Je devais avoir une
quinzaine d’années , lorsqu'un de mes meilleurs camarades m'a
initié à la généalogie et c'est tout naturellement que j'ai
décidé de me lancer à la recherche de mes ancêtres qui pour moi
avaient alors tout d'une énigme !
Ce voyage dans l'histoire de
ma famille allait me permettre de me forger une identité et de
renouer des liens qui avaient été rompus prématurément par le
décès de ma mère quelques années plus tôt .
Si j'étais
déjà passionné d'histoire, le chemin qui me séparait de mes
ancêtres allait s'avérer bien plus difficile que prévu pour
le néophyte que j'étais. Car par quel bout commencer ? La première
étape de ma quête a été de me procurer un guide de généalogie.
Mais il me manquait l'essentiel : le document qui allait me
permettre de remonter le temps. Et c'est mon père qui me l'apporta !
Je ne connaissais alors que peu de choses de ma famille
jusqu'à ce jour, où mon père sortit du cagibi de l'appartement
tout un tas de photos et de documents jaunis par le temps...et le
livret de famille de mes grands- parents paternels, sésame qui
allait me permettre d'avancer dans mon enquête.
Dès lors, je
guettais, fébrile, tous les jours le courrier afin de prendre
connaissance de la dernière trouvaille.
En
bon secrétaire qu'il était, mon père prit les opérations en mains
et a organisé la chasse aux ancêtres. Pour la bonne cause il a
confectionné des lettres types de demande d'actes qu'il polycopia en
nombre (et oui c’était avant !) ; Afin d'y voir plus clair,
il rassembla toutes les informations sur des fiches au nom et prénom
de chaque aïeul...
Mais le temps des réponses des Mairies
devenait de plus en plus long au fur et à mesure que mon impatience
grandissait. Sans compter sur les mairies qui ne jouaient pas le jeu
et qui par ailleurs n'étaient pas dans l'obligation de le faire et
ce malgré l'enveloppe timbrée jointe pour la réponse.
Rappelons pour l'anecdote que très peu de mairies, a fortiori
lorsqu'elles étaient rurales, étaient équipées à l'époque de
photocopieurs et beaucoup ne délivraient que des extraits
d'actes, certes intéressants, mais qui n'avaient pas la même saveur
que l'acte lui-même ou de son fac-similé.
L'écriture du
rédacteur (prêtre ou officier de l'état civil) ; les liés, les
déliés, les pleins, les signatures, la présence ou non des
témoins, les mentions marginales ... sont autant d'informations et
d'indications qui font le bonheur du généalogiste.
D'autres
mairies, ne répondaient même pas, débordées qu'elles étaient par
les demandes. A contrario, nous pouvions avoir affaire à l'érudit
local, qui prenait un soin particulier à retranscrire l'acte dans
son intégralité !!!
Quelques ancêtres en plus et de nombreux
timbres en moins, il était temps de passer à la vitesse
supérieure...
En
effet, le rythme où nous parvenaient les réponses et le tarif des
lettres en vigueur nous ont convaincu, mon père et moi, de
poursuivre les recherches sur place.
La semaine que nous allions
passer ensemble en Côte d'Or, sur les lieux où avaient vécu nos
ancêtres allaient être des plus enrichissantes, d'un point de vue
personnel. Les liens qui nous unissaient mon père et moi allaient
s'en trouver renforcés.
Et
pourquoi pas ne pas joindre "l'utile" à l'agréable en
découvrant cette belle région de Bourgogne que je connaissais plus
par la renommée de ses vins que par mes souvenirs personnels.
Ce
voyage "initiatique" serait donc riche en
découvertes généalogiques, touristiques et ... gastronomiques.
Nous avions pour l'occasion, loué une chambre
d'hôtel à qui serait notre "QG" de campagne durant notre
séjour. De là, nous pourrions "écumer" les
mairies.
Notre première étape nous conduisit donc à Pouilly
en Auxois
ville natale de mon
grand-père.
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