignements. Et je vois encore quelques trous dans ton arbre qui demandent à être complétés.

  • Peut-être mais moi en attendant je suis toujours bloquée.

  • Il y a peut-être un moyen de contourner le problème. As-tu exploré tous les documents disponibles sur internet ?

  • Lesquels ?

  • Les contrats de mariage par exemple. Autrefois, nos ancêtres faisaient souvent des contrats de mariage chez le notaire.

  • Et je trouve ça où ?

  • Aux archives départementales mais tu as de la chance je vois qu’ils ont été dépouillés et mis en ligne !

  • Dépouillés ?

  • Cela veut dire que des personnes appartenant à une association généalogique ont déjà fait des recherches et les ont mis à disposition de leurs adhérents.

  • Chouette ! Alors on va pouvoir en savoir plus ?

  • Peut-être oui, peut-être non ! Tout dépend si le contrat de mariage existe….

  • On le cherche maintenant alors !

  • Là non, je ne pourrai pas t’aider car il est temps de te raccompagner chez tes parents !

  • Mais qui va m’aider alors ? C’est quand même compliqué de s’y retrouver dans ces archives !

  • Il y a peut-être une solution ! J’ai trouvé une association qui aide les jeunes comme toi à découvrir et faire de la généalogie ! Tu pourrais peut-être demander à tes parents de t’y inscrire ?

  • Ce serait bien ! Et comment s’appelle cette association ?

  • Tout simplement « Les Jeunes et la Généalogie »

  • Super ! Je suis sauvée !


Jean-Marc pour les J&G


mardi 29 novembre 2022

Y comme Yeux

 Camille a encore une question pour sa grand-mère mais cette fois, la question est plus inattendue !

  • Dis Mamy, pourquoi j’ai les yeux bleus ?

  • Toi, tu te poses des questions parce que ton père et ta mère ont tous les deux des yeux verts, je me trompe ?

  • C’est étrange quand même.

  • Je te rassure, tu n’es pas la fille du facteur ! La couleur des yeux, c’est la mélanine qui en est responsable. Plus on a de mélanine dans l’iris de notre œil, plus nos yeux ont des chances d’être foncés, de tirer sur le marron. Les yeux verts, plus clairs, indiquent une concentration en mélanine plus modérée.

  • Et les yeux bleus, je suppose qu’ils indiquent une quantité de mélanine très faible ?

  • C’est presque cela effectivement. En fait, les yeux sont bleus quand il n’y a pas du tout de mélanine dans la partie avant de l’œil.

  • Mais alors, et l’hérédité dans tout cela ?


  • La quantité de mélanine est déterminée par les gènes donc si deux parents ont des yeux marron, il est plus probable que l’enfant à naître ait les yeux marron également. Il y a aussi la possibilité pour un gène de ne pas s’exprimer : parfois les yeux bleus sautent une génération. Voilà pourquoi, il n’est rare de voir des parents aux yeux verts avec un enfant aux yeux bleus ! Peut-être qu’il faut chercher le bleu dans la génération précédente !

  • Et comment connaître la couleur des yeux de mes ancêtres ?

  • Tu peux chercher des photos en couleur et puis, en remontant, pour les hommes du moins, il y a les registres matricules qui précisent ce genre d’information. Mais tu dois aussi avoir en tête que les gènes impliqués dans la pigmentation des yeux sont nombreux et qu’il peut y avoir des mutations ce qui rend la couleur des yeux de l’enfant à naître assez complexe à déterminer.

  • Si je comprends bien, tous ces gènes impliqués dans la couleur de nos yeux rendent la couleur de l’iris de chaque être humain plus ou moins unique ?

  • Oui, c’est un peu comme notre empreinte digitale, c’est une sorte de signature !


Céline pour les J&G


lundi 28 novembre 2022

X comme X cet inconnu

 Camille continue ses recherches et est intriguée par la mention d’un X sur l’arbre généalogique de ses grands-parents.

  • Mamy, dis pourquoi as-tu mis un X sur l’arbre généalogique à la place du père d’Eugénie ?

  • Ah ça Camille c’est pour indiquer que le père est inconnu.

  • Inconnu ?

  • Oui il arrive parfois qu’il n’y a pas de papa ou plutôt qu’on ne le connaît pas ou qu’il n’a pas voulu se faire connaître.

  • Du coup j’ai « un trou » dans mon arbre !

  • Et tu risques d’en avoir d’autres ! Malheureusement c’était assez fréquent autrefois.

  • Et il n’y a pas moyen de savoir qui était le père d’Eugénie ?

  • Souvent non, mais parfois des indices sur l’acte peuvent nous permettre d’avoir une idée sur le père de l’enfant.

  • Quels indices ?

  • Par exemple la personne qui vient déclarer la naissance à la mairie.

  • C’est tout ?

  • Non d’autres documents peuvent nous permettre d’en savoir plus.

  • Lesquels Mamy ?

  • Par exemple, tu vois sur ce document il est clairement indiqué qu’Henri habitait avec Henriette la mère d’Eugénie et qu’elle est désignée comme étant l’amie d’Henri.

  • Son amie ?

  • Oui son amoureuse si tu préfères.

  • Donc si c’est son amoureux, c’est le père d’Eugénie !

