vendredi 11 janvier 2019

#Genea ou comment je suis tombé dans la généalogie tout petit ! Episode 13


Pascal HENRY, 12 ans, quand les histoires et les secrets de son grand-père l’amènent à la généalogie
   Je suis né à CHARTRES au siècle dernier et j’ai habité en périphérie de cette belle ville pendant près de 20 ans, tout à côté de chez mon grand-père paternel à qui je rendais visite plusieurs fois par semaine.
   On peut considérer que j’ai commencé la généalogie vers l’âge de 10 – 12 ans ; mais je ne savais pas que ça s’appelait comme ça à l'époque !
   Mon grand-père, ce patriarche (il me fait encore penser aujourd’hui à Jean GABIN dans le film « l’affaire DOMINICI ») était né en 1902. Il était un peu rustre, mais très taquin. Solitaire, il aimait à passer des journées dans son Estafette, véhicule réformé qui lui servait de cabane de jardin. C’est là souvent que je le trouvais en train d’observer ses plantations ; et les animaux qui s’aventuraient dans ses légumes ne faisaient pas de vieux os.

   Il m’arrivait souvent, avec mon carnet d’écolier et mon crayon de bois, de prendre des notes sur les conversations que nous avions ensemble. C’est ainsi que j’appris que sa famille était originaire des Côtes du Nord ; et que son père avait quitté la Bretagne pour venir s’établir en Eure-et-Loir. J’ai découvert aussi qu’il était né dans la maison qu’il habitait depuis avec ma grand-mère qu’il avait connue sur une foire. Il me raconta son métier à la fonderie de Chartres, la guerre, l’exode, le travail à la ferme pour ne pas partir en Allemagne. Sur ces derniers sujets il resta très vague au début et petit à petit sa langue se délia. 
   Sur sa famille, en revanche, il restait très évasif ; j’appris bien plus tard grâce à mon père qu’il avait une sœur décédée à l’âge de 20 ans (lui refusait d’en parler). Personne ne savait que son père avait eu des frères (le savait-il lui-même ?). C’est en dépouillant les recensements de la commune de QUINTIN que je le découvris.
   Des photos, il n’en avait guère ; mais le peu qu’il avait conservé, il me les fit voir ; et il m’aida à identifier les différents personnages.
   Fort des notes prises à la va-vite, je décidais à la fin des années 70 de mettre en musique l’ensemble en crayonnant sur une feuille A4 des cases qui me permettaient d’établir mon premier arbre généalogique paternel patronymique. J’en fis de même avec les renseignements donnés par ma grand-mère paternelle afin d’établir un premier arbre avec 4 générations. 
   Restait à établir le pendant du côté maternel ; mais les choses se compliquent car je me retrouve très vite avec un père inconnu et une histoire de famille dont il ne faut pas parler. Je découvrirais quelques années plus tard qu’il ne s’agit en fait que d’une femme tombée enceinte alors que son mari est prisonnier. Ça y est, j’ai enfin mes 4 générations de chaque côté.
   Afin de confirmer les dires des uns et des autres (puisque je n’ai aucune preuve de ce qui a été avancé jusqu’à maintenant), il me faut obtenir les actes de naissance, mariages et décès de mes aïeux (à commencer par mon propre acte de naissance). C’est l’époque où il faut se déplacer dans les mairies ou bien leur écrire. On ne nous répond pas forcément ou bien on nous retranscrit les actes très partiellement. Tant pis, on remplit les cases et on espère remonter petit à petit. Avant d’aller plus loin, il me faut donc récupérer les actes des Sosa 1 à 15 ; ce que je réussis à faire sans trop de difficultés.
   La généalogie commence à se démocratiser. On a accès au Minitel ; mais ça coûte cher. Tant pis, on continue à remplir ses cases de manière manuscrite ; l’on fait, refait et défait le travail réalisé car cela évolue tellement vite d’autant que je commence à prendre en compte les frères et sœurs de chacun de mes Sosa. Les logiciels de généalogie n’existent pas encore et tout est rédigé sur papier.
   Ce n’est qu’au début des années 90 que je découvre le premier logiciel de généalogie (HEREDIS). Et c’est ce qui va me donner envie de reprendre après quelques années de parenthèse généalogique.
   La démocratisation de l’internet va me permettre d’avancer un peu plus loin dans mes recherches. Malheureusement, je vais trop vite et oublie d’annoter mes sources, récupérer les actes découverts. C’est une erreur à ne pas commettre car il est difficile de reprendre l’ensemble aujourd’hui (ce travail est en cours mais est très énergivore).
   Je suis muté en région parisienne et je découvre un petit club de généalogie dans la commune où j’habite. J’hésite à m’inscrire ; je ne suis pas originaire des Yvelines ! Et c’est un tort car adhérer à une association permet l’échange et les rencontres de tous types. Les idées des uns et des autres pour mettre en valeur le travail réalisé permettent de progresser.
   Ce n’est qu’un an plus tard que je rejoins le CE GE VI en tant qu’adhérent et je découvre que l’un de ses membres (notre trésorier actuel) a des ancêtres dans un village de la Creuse (le même que celui de mon épouse : comme quoi le monde est petit). La structure a besoin d’évoluer ; quelques années plus tard, je suis nommé vice-président de l’association, et le suis toujours aujourd’hui. 
   Je ne peux que mesurer après plus de 40 ans de recherches les progrès réalisés tant au niveau de mes recherches qu’au niveau de l’évolution de ce passe-temps si prenant. Il est nécessaire de transmettre cette passion aux plus jeunes ; c’est pourquoi il me semble utile de trouver toutes sortes d’activités pour inciter nos enfants à plonger dedans tout petit. C’est en ce sens que l’association Les Jeunes et la Généalogie est intervenue auprès du CE GE VI et que les structures de Villepreux et Clayes-sous-bois vont développer en 2019 une activité "la généalogie à l'école".

2 commentaires:

  1. Je retiens , et c'est ce qu'on doit absolument transmettre en urgence..., qu'il faut faire parler Papy, Mamie, Pépé et Mémé...vite ...et NOTER (pour plus tard), les pistes qui s’avéreront essentielles et ANNOTER les photos !!!
    Bonne année !!!

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  2. Beaucoup de choses se transmettent de générations en générations, et souvent hors-cadre, sans moment dédié, sans intention de transmission/réception: comme pour Pascal, l'idéal, c'est de noter aussitôt après avoir reçu une confidence, tout en tact et délicatesse

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