Merci à Yolande pour ce témoignage, vous la connaissez peut-être, elle anime des émissions généalogiques : www.twitch.tv/madjet66
Ayant grandi fille unique et avec
ma