  • Pas si simple mais c’est probable ! Tu sais autrefois, avoir un bébé ou vivre avec un homme sans être mariés était très mal vu.

  • Ben si, Henri il était marié ! Regarde j’ai son acte de mariage !

  • Euh oui, il était bien marié mais ….pas avec Henriette !

  • C’est peut-être pour ça qu’il n’a pas voulu reconnaitre sa fille ?

  • Tu as tout compris Camille !


Jean-Marc pour les J&G

samedi 26 novembre 2022

W comme Welcome all young children

  • Bienvenue ma chère Camille. Tu vas pouvoir découvrir tes racines familiales et créer un arbre généalogique culinaire. Cette activité t’est proposée par les archives Nationales des États Unis. (https://www.archives.gov/education/family-history)

Mais tout d’abord sais-tu comment dire bienvenue à tes amis anglais ?

  • Euh….. non ! Tu peux me le dire ?

  • Eh bien on dit : Welcome all young children .. ce qui signifie bienvenue à tous les jeunes enfants. C’est notre lettre du jour le W !

  • Alors on commence notre arbre généalogique ?

  • Tu vas avoir besoin de quelques feuilles de papier cartonné, de marqueurs, de crayons de couleur de ton choix, d’une paire de ciseaux, de photos découpées dans de vieux magazines, un tube de colle,

  • Et bien sûr beaucoup d’imagination et de créativité !

  • Débute tes recherches en interrogeant les membres de ta famille, parents, grands-parents, oncles, tantes (les questions sont ci-dessous).

Quel est l’un de vos plats préférés que vous aimez partager en famille ?

Pourquoi est-ce votre plat préféré ? est-ce que quelqu’un de ta famille avait l’habitude de le cuisiner ? Est-ce un plat qui s’est transmis dans la famille (une recette de ta maman, transmise par ta grand-mère qui la tenait elle-même de sa mère). Ou bien y-a-t-il une autre raison ?

Ensuite note ou dessine chaque plat que ta famille t’a décrit et compare leurs réponses. Est-ce que les membres de ta famille ont cité les mêmes plats ou bien sont-ils différents ?

Compare les plats favoris de ta famille avec tes goûts.

Recherche dans les magazines, les revues une photo des plats qui ont été cités et découpe-les.

Crée ton arbre généalogique culinaire familial :

Tout d’abord dessine un arbre. Sur le tronc tu y mettras la photo de ton plat favori.



Au-dessus de toi, à gauche tu colleras le plat favori de ton papa et à droite le plat favori de ta maman. Et ainsi de suite pour tes grands-parents paternels et maternels, tes oncles et tantes, cousins , cousines, etc..

Tu pourras montrer ton arbre des plats familiaux préférés à ta famille et leur demander si la cuisine est quelque chose d’important pour eux et l’histoire de leur famille.

Voilà Camille, tu peux te mettre à la cuisine et partager un bon repas avec toute la famille.

  • Merci Mamy, je n’ai plus qu’à m’y mettre !

François pour J&G

vendredi 25 novembre 2022

V comme Ventôse

  •  J’aime pas l’hiver dit Camille ! C’est toujours pendant les vacances de février qu’il y a giboulées et du vent.

  • Sais-tu comment on appelait les mois de février et mars pendant la révolution française, Camille ? demande sa grand-mère.

  • Bah non !

  • Eh bien c’était Ventôse parce que ce sont les mois où il y a le plus de vent et de pluies.

  • Ah oui c’est pour cela que la maitresse nous a appris une chanson avant les vacances de février. Voulez-vous que je vous la chante ? demande Camille 

  • Bien sûr Camille ! Et comment s’appelle cette chanson ?

  • Elle s’intitule « Mais noir est le vent en Ventôse, La vie est blanche en Vendémiaire ».

C’est quoi vendémiaire ? demande Camille.

  • Eh bien c’est le mois des vendanges ! lui répond Mamy.

  • Et les autres mois ils s’appelaient comment ? dit Camille.

  • Il y avait Prairial (le mois des prairies qui donnaient de l’herbe pour nourrir les animaux, il y avait aussi Fructidor qui correspond au mois d’août, le mois des fruits, lui explique son grand-père et bien d’autres !

  • C’était bien joli tous ces noms dit Camille. Bon alors ma chanson, je vous la chante ?

  • On t’écoute, dirent en cœur Papy et Mamy.


François pour les J&G

jeudi 24 novembre 2022

U comme Unions

 Dis Mamy, je ne comprends pas bien … ton ancêtre des fleurs…..

  • Oui Camille, tu veux parler de Pierre François DESROZIERS ? c’est ton ancêtre aussi !

  • J’ai lu sur son acte de décès en 1844 qu’il était l’époux de Marie-Sophie GOUBÉ et le fils de François DESROZIERS et de Anne COQUIT, tous deux décédés

  • Bravo Camille, tu lis très bien !

  • Ouais… mais Mamy, regarde après … l’acte de naissance de son fils, Pierre François Napoléon DESROZIERS …

Eh bien, ses parents sont Pierre François DESROZIERS et Elisabeth COQUIS !

C’est bizarre, non ?

  • Tu es sacrément perspicace, Camille !

  • Il a épousé quelqu’un de la famille de sa mère ?

  • C’est bien possible … à l’époque, les moyens de transport étaient réduits, les cultivateurs se mariaient dans le village ou les villages voisins. Alors il n’était pas rare d’avoir un lien de parenté avec son époux ou son épouse, par exemple petits-cousins ou arrière-petits-neveux ou nièces.

  • Et Mamy, comment t’expliques que la mère de son fils soit Elisabeth COQUIS et pas Marie-Sophie GOUBÉ ?

  • En fait, Pierre François DESROZIERS et Elisabeth COQUIS se sont mariés en 1811 et leur fils est né en avril 1813. Mais Elisabeth COQUIS meurt en mars 1822, leur fils a 9 ans à peine …


  • Le pauvre …

  • Oui, c’est malheureux … sa mère est décédée à 52 ans seulement.

A l’époque, on mourait souvent plus jeune qu’aujourd’hui … Notre espérance de vie a beaucoup augmenté en France, et continue à augmenter encore !

  • Oh, je suis bien contente de vivre en ce moment !

  • Et Pierre François DESROZIERS s’est remarié avec Marie-Sophie GOUBÉ

  • Quand ?

  • En janvier 1823, ça paraît un peu rapide comme ça … mais il fallait élever son fils

  • Alors, Marie-Sophie GOUBÉ, c’est la belle-mère de Pierre François Napoléon?


Evelyne pour les J&G 

Illustration : Acte de mariage de Pierre François DESROZIERS et Marie Sophie GOUBÉ, AD 91, Moigny, 08/01/1823, 4 E /2062, vue 19 sur 284

mercredi 23 novembre 2022

T comme Tombe familiale

 Camille va chez ses grands-parents. Ils lui proposent d’aller au cimetière du village.

  • Dis Papy, où allons-nous ?

  • Nous allons au cimetière, c’est un lieu où se trouvent ceux qui nous quittent. Pour se souvenir d’eux, nous allons de temps en temps déposer des fleurs sur leur tombe.

  • Qu’est qu’une tombe Papy ?

  • Une tombe est un endroit où un corps mort est déposé. C’est un trou fait dans la terre, et dans lequel un cercueil est déposé puis recouvert de terre. Pour se rappeler que la personne est enterrée là, une pierre tombale est posée avec une épitaphe. C’est une inscription où se trouve le prénom et le nom de la personne décédée. Il y a souvent la date de naissance et la date de mort et parfois des petits textes. Ce sont des informations très utiles à ceux qui font de la généalogie.

Camille et son grand-père s’approchent de la tombe familiale.

  • Papy, mais dans cette tombe, on dirait qu’il y a des murs.

  • C’est exact. On appelle ceci un caveau. C’est une petite pièce qui peut contenir plusieurs cercueils. C’est pour cela qu’il y a plusieurs inscriptions. Tu vois ici il y a marqué quatre prénoms et noms. Ce sont mes parents et mes grands-parents.


Après avoir déposé des fleurs sur cette tombe familiale, ils font le tour du cimetière.

  • Et là-bas, on dirait une maison.

  • C’est une chapelle. Les familles aisées font construire ce monument sur leur caveau. Ce sont des familles entières qui s’y trouvent sur plusieurs générations. Il y a très souvent à l’intérieur un autel pour la prière.

  • Et ici, ce sont des caveaux très petits.

  • Autrefois, il était d’usage de se faire inhumer, c'est-à-dire de se faire enterrer. Aujourd’hui, un certain nombre de personnes préfèrent être brûlées après leur mort : on appelle ça la crémation. Leurs cendres sont déposées dans des urnes funéraires, c’est ce que tu vois ici. Pour se souvenir de la personne, il y aussi une épitaphe.

  • Toutes les urnes sont regroupées ?

  • Oui, on appelle cet endroit le columbarium, c’est ici que se trouve la plupart des urnes funéraires mais elles peuvent parfois être scellées sur les caveaux. Comme ça, toute la famille se retrouve ensemble.

Camille et son grand père se dirigent vers la sortie.

Brice pour J&G

mardi 22 novembre 2022

S comme Secret

  • Mamy, tu sais que je souhaite avoir des photos de famille et que je vous en demande, mais tatie Madeleine, ta sœur, elle n’a pas voulu et elle m’a dit que je me mêlais de ce qui ne me regardait pas !

  • C’est méchant ! dit Mamy très fâchée. Mais c’est parce qu’il y a un secret de famille et ta tante ne veut pas en parler, mais moi si. Je vais t’expliquer.

  • Chouette, tu vas me raconter une histoire de famille ! dit Camille

  • Ma mère me parlait beaucoup de la sienne, nous allions d’ailleurs voir ses oncles et tantes, frères et sœurs de ma grand-mère maternelle régulièrement. Mon père, parlait peu de sa famille, mon grand-père paternel non plus.

    Marie MAUVIEL et Auguste ROBERT

Mais les anciens étaient encore là ! Deux arrière-grands-mères qui me racontaient leur vie.

Alors à l’époque, je collectais photographies, papiers de famille et tout au long de ma vie j’ai récupéré les documents familiaux.

  • Je n’ai pas connu toutes ces personnes ! Tu me montreras des photos ? demande Camille.

  • Mais…. je ne t’ai pas parlé de mon père et de ma mère dit Mamy. Tes arrière-grands-parents.

