Jérôme,
27 ans, jeune président de l’association « Aux racines de
notre histoire »
Vers
quel âge vous êtes-vous intéressé à la généalogie ?
Depuis
l’enfance, je me sens attiré par l’histoire ; je me suis
intéressé en particulier à la mythologie, aux familles des dieux,
aux arbres généalogiques des divinités.
Puis,
au lycée, un professeur de SES a proposé aux élèves de faire un
arbre généalogique : je me suis pris au jeu immédiatement, ce
fut une véritable révélation !
Parlez-nous
de vos recherches généalogiques : les étapes et vos objectifs
Tout
d’abord, j’ai sollicité ma famille, mes parents et mes
grands-parents qui ont volontiers répondu à mes questions et qui
ont gardé de nombreux documents comme des livrets de famille et des
albums photos.
Du
côté maternel, l’un de mes arrière grands-pères avait commencé
un arbre généalogique. Ce fut une très bonne base de départ. J’ai
ensuite pris soin de tout vérifier et il n’y avait que quelques
rares erreurs.
En
revanche, du côté de ma grand-mère paternelle, les renseignements
faisaient défaut, à la fois parce qu’elle a à peine connu son
père (décédé quand elle avait 4 ans seulement) et parce que
certains membres de la famille avaient rejoint les rangs nazis en
Allemagne.
Cette
première étape m’a permis de reconstituer ma famille ascendante
sur 5 générations.
Mon
objectif au travers de la généalogie, c’est de connaître mes
origines le plus loin possible. Alors, je suis allé rechercher dans
les fonds des Archives départementales du Bas-Rhin directement sur
place à Strasbourg.
Or,
moi qui croyais avoir uniquement des ancêtres en Alsace, je découvre
que nombre de mes ascendants sont venus d’ailleurs :
Allemagne, Hongrie, République tchèque, Lorraine, Ile-de-France et
Auvergne ! Pour tous ces ancêtres hors Alsace, j’utilise les
sites des Archives départementales en ligne et aussi les sites
d’entraide, Geneanet ou encore les bases de données comme Filae.
Actuellement,
entre mes ascendants directs et les collatéraux, mon arbre
généalogique compte environ 5000 personnes !
Quelles
découvertes vous ont marqué au cours de vos recherches ?
Celle
du livre de mon arrière grand-père où il raconte l’histoire de
sa famille et ses recherches
Celle
d’un « oncle d’Amérique », un ancêtre parti aux
États-Unis se faisant passer pour médium selon les coupures de
presse retrouvées
Celle
des archives rédigées en allemand gothique. Heureusement, mes
professeurs d’allemand m’ont aidé pour la lecture et la
compréhension !
La
généalogie est faite de découvertes fortuites auxquelles on ne
s’attend pas !
Vos
recherches généalogiques créent-elles des liens au sein de votre
famille ? répondent-elles à des questions personnelles ?
Mon
père est généalogiste aussi, il retrace l’histoire de sa
famille, tandis que je recherche davantage du côté maternel. En
fait, nous menons nos recherches chacun de notre côté, puis nous
mettons en commun.
Du
côté de mon grand-père paternel, nous organisons chaque année
une cousinade entre la fratrie de celui-ci et leurs enfants et
petits-enfants. Ainsi, je connais depuis tout petit des cousins
éloignés, mon père avait même présenté l’arbre généalogique
de notre famille à l’une de ces cousinades !
Par
ailleurs, j’ai été contacté - via Geneanet – par une dame
inconnue. Passée la surprise, il s’avère que cette dame est une
cousine « cachée » de ma grand-mère paternelle. Grâce
à nos recherches, nous avons pu reconstituer l’histoire de cette
dame qui est en fait la tante de ma grand-mère paternelle. Elle
avait fui à Paris où elle a eu une petite fille. Nous avons
échangé des informations, des photos … et nous prévoyons de
nous rencontrer !
Une
question me brûle encore les lèvres : pourquoi mon père
m’a-t-il reconnu une semaine après ma naissance et pas le jour
même ?
Qu’est-ce
qui vous plaît dans la généalogie ?
Trouver
d’où viennent mes origines
Découvrir
que mes ancêtres ont voyagé, tandis que je suis né en Alsace
Faire
de la généalogie sur mes ancêtres lointains me permet également
de garder le souvenir de mes ancêtres plus proches sur lesquels je
reviens tôt ou tard, notamment ceux disparus ces dernières années.
Je suis quelqu’un pour qui le mot « famille » est une
notion importante, d’autant plus maintenant que j’habite loin
d’elle. Rien ne vaut de traverser la France pour aller les voir.
Je chéris de nombreux souvenirs de mes jeunes années pour
lesquelles j’ai déjà de la nostalgie à seulement 27 ans.
Échanger
avec des généalogistes et participer à des projets collaboratifs,
comme les transcriptions ou les indexations, sur Geneanet, avec des
associations, avec le Service Historique de la Défense ou les
Archives municipales de Nancy
Inscrire
les événements dans le contexte, dans la globalité historiques :
découvrir par exemple la vie à Nancy pendant le bombardement
Quels
conseils pourriez-vous donner aux jeunes qui souhaiteraient se
lancer dans l’aventure de la généalogie ?
Il
y a toujours des découvertes à faire : ne pas se décourager !
Prendre
le temps de parler avec les anciens
Oser
poser des questions
Ne
pas tomber dans la facilité de piocher à droite à gauche sur des
sites internet ou auprès de groupes spécialisés, prendre une
information et s’en servir comme base de recherches sans vouloir
obtenir une réponse toute faite.