Le
bonheur de la généalogie à deux
C’est
à l’âge de 9 ans que Sophie est « tombée dans la marmite »
de la généalogie. Comment ? Tout simplement en allant
régulièrement en vacances dans la maison de famille en Bourgogne
(transmise de mère en fille sur 5 générations, et dans laquelle le
portrait d’un aïeul attirait son regard et l’intriguait tout à
la fois) et en accompagnant sa Maman férue de généalogie dans les
mairies des villages de la Nièvre (58), de Saône-et-Loire (71) et
jusque dans l’Allier (03). A « l’époque », pas de
sites Internet ! On « écumait » les mairies qui
mettaient les registres à disposition, parfois entreposés en vrac
ou dans un grenier poussiéreux. « Je m’amusais à chercher
les noms dans les registres, on a aussi essayé de ranger les
documents épars, et c’est comme cela que le goût de la généalogie
m’est venu ! », s’enthousiasme Sophie.
Pour
étoffer l’arbre généalogique familial, Sophie entreprend des
recherches complémentaires à celles de sa Maman : pendant que
cette dernière épluche l’état civil, Sophie se lance dans les
archives notariales conservées aux Archives départementales (AD),
si bien que les contrats de mariage, les inventaires après décès
et autres actes rédigés par les tabellions n’ont plus de secrets
pour elle ! Leurs ancêtres les entraînent de la Nièvre aux
Yvelines en passant par l’Aisne, la Savoie ou encore
Aix-en-Provence (ANOM).
Des
surprises les attendent comme cet ancêtre déchu de ses droits
civiques à la fin des années 1870 … Comment ? Pourquoi ?
Y a-t-il eu un procès ? Réponse dans une grosse liasse de
documents bien conservés aux AD 58 : cet aïeul a été
condamné aux travaux forcés à perpétuité pour avoir brûlé
trois fois les bois d’un marquis fortuné. Sophie apprend que sa
captivité a été de courte durée : déjà malade et veuf, il
s’est laissé mourir peu de temps après son arrivée à Nouméa …
Ou encore, avec ce livret militaire de l’AAGP longtemps resté
in
trouvable dans les papiers de famille et qui a été découvert par
hasard lors d’autres recherches aux AD de la Nièvre, « à
croire que nos ancêtres nous donnent un petit coup de pouce de temps
en temps » !
L’heureux binôme
généalogique mère-fille est efficace : leur premier objectif,
celui de remonter dans le temps, est largement atteint avec 4000
ancêtres directs et 30 000 individus dans leur base ! Leur
second objectif est de connaître la vie de leurs ancêtres, de les
replacer dans leur époque et dans la grande Histoire pour mieux
comprendre l’histoire familiale et la transmettre. Là aussi, le
pari est réussi de belle manière : elles participent à une
cousinade qui réunit 140 cousins et apparentés se connaissant tous
peu ou prou pour laquelle elles ont réalisé l’arbre complet des
226 descendants de leurs GP et AGP. La Maman écrit un livre
d’histoire familiale sur des thèmes aussi variés que les métiers,
l’armée ou la justice ...
Au-delà
de l’histoire familiale, Sophie s’implique dans le monde de la
généalogie en apportant une contribution multiforme : elle est
devenue bêta-testeuse pour Heredis, elle est membre de l’association
Geneatech depuis sa création en 2015, elle participe au challenge
AZ, elle contribue très activement au projet « Adoptez un
Poilu » des Archives départementales des Yvelines (indexation
des fiches d’incorporation militaire de l’ex-Seine-et-Oise, dont
220 000 Poilus) … et, une fois l’opération terminée, elle
se lance dans le dépouillement des Enquêtes
sur la situation des écoles primaires
effectuées en 1884 auprès des instituteurs et institutrices !
Et, ce n’est pas tout ! En parallèle, dans le village
bourguignon de ses ancêtres, elle anime le blog
https://charrin1418.wordpress.com/
consacré aux 69 Poilus inscrits sur le monument aux morts.
Forte
de son expérience de toute jeune généalogiste, elle encourage les
jeunes chercheurs en herbe à poser plein de questions aux
grands-parents sur leur vie, leur enfance, leur jeunesse, leur
métier, … et à mettre des noms sur les visages des photos !