  • Je me souviens, dit Camille, nous allions voir ta sœur, et je lui ai demandé à voir les photos de famille, jusqu’au jour où, la tante Madeleine s’est emportée en me demandant de m’occuper de mes affaires !

  • C’est parce que ma sœur, ta tante Madeleine, ne voulait pas que tu saches que ton autre tante, Marie-Aline est plus âgée de 13 ans que moi et tante Madeleine, dit Mamy

  • Pourquoi cet écart d’âge ? dit Camille.

  • Personne ne s’était posé la question. J’en découvris la raison : ton arrière-grand-père, mon père et celui de Madeleine avait rencontré celle qui deviendrait sa femme lors de son service militaire.

La jeune fille lui plut. Il en résultat la naissance de Marie-Aline, ton autre tante, ma sœur et celle de Madeleine. Mais ton arrière- grand-père ne voyait pas les choses comme cela ! Il renvoya ton grand-père et lui demanda de réparer « sa faute » en revenant avec un travail pour nourrir sa famille. Ce que fit mon père, en reconnaissant sa fille Marie Aline, âgée de 13 ans lorsqu’il épousa sa femme. Puis ta tante Madeleine est née et moi après dit Mamy.

  • Hou là là c’est bien compliqué les histoires de famille, dit Camille. Et alors que s’est-il passé ?

  • Ta tante Marie-Aline naquit en dehors du mariage de ton grand-père et de ta grand-mère, lui explique Mamy. Ce qui explique les 13 ans d’écart entre moi et ta tante Madeleine, dit Mamy.

  • Mais, chut… plusieurs années plus tard, le secret devait être gardé !

François pour les J&G

lundi 21 novembre 2022

R comme Registres

Camille passe l'après-midi chez ses grands-parents et admire l’arbre généalogique accroché au mur.

  • Dis Mamie, comment as-tu trouvé tous ces noms, tu les connaissais ?

  • J’ai connu mes parents et mes grands-parents, mais je n’ai pas pu connaître ceux qui les ont précédés. J’ai dû aller consulter des registres.

  • Qu’est qu’un registre Mamy ?

  • C’est un livre où sont notées toutes les personnes qui naissent, qui se marient et qui meurent.

  • Moi aussi, je suis notée dans un registre ?

  • Oui, si nous allons à la mairie où tu es née, on pourra consulter ton acte de naissance dans le registre.

  • Depuis quand existent les registres ?

  • Pour les périodes plus anciennes, ce sont les curés des paroisses qui rédigeaient les actes : on appelle cela les registres paroissiaux. Ils couvrent la période du XVIème au XVIIIème siècle. Le roi François Ier a rendu l’utilisation des registres obligatoire par l’Ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539. À partir de 1792, ce sont les mairies qui s'occupent de noter les naissances, mariages et décès : ce sont les registres d'état civil.

  • Et est-ce que tu as des registres ? Peux-tu me les montrer ?

  • Non, les registres doivent rester en mairie. On peut aussi les trouver dans un autre lieu qu’on appelle “archives départementales'' et qui possède tous les registres du département. Par contre, nous avons le droit de faire des photocopies ou des photos de ces registres.

La grand-mère de Camille farfouille dans un classeur.

  • Regarde, voici l’acte de mariage de nos aïeux Paul et Émilie, il se sont mariés en 1816. Grâce à ce registre, j’ai pu trouver beaucoup d’informations : les prénoms et noms de leurs parents. Plus bas, il y a les témoins du mariage. Il est marqué que Martial est le frère de Paul et que Martin est l’oncle d’Émilie.

Celui-ci provient d’un registre paroissial, il s’agit du baptême de notre aïeul Pierre, il a vécu sous le règne de Louis XIV. L’écriture est plus compliquée à lire et il y a beaucoup moins d'informations. On ne connaît pas par exemple l’âge de son père alors qu’il est systématiquement marqué sur des registres plus récents.

Camille admire ainsi les différents actes collectés par sa grand-mère.

Brice pour les J&G



samedi 19 novembre 2022

Q comme Qui est sur la photo?

 Dans le grenier de ses grands-parents, Camille a retrouvé une vieille boîte à chaussures remplie de photographies en noir et blanc. Le cliché de deux jeunes mariés entourés de leur famille attire son attention.

  • Regarde Papy, j’ai retrouvé une jolie photo de mariage. Qui sont les mariés au centre ?

  • En effet, c’est une belle photographie ! C’est le mariage de mes grands-parents, Thérèse et André. Ce sont tes arrière-arrière-grands-parents.

  • Ils ont l’air très sérieux ! De quand date la photo ?

  • Elle date de 1929. La photographie existe depuis le XIXème siècle : le premier cliché a été pris en 1826 par Joseph Nicéphore Niepce. Les premières photographies étaient sur des plaques d'étain et sur du verre. Rien à voir avec notre papier photo d’aujourd’hui ! Et puis, le temps de pose était encore très long : c’est pourquoi les personnes photographiées n’étaient pas toujours très souriantes car il fallait tenir la pose longtemps.

  • Le papier est très épais, on dirait que la photo est collée sur du carton.

  • Oui, le format et l’épaisseur des photographies ont bien évolué au fil du temps : ce sont de précieux indices pour estimer la date du cliché.

