- Qu’est-ce que tu lis Camille ?
- Un roman d’amour. C’est l’histoire d’un garçon et d’une fille qui n’auraient jamais dû se rencontrer mais que la guerre a réuni. Pour le moment on ne sait pas s’ils vont pouvoir rester ensemble. J’ai hâte de finir mon livre.
- Ça me rappelle l’histoire de l’oncle Emile et la tante Yaya.
- Raconte Mamy, j’adore ce genre d’histoire.
- Eh bien la tante Yaya est née à Strasbourg, elle avait 18 ans lorsque la guerre a éclaté. Une partie de la population alsacienne, celle qui se trouvait le long du Rhin, a été évacuée et c’est comme ça qu’elle et sa famille se sont retrouvés dans le Périgord.
- Continue Mamy.
- Pour la tante Yaya et sa famille ça n’a pas été facile. Après un long voyage en train, ils sont arrivés avec 30 kilos de bagages dans une région dont ils ignoraient tous. De leur côté, la population périgourdine avait du mal à comprendre pourquoi ces Alsaciens parlaient la langue de l’ennemi, langue qui était en fait du dialecte alsacien. Et comme lorsqu’ils répondaient par « yaya » lorsqu’on leur posait une question, les Périgourdins les ont surnommés les « yaya ».
- Ok, je comprends maintenant pourquoi dans la famille l’épouse de l’oncle Emile était appelé la tante Yaya. Mais ça ne me dit pas comment ils se sont rencontrés.
- Eh bien ils se sont tout simplement croisés à la sortie de la messe. Ils se sont retrouvés en secret puis se sont respectivement présentés leurs parents qui ont accepté qu’ils se marient. Lorsque l’Alsace a été libérée, les parents de la tante Yaya sont rentrés à Strasbourg. Quand à la tante Yaya elle est restée dans le Périgord, a fini par perdre son accent mais n’a jamais oublié ces racines.
- Mais dis-moi, il n’y aurait pas un lien entre cet événement et les jumelages qu’on peut lire à l’entrée des villages du Périgord ?
- Exactement, après-guerre de nombreux villes et villages alsaciens et périgourdins se sont jumelés pour garder les liens qu’ils avaient construit pendant la guerre. Elle t’a plu mon histoire Camille ?
- Yaya !
Lionel pour les J&G
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire