mardi 19 juin 2018

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 9

Joanne, 12 ans, du petit cahier de sa grand-mère aux défis collaboratifs

Généalogie descendante : dans les pas de sa grand-mère

La grand-mère paternelle de Joanne, la plus jeune de sa fratrie avait pris l’habitude d’inscrire dans un cahier de brouillon tous les événements familiaux, naissances, mariages, décès.

Issue d’une famille nombreuse, elle tenait à jour pour ses enfants, la généalogie descendante de ses parents et beaux-parents.

Intuitivement elle avait développé une numérotation assez proche de la numérotation d’Aboville.

Au fil des années, la famille s’agrandissait. En 1985, Joanne qui avait une dizaine d’années se souvient d’une réunion de famille, une sorte de cousinade, qui avait réuni plus de 100 membres de la famille, âgés de 8 à 60 ans.

Les aînés des enfants des cousins de son père commençaient eux-mêmes à avoir des enfants.

Au fil de ces réunions de famille, Joanne s’est mise à actualiser le petit carnet de sa grand-mère et a cherché à comprendre quels étaient les liens entre tous ces cousins.

De l’origine de la famille

En CM1 ou en CM2, en tournant les pages d’un dictionnaire, un camarade de classe, découvre le Président Emile LOUBET. Le fait qu’elle porte le même nom de famille qu’un Président, interpelle Joanne. Ont-ils un lien de famille ? Ce mystère l’intrigue. Mais Joanne n’habite pas dans la région d’origine de la famille et n’a pas l’opportunité de creuser le sujet à cette époque.

Autre curiosité, le nom même du village d’origine d’ancêtres de la branche maternelle : Magnat L’Etrange un nom bien mystérieux...

Adolescente, Joanne même si elle ne maîtrise pas les rudiments de la généalogie en matière de méthodologie ou d’organisation, se lance dans les recherches et collecte les informations.

Elle écrit dans les mairies en prenant soin de joindre une enveloppe timbrée pour la réponse. C’est ainsi que tous les mois, avec sa sœur, après chaque courrier-réponse reçu, Joanne avance, pas-à-pas et renvoie de nouvelles demandes.

Les premières recherches sur site

Vers l’âge de 20 ans, le mariage d’une cousine dans la région d’origine de sa famille, est enfin l’occasion de passer avec sa sœur une semaine de congés et de recherches dans les mairies.
Les premières recherches sont artisanales, elle n’avait que la liste des communes d’Ardèche et de Haute-Loire comme point de départ. Mais très vite elle se prend au jeu. Joanne commence à organiser sa généalogie et utilise un petit logiciel sur CD Rom. L’envie de continuer est d’autant plus grande qu’elle vit éloignée du berceau familial.

Par ailleurs, les sujets de recherche passionnants ne manquent pas :

-          le village de sa famille a marqué l’histoire : Chambon-sur-Lignon est connu pour avoir caché des enfants juifs,

-          une partie de la famille est protestante,

-          et elle cherche toujours si un lien de famille existe avec le fameux Président...

Joanne avance par étape, laissant en jachère les recherches les plus compliquées, il faut dire que les recherches à distance ne se faisaient pas aussi facilement que maintenant.

 Mais même si elle est parfois plusieurs mois sans toucher à sa généalogie, elle a toujours le sujet dans un coin de sa tête.

Sa formation professionnelle, une occasion de reprendre ses recherches

Sa formation professionnelle l’amène pas très loin des Archives départementales de la Loire, d’où sont originaires ses grands-parents maternels. C’est l’occasion pour Joanne de consulter les microfilms, de commencer les recherches sur cette branche et de progresser en méthodologie.

Elle constate qu’il y a une grande différence entre la géographie administrative et la réalité physique liée à la toponymie, l’implantation des familles se fait fi des découpages administratifs !

Elle s’aperçoit aussi que les déplacements sont liés à la vie économique des régions même à cette époque et que les marchés et foires aux bestiaux tiennent une place importante.

Du côté maternel, son grand-père et sa grand-mère sont du Pilat, dans la vallée de la Loire. Mais les deux branches viennent de la Creuse : les fratries migraient de la Creuse au XIXe siècle vers la Loire, ils y exerçaient les métiers du tissage, travaillaient dans les mines, les aciéries.

Elle découvre que ses grands-parents paternels habitaient en Haute-Loire dans la même commune, nés au début du XXe siècle mais qu’en seulement trois générations, la famille s’est dispersée : leurs petits-enfants vivent, pour certains dans d’autres pays.

Aujourd’hui Joanne tient un blog, « Les cailloux de mes ancêtres », dans lequel elle partage ses découvertes généalogiques. Elle est également active au sein de l’association Geneatech. Elle participe avec d’autres membres, passionnés comme elle, a des défis collaboratifs et des opérations coup de poing d’indexation, et organise des ateliers d’échange et de partage de bonnes pratiques autour de l’usage des nouvelles technologies pour la généalogie.

Par ailleurs, sa formation professionnelle à l’école des Finances Publiques lui a permis de découvrir des sources encore peu exploitées par les généalogistes mais riches d’information telles que les archives fiscales et le cadastre.

Bien entendu elle conserve bien précieusement le petit cahier de sa grand-mère…


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