  • Il y a plein d’autres personnes autour des mariés. Qui sont les petites filles au premier rang ?

  • Oh ce sont de vieilles cousines, Claire et Mercedes. Tu sais Camille, les photos de mariage sont d’incroyables témoignages quand on s’intéresse à l’histoire de sa famille. On y retrouve les mariés, leur famille proche et parfois même des cousins éloignés. La photo de groupe du mariage était un rituel incontournable.



Le grand-père sort une autre photographie de la boîte à chaussures et la tend à Camille.

  • Tiens, regarde : c’est la cousine Claire, quelques années plus tard.

  • C’est un beau portrait. Il a été pris par un photographe ?

  • Exactement ! Beaucoup de photos étaient prises en studio par des photographes professionnels. Les clichés amateurs pris en famille viendront plus tard, quand l’appareil photo et sa technique deviendront plus accessibles à tous.

Camille prend une autre photo dans la boîte et y lit une inscription au dos « Jeanine, 1953 ».

  • Regarde Papy, on sait de quand date la photo ! Et c’est Mémé Jeanine dessus, c’est écrit derrière.

  • Oui, c’est bien elle, à dix-huit ans. Les inscriptions au dos des photos sont de précieux indices pour nous. Tout le monde n’y pense pas mais, noter au dos des photos qui sont les personnes et de quand date le cliché, c’est un vrai plus quand on veut transmettre ces beaux souvenirs de famille. Tu y penseras ma Camille ?

  • Oui, Papy. Et ce petit garçon sur la photo, qui est-ce ? Il te ressemble un peu …


Mathilde pour les J&G

vendredi 18 novembre 2022

P comme Patronymes

 Ce jour-là, Camille interroge son grand-père sur les différents noms de famille de ses camarades de classe.

  • Dis Papy pourquoi y a-t-il tant de noms différents ?

  • C’est une longue histoire ! Il faut que tu saches que nos noms de famille ne sont pas le fruit du hasard. Ils sont très anciens et d’origines diverses, germaniques et chrétiennes pour bon nombre d’entre eux. Ils peuvent aussi représenter une particularité physique (Leborgne) par exemple, ou un village d’origine (Villedieu), ou bien un métier (Lhuillier) et bien d’autres encore.

  • Comment peut-on connaître l’origine de ces noms ?

  • Il existe des dictionnaires dans lesquels on retrouve les principaux patronymes en France. Leur lecture est passionnante.

  • C’est quoi un patronyme ?

  • C’est le nom de famille donné, jusqu’à récemment, uniquement par le père. Aujourd’hui, toi, tu portes le nom de ton père, comme moi aussi d’ailleurs.

  • On peut changer de nom ?

  • Oui… Cela va rendre plus difficile le travail des généalogistes ! Il l’était déjà un peu car un même nom ne s’est pas toujours écrit pareil ; il a pu évoluer dans le temps et aussi selon les membres de la famille. Ce qui fait que des parents proches peuvent porter un nom un peu différent. Ce qui fait aussi que certains noms s’écrivent avec seulement une lettre de différence, comme Lefèbvre et Lefébure, Dupont et Dupond.

  • Mais pourquoi a-t-on déformé leur nom?

  • C’est parfois dû à une erreur d’écriture ou aussi en fonction de l’accent avec lequel parlaient nos ancêtres. Le curé, qui pouvait ne pas être de la région, écrivait ce qu’il croyait entendre. Tiens, regarde cet extrait d’acte de mariage de l’une des filles de notre ancêtre limousin Martial BOINAT-BOISNEAUD en 1814 ; l’officier d’état civil de Châteauroux y a indiqué les différentes versions du nom.

Extrait d’acte Archives Départementales de l’Indre
  • C’est compliqué et cela doit prendre beaucoup de temps !
  • En effet, mais la patience est la qualité première d’un généalogiste.

  • Ça tombe bien, j’en ai !


Philippe pour les J&G


jeudi 17 novembre 2022

O comme Où chercher?

  •  Papy, j’aimerais bien en savoir un peu plus sur le grand-oncle Alfred. Mais je ne sais pas où chercher. Tu peux m’aider ?
  • Bien sûr Camille. Quels renseignements possèdes-tu sur lui ?

  • Je sais où il est mort et quand.

  • Parfait ! C'est tout ce dont tu as besoin ! Apporte l'ordinateur, nous allons commencer les recherches. Je t'écoute.

  • Il est mort en 1932 à Nort-sur-Erdre en Loire-Atlantique.

  • Va sur le site https://www.service-public.fr/ et fais une demande de copie de l'acte de décès d'Alfred. Tu la recevras ensuite par courrier ou par mail.

  • Mais je ne vais rien apprendre de plus puisque je vais donner moi-même tous les renseignements... Je veux en savoir plus.

  • Bien sûr que si ! Tu auras des précisions sur ses parents, sa date et son lieu de naissance, son lieu exact de décès et peut-être des surprises dans les mentions marginales.

  • Les quoi ?

  • Dans la marge de l'acte on note les mariages par exemple. Tu sauras s'il s'est marié et avec qui.

  • Et je pourrai continuer mes recherches grâce à ce site ?

  • Oui, et lorsque les dates sont plus anciennes on utilise le site des archives en ligne de chaque département concerné par tes recherches. Tu peux alors naviguer sur les actes répartis par commune, gratuitement, derrière ton ordinateur.

