jeudi 12 avril 2018

#Genea ou comment je suis tombé dans la généalogie tout petit ! Episode 7


François, 14 ans, reconstituer, conserver et transmettre l’histoire familiale pour construire sa propre vie
La curiosité comme point de départ ?
   Alors qu’il était enfant, la mère de François ne cesse de dire qu’elle aimerait connaître la profession de ses grands-parents et arrière-grands-parents…
   Du côté du père de François, on ne parle jamais de la famille ni de ses origines. Son père est fils unique, François ne connaît que ses grands-parents et une arrière-grand-mère qu’il voit de temps en temps, et pourtant son grand-père aurait 5 frères et sœurs dont il ne sait rien ; donc pas de liens avec un grand-oncle ou des cousins avec qui parler, pas de réunions de famille… 
   Les questions de sa mère et la curiosité du jeune François qui se pose des questions sur cette famille dont il n’entend jamais parler l’ont décidé à faire des recherches. Il ne s’intéresse pas seulement aux professions de ses ancêtres mais entreprend une généalogie dans les règles en écrivant comme il se devait à l’époque, dans les mairies. Petit à petit il se prête au jeu.
   Mais n’est-ce qu’une simple curiosité d’enfant qui pousse François vers la généalogie ? Les vraies raisons sont peut-être plus profondes…
La disparition d’un frère
   A l’âge de 13 ans, François perd son frère âgé de 12 ans. Ce drame familial qui a recentré le noyau familial pendant des années autour de cet enfant malade, a probablement été un événement déclencheur fort pour Francois. Même si ce n’est que bien des années plus tard qu’il en prend conscience, il ressent le besoin dès lors de conserver l’histoire familiale et la mémoire de ce frère. 
Le besoin de savoir de sa mère
   La curiosité exprimée de sa mère sur la profession de ses ancêtres, cache peut-être un besoin plus profond parce que depuis l’âge de 14 ans et suite à un divorce d’après-guerre, elle n’a plus du tout de contact avec son père ni la famille de son père. Elle ne sait rien d’eux. François qui ne connaîtra jamais non plus ce grand-père, perçoit dès son plus jeune âge ce besoin de savoir et si sa mère n’a jamais cherché elle-même elle s’est intéressée aux découvertes de son fils. Petit à petit, François reconstitue l’histoire de la famille de ce grand-père paternel.
Les souvenirs heureux d’une famille unie par le destin
   Du côté de la mère de sa mère, a contrario, la famille est soudée. Son arrière-grand-père a eu d’un premier mariage trois enfants, dont sa grand-mère. La mère de celle-ci décède alors qu’elle n’a que quatre ans. Son père se remarie avec la meilleure amie de sa femme, ils ont trois enfants mais il meurt à son tour. Gamin, François allait chez cette arrière-grand-mère qui n’était pas sa « vraie » arrière-grand-mère mais il ne le savait pas.  Cette femme avait élevé seule toute sa vie les trois enfants du premier mariage de son mari comme les siens et ses trois enfants. Elle avait réussi à développer un esprit de famille fort. Esprit qu’elle a transmis, ses enfants ont toujours été très unis. Enfant, François allait souvent dans cette famille qui habitait en région parisienne et il s’y est fait de bons souvenirs. 
   Souvenirs qu’il a eu à cœur de conserver ce qui l’a conduit encore récemment à faire l’histoire de la maison de famille.  
« Ma mère avait envie de conserver cette mémoire familiale et c’est moi qui l’ai réalisée, c’était important pour moi. » 
Reconstituer l’histoire familiale pour construire sa vie
   Du côté de son père, on n’est pas très famille. Depuis 3 générations la famille vit en région parisienne mais François ne sait rien de ses ancêtres, de leur région d’origine et ne connaît rien de la famille proche et encore vivante de son grand-père : un écart d’âge important, des vies qui ont pris des directions différentes… font que ses grands-parents et les familles des frères et sœurs de son grand-père ne se sont jamais fréquentés.
   L’absence de tissu familial et le manque de transmission créent un manque et une frustration que François n’a de cesse de combler. 
Il ira de découvertes en découvertes. 
·         Sur ses origines. L’implantation récente en région parisienne de familles provinciales venues à Paris chercher du travail : une arrière-grand-mère venue des Vosges qui s’est mariée avec un arrière-grand-père originaire du Massif Central, elle était concierge à Paris dans le 16e où il était ouvrier…  
·         Certaines anecdotiques. Des personnages dont la vie a été passionnante viennent étoffer les branches de son arbre : une grand-tante institutrice en Bosnie-Herzégovine pendant la guerre 14-18 ; un grand-oncle entraîneur de l‘équipe de France de football ami de Marcel Cerdan et Edith Piaf ! 
·         D’autres plus troublantes. Enfant, François passait ses vacances avec un copain dont les grands-parents habitaient dans le Pas-de-Calais à côté de Boulogne-sur-Mer. Ce qui a amené ses parents à découvrir cette région et s’y plaire. Ils ont fini par louer une maison et François et ses parents ont régulièrement passé leurs vacances dans cette région. Son père aimait la mer et s’est mis à faire du bateau avec son fils. Il lui a donné le goût de la mer et des bateaux. Passion qu’il a toujours.
Ce n’est que plus tard, que François découvre qu’une grande partie de la famille de son père descendait de marins-pêcheurs du côté de Boulogne-sur-Mer… un hasard ? ou pas.
« Chaque fois que je trouvais un élément de l’histoire familiale c’était comme si je trouvais une pierre qui me permettait de construire ma vie et qui me permet toujours de le faire d’ailleurs parce que si je continue toujours à faire des recherches avec passion c’est que je sens qu’il y a encore des choses à construire. »
Transmettre 
« Je voulais à la fois reconstituer l’histoire familiale du côté de mon père et du père de ma mère et conserver la mémoire familiale du côté de ma mère. »
   A l’âge adulte, avec la maturité, vient l’envie de transmettre la mémoire familiale à ses enfants en particulier. 
   Plus généralement, François a toujours partagé sa passion pour la généalogie. Depuis des années, il anime régulièrement des ateliers dans des clubs de généalogie et des associations inter-âge.
Aujourd’hui François BARON est un membre actif de l’association Les Jeunes et la Généalogie.
   Il a également transmis le goût de la généalogie à ses petits-enfants : ils ont commencé quand ils étaient petits en faisant des ateliers dessins pendant les vacances de février pluvieuses. 

photo: arbre d'Anaé, 6 ans

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