La grand-mère
paternelle de Joanne, la plus jeune de sa fratrie avait pris l’habitude d’inscrire
dans un cahier de brouillon tous les événements familiaux, naissances,
mariages, décès.
Issue d’une
famille nombreuse, elle tenait à jour pour ses enfants, la généalogie
descendante de ses parents et beaux-parents.
Intuitivement
elle avait développé une numérotation assez proche de la numérotation d’Aboville.
Au fil des
années, la famille s’agrandissait. En 1985, Joanne qui avait une dizaine
d’années se souvient d’une réunion de famille, une sorte de cousinade, qui
avait réuni plus de 100 membres de la famille, âgés de 8 à 60 ans.
Les aînés des
enfants des cousins de son père commençaient eux-mêmes à avoir des enfants.
Au fil de ces
réunions de famille, Joanne s’est mise à actualiser le petit carnet de sa
grand-mère et a cherché à comprendre quels étaient les liens entre tous ces
cousins.
De l’origine de la famille
En CM1 ou en
CM2, en tournant les pages d’un dictionnaire, un camarade de classe, découvre
le Président Emile LOUBET. Le fait qu’elle porte le même nom de famille qu’un
Président, interpelle Joanne. Ont-ils un lien de famille ? Ce mystère
l’intrigue. Mais Joanne n’habite pas dans la région d’origine de la famille et
n’a pas l’opportunité de creuser le sujet à cette époque.
Autre
curiosité, le nom même du village d’origine d’ancêtres de la branche maternelle :
Magnat L’Etrange un nom bien
mystérieux...
Adolescente,
Joanne même si elle ne maîtrise pas les rudiments de la généalogie en matière
de méthodologie ou d’organisation, se lance dans les recherches et collecte les
informations.
Elle écrit
dans les mairies en prenant soin de joindre une enveloppe timbrée pour la
réponse. C’est ainsi que tous les mois, avec sa sœur, après chaque courrier-réponse
reçu, Joanne avance, pas-à-pas et renvoie de nouvelles demandes.
Les premières recherches sur site
Vers l’âge de
20 ans, le mariage d’une cousine dans la région d’origine de sa famille, est enfin
l’occasion de passer avec sa sœur une semaine de congés et de recherches dans
les mairies.
Les premières recherches sont artisanales, elle n’avait que la liste des communes d’Ardèche et de Haute-Loire comme point de départ. Mais très vite elle se prend au jeu. Joanne commence à organiser sa généalogie et utilise un petit logiciel sur CD Rom. L’envie de continuer est d’autant plus grande qu’elle vit éloignée du berceau familial.
Les premières recherches sont artisanales, elle n’avait que la liste des communes d’Ardèche et de Haute-Loire comme point de départ. Mais très vite elle se prend au jeu. Joanne commence à organiser sa généalogie et utilise un petit logiciel sur CD Rom. L’envie de continuer est d’autant plus grande qu’elle vit éloignée du berceau familial.
Par ailleurs,
les sujets de recherche passionnants ne manquent pas :
-
le
village de sa famille a marqué l’histoire : Chambon-sur-Lignon est connu
pour avoir caché des enfants juifs,
-
une
partie de la famille est protestante,
-
et
elle cherche toujours si un lien de famille existe avec le fameux Président...
Joanne avance
par étape, laissant en jachère les recherches les plus compliquées, il faut
dire que les recherches à distance ne se faisaient pas aussi facilement que
maintenant.
Mais même si elle est parfois plusieurs mois
sans toucher à sa généalogie, elle a toujours le sujet dans un coin de sa tête.
Sa formation professionnelle, une
occasion de reprendre ses recherches
Sa formation
professionnelle l’amène pas très loin des Archives départementales de la Loire,
d’où sont originaires ses grands-parents maternels. C’est l’occasion pour
Joanne de consulter les microfilms, de commencer les recherches sur cette
branche et de progresser en méthodologie.
Elle constate
qu’il y a une grande différence entre la géographie administrative et la
réalité physique liée à la toponymie, l’implantation des familles se fait fi
des découpages administratifs !
Elle
s’aperçoit aussi que les déplacements sont liés à la vie économique des régions
même à cette époque et que les marchés et foires aux bestiaux tiennent une
place importante.
Du côté
maternel, son grand-père et sa grand-mère sont du Pilat, dans la vallée de la
Loire. Mais les deux branches viennent de la Creuse : les fratries
migraient de la Creuse au XIXe siècle vers la Loire, ils y exerçaient les
métiers du tissage, travaillaient dans les mines, les aciéries.
Elle découvre
que ses grands-parents paternels habitaient en Haute-Loire dans la même
commune, nés au début du XXe siècle mais qu’en seulement trois générations, la
famille s’est dispersée : leurs petits-enfants vivent, pour certains dans
d’autres pays.
Aujourd’hui
Joanne tient un blog, « Les cailloux de mes ancêtres », dans lequel
elle partage ses découvertes généalogiques. Elle est également active au sein
de l’association Geneatech. Elle participe avec d’autres membres, passionnés
comme elle, a des défis collaboratifs et des opérations coup de poing
d’indexation, et organise des ateliers d’échange et de partage de bonnes pratiques
autour de l’usage des nouvelles technologies pour la généalogie.
Par ailleurs,
sa formation professionnelle à l’école des Finances Publiques lui a permis de
découvrir des sources encore peu exploitées par les généalogistes mais riches
d’information telles que les archives fiscales et le cadastre.
Bien entendu
elle conserve bien précieusement le petit cahier de sa grand-mère…
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