  • Je sens que je vais avoir besoin de toi ! J'ai déjà vu un acte très vieux et il était difficile à lire...

  • A ton service, Camille ! Partons faire la connaissance d'Alfred !


Nathalie pour les J&G



mercredi 16 novembre 2022

N comme Nourrice

  • Dis-moi, qui est cette dame sur qui tu es assise sur les genoux, sur la photo de quand tu es bébé ?

  • C’était ma nourrice, Germaine, que j’appelais ma Mémère ! 


  • Mais c’est quoi Mamy, une nourrice ?

  • Une nourrice, c’était une dame qui s’occupait de nous lorsque nous étions petites, ma sœur et moi.

  • Mais pourquoi tes parents ne s’occupaient pas de toi ?

  • Ce n’est pas tout à fait cela. Tu sais, même si c’était avant la guerre, époque où souvent les femmes ne travaillaient pas, ma mère devait travailler en plus de mon père afin d’assurer un salaire convenable au foyer. Mes parents n’avaient donc pas le temps de s’occuper de nous durant la journée, lorsque nous n’étions pas encore en âge d’aller à l’école.

  • Mais pourquoi tu n’allais pas à la crèche comme moi ?

  • Parce que ça n’existait pas à mon époque ! La coutume était de confier les jeunes enfants à des femmes appelées « nourrices », ce mot venant de la même étymologie que nourrir et nourriture.

  • Mais pourquoi Mamy ?

  • Parce que la nourrice, dans l’ancien temps, pouvait même allaiter et ainsi nourrir les bébés pour éviter cela aux mères. Cela se pratiquait surtout chez les familles aisées, ce qui n’était pas mon cas et ma nourrice à moi me donnait surtout le biberon.

  • Tu n’étais pas triste de ne pas être plutôt avec ta maman ?

  • Tu sais, à l’époque on ne se posait pas trop de questions, c’était comme ça pour toutes mes petites camarades de classe que j’ai rencontrées ensuite. Et puis heureusement, en fin de semaine je retrouvais mes parents et je garde de bons souvenirs, même très jeune, de moments passés en famille.

  • Papy a aussi eu une nourrice lui ?

  • Non, Papy était gardé par sa maman qui ne travaillait pas lorsqu’il était petit.

  • Mais alors pour toi, c’était un peu comme ta deuxième maman ta nourrice ?

  • En quelque sorte. C’est pour cela, je pense, que je l’appelais « Mémère », car c’était un peu un nom voisin de « mère » finalement. Lorsqu’on est enfant, on fait parfois des associations de mots qui prennent tout leur sens quand on devient plus grand et que l’on y fait davantage attention.

  • Cela avait l’air chouette d’avoir une nourrice ! J’aurais bien aimé en avoir une aussi !


Yann pour les J&G


mardi 15 novembre 2022

M comme Métiers

-  Tu sais Papy, moi plus tard, j’aimerais être vétérinaire.

- C’est un beau métier, mais les études sont longues.

- Papa et Maman trouvent que c’est une bonne idée. Que ça m’irait très bien.

- Moi aussi Camille, je trouve que ce métier pourrait te convenir. Mais tu as encore le temps d’y réfléchir.

- Et toi Papy, tes parents étaient contents lorsque tu leur as dit que tu voulais être mécanicien ?

- Mon père, ton arrière-grand-père, aurait aimé que je reprenne l’épicerie familiale. Il disait, « une épicerie, on en aura toujours besoin au village ». Le pauvre, s’il savait que la boutique de son père avait fermé !

- Attends, ton père, il vendait des épices ?

- Non, pas seulement, Camille, dans une épicerie de village, on trouvait de tout, de l’alimentation, des produits d’entretiens, du tabac…

- Et il y tenait tant que ça ton grand-père à son magasin ? 


Marie WEIBEL née PABST

- Tu penses, il était fils de journalier, et il est devenu commerçant ! ce n’est pas rien.

- Laisse-moi deviner, journalier, journalier, qu’est-ce que ça peut bien être ? Il y a le mot « jour ». Qu’est-ce qu’il faisait donc de ses journées ?

- Dans le temps, le journalier était un ouvrier agricole. Le propriétaire d’une exploitation agricole l’employait pour une journée pour labourer un champ par exemple. Puis le lendemain, il devait trouver un autre emploi dans une autres exploitation où il y pouvait effectuer un autre travail : semer du blé, ramasser des pommes de terre…

- Et ton autre grand-père, il faisait quoi dans la vie ?

- Vigneron, de père en fils, depuis des générations.

- Et il était bon son vin ?

- Tu parles : une horrible piquette dont plus personne ne voudrait aujourd’hui !

Lionel pour J&G

lundi 14 novembre 2022

L comme Livret de famille

  • Mamy, j'ai besoin absolument de la date de mariage de tes parents pour compléter mon arbre généalogique. Tu peux m'aider ? Je vais écrire à la mairie.

  • Inutile, je dois avoir quelque part leur livret de famille.

  • Le livret de famille ? 


  • Oui, le livret de famille a été créé en France en 1877 suite à la destruction totale de l'état civil parisien en 1871.

  • Oh, c'est un document ancien, que contient-il comme renseignements ?

  • Le livret de famille contient l'extrait d'acte de mariage avec la date du mariage, les noms et prénoms des mariés, des parents et aussi les naissances des enfants.

  • Du coup, ces renseignements vont bien m'aider à remplir mon arbre, c'est chouette.

  • Toi aussi lorsque tu te marieras, tu auras un livret de famille à la fin de la cérémonie de ton mariage à la mairie ou quand tu seras Maman pour la première fois.

  • J'ai encore le temps, merci Mamy

Agnès pour les J&G


samedi 12 novembre 2022

K comme Kilomètres

  • Camille, nous partons en vacances et nous irons sur la trace de nos ancêtres cet été ! disent Papy et Mamy.

  • Non, dit Camille, je ne veux pas faire des kilomètres pour aller rechercher mes ancêtres ! C’est barbant !

  • Moi je ne suis pas du tout de cet avis. Avec Mamy nous avons programmé un voyage cet été en Grande-Bretagne pour retrouver la tombe de ton arrière-arrière-grand-père. Bien entendu, nous ferons du tourisme en même temps.

  • Quand partons nous? demande Camille.

  • Avec Mamy nous avons décidé de partir début juillet.

  • Nous prendrons la route vers Calais pour prendre le ferry jusqu’à Douvres. Arrivés en Grande-Bretagne, dans le Kent, direction Canterbury. As-tu entendu parler de cette cathédrale en classe, Camille ?

  • Non, la maitresse ne nous en a pas parlé. C’est quoi une cathédrale Mamy ?

  • La cathédrale de Canterbury est l'une des plus anciennes et des plus célèbres églises chrétiennes d'Angleterre et tu verras ma chérie, la ville est magnifique !

  • Je vois les flèches de la cathédrale. Nous sommes arrivés? dit Camille. Allons visiter la ville, j’ai envie de manger un Fish and Chips j’adore !

  • D’accord, mais au lit de bonne heure ! La chambre de cette auberge est magnifique !

  • Et demain que faisons-nous, demande Camille ?

  • Demain nous allons à Maidstone pour visiter le cimetière. Il fait beau et nous allons pouvoir nous mettre à quatre pattes dans l’herbe autour des tombes pour essayer de trouver celle de notre ancêtre Robert HEATHORN qui fut inhumé en 1810 dans le cimetière autour de l’église All Saints.

  • Finalement c’est amusant dit Camille tout en gambadant autour des tombes. Ca y est j’ai trouvé ! Papy, Mamy, c’est en anglais mais je ne comprends pas, vous pouvez me traduire ce qui est écrit ?

  • Camille, il va falloir que tu révises ton anglais ! Bon d’accord ce n’est pas bien visible. Alors il faut lire « Robert HEATHORN, décédé le 17 décembre 1810, âgé de 63 ans, Martha HEATHORN son épouse, décédée en mars 1829 et John HEATHORN, décédé en 1842 ».


  • C’était qui, Mamy ?

  • C’était l’arrière-arrière-grand-père de ton père Camille. Robert Heathorn était brasseur (il fabriquait de la bière). C’est normal dans cette région du Kent il y a plein de champs de houblon et de jolies maisons un peu bizarres pour faire sécher celui-ci.

  • C’était de superbes vacances ! dit Camille. J’ai découvert une jolie région ! Finalement c’était bien de faire des kilomètres pour aller à la recherche de mes ancêtres !


François pour les J&G

vendredi 11 novembre 2022

J comme Jeunes

    Camille est très curieuse par nature. Elle a toujours été intriguée par l’arbre généalogique accroché sur le mur du salon... Des noms et des portraits qui vont par deux ... Des couples qui ont des enfants, et qui avant se sont mariés... Le « rêve » des petites filles, la longue et belle robe blanche et un amoureux.

  • Mamy, à quel âge tu t’es mariée avec Papy ?

  • Ha ma petite chérie, j’étais toute jeunette alors, je venais d’avoir 21 ans quand j’ai fait la connaissance de ton papy ... Nous nous sommes mariés six mois plus tard.
    Je venais d’avoir ce que l’on appelle la « majorité matrimoniale » c’est-à-dire que je n’avais pas besoin de l’autorisation de mes parents pour me marier avec mon amoureux... Mais comme ils aimaient beaucoup ton papy, ils m’auraient donné leur d’accord

  • Mais, Mamy, c’est toujours comme ça !!! 

  • Aujourd’hui oui, ma petite chérie, mais « dans le temps » le mariage était affaire des parents plus que des jeunes mariés, les parents choisissaient bien souvent qui tu devais épouser, sans même te demander ton avis... Regarde ce tableau et tu comprendras ...  

  • 12 ans et 13 ans Mamy !!! Mais c’est bien trop jeune, on n’a pas fini de grandir !!! Il y a l’école et encore des jouets plein notre chambre !!!

  • Ma petite Camille, tu es née à une époque où tu peux choisir ton mari ou ta femme [si tu te maries] et personne ne peut te forcer ... Et tu as surtout le droit d’être une enfant avec des activités d’enfant. Il y a encore des pays dans le monde où des petites filles sont mariées très très jeunes... Mesure bien ta chance...

Et tu vois, en t’intéressant à la généalogie, tu découvres d’autres choses que le nom de tes ancêtres ... D’autres mœurs, d’autres façons de vivre...

  • Oui !!!

Et elle Mamy ? demanda Camille en pointant du doigt une jolie demoiselle deux générations au-dessus, à quel âge s’est-elle mariée ? ... A 27 ans répondit Mamy ... Elle a dû travailler plus de 10 ans pour constituer sa dot.

En guise de conclusion, la jeune Camille s’exclama :

  • Et dire que vous les adultes dites toujours « le bon vieux temps » ... Pas si bon toujours, je crois.

Véronique pour les J&G

jeudi 10 novembre 2022

I comme Internet

 Camille poursuit toujours ses recherches:

  • Papy, j’ai besoin de l’acte de naissance de ta grand-mère pour compléter mon arbre généalogique. Tu peux m’aider à écrire la lettre à la mairie ?

  • Tu n’as plus besoin d’écrire, tu vas trouver ça sur internet.

  • Tous les actes, toute ma généalogie ?

  • Non, pas tout. Mais beaucoup d’informations sont en ligne. Tu le sais, en généalogie on avance pas à pas. Alors soyons concrets, revenons à ma grand-mère. Tu te souviens de sa date de naissance ?

  • Ah ça oui ! Elle est née le 25 décembre 1900, facile à retenir.

  • Effectivement, un beau cadeau de Noël pour les parents. Bref, ma grand-mère aurait donc un peu plus de 120 ans aujourd’hui…

  • Et donc ?

  • Et en France les actes d’état civil de cet âge ont tous été numérisés et mis en ligne sur les sites internet des archives départementales. Parfois aussi sur les sites internet de certaines villes.

  • Uniquement l’année 1900 ?

  • Non bien sûr ! Je te parle de tout l’état civil ancien depuis qu’il existe. C’est-à-dire parfois depuis 1500 et quelques. Et aussi des actes plus récents, après 1900, mais avec des limites.

  • Lesquelles ?

  • Tu connais mon âge, je n’ai pas encore soixante-quinze ans. Eh bien tu ne trouveras pas mon acte de naissance en ligne, visible par tous les internautes. La loi a fixé la libre communication à 75 ans : plus vieux tu peux consulter l’acte, moins vieux tu ne peux pas.

  • Alors c’est partout pareil ?

  • Pas tout à fait. Enfin, oui, la règle est partout la même. Mais il y a des différences entre les actes.

  • Oui, quand on a commandé l’acte de décès de ta grand-mère tu m’as dit que tout le monde pouvait consulter un acte de décès.

  • Bravo, c’est exact. Le délai de 75 ans s’applique aux actes de naissance et de mariage. Mais il y a autre chose.

  • Encore !

  • Oui, la plupart des sites internet d’archives départementales décalent la limite à 100 ans, en tout cas pour les naissances. Même si tu peux les consulter sur place, en salle de lecture. 


  • Lesquels sur place ?

  • Ben je veux dire les moins de 100 ans mais plus de 75 qui ne sont pas en ligne. Tu me suis ?

  • Ah oui… et pourquoi ?

  • Pour protéger la vie privée des gens...

  • D’accord.

  • Donc, ma grand-mère. Tu sais quand elle est née, très bien. Mais est-ce que tu te souviens où elle est née ?

  • Oui, oui, il a un nom trop rigolo ce village.

  • Alors j’allume l’ordi et nous allons aller sur le site internet des archives du département où se trouve ce village rigolo.


Jérôme pour les J&G

mercredi 9 novembre 2022

H comme Histoire ou histoire?

  • Mamy, tu peux me raconter une histoire ?

  • Il était une fois des grands-parents que je croyais sans histoire …

  • Ça se peut des gens qui n’ont pas d’histoire ? s’étonne Camille

  • Non, justement, tu as raison Camille, nous avons tous notre histoire

  • Allez, Mamie, raconte … ton grand-père Émilien, il cultivait une espèce de salade …

  • Oui, tu te souviens bien, s’enthousiasme Mamie ; il cultivait du cresson, mais il a été mobilisé dans l’armée française au tout début de la Guerre

  • Il a fait la guerre ? ça devait être horrible

  • Émilien a été fait prisonnier par les Nazis et à ce moment-là, mon père avait 12 ans …

  • 12 ans, c’est mon âge … ah, je n’imagine pas ne pas voir Papa, c’est trop dur

  • Moi aussi, j’aurais trouvé ça trop dur … et puis mon père a été obligé de quitter l’école et de travailler aussitôt. En fait, ma grand-mère Octavie a dû se mettre à cultiver le cresson, même si elle ne s’y connaissait pas, pour faire vivre sa famille avec l’aide de mon père

  • Et il est revenu ton grand-père ? interroge Camille

  • Oui heureusement ! il est revenu au bout de 5 ans, en 1945

1945 ? Camille est surprise et réfléchit à haute voix : Alors, Mamie, en fait, ton grand-père a fait la Seconde Guerre mondiale 
plaque Stalag VI F

  • Exactement ! dit Mamie admirative
  • Tu sais Mamie, la maîtresse nous a raconté la Première et la Seconde Guerre mondiales en classe, et je viens de découvrir avec toi que ton grand-père et toute cette branche de notre famille en ont fait partie

  • Oui, on participe tous.tes à l’Histoire !


Evelyne pour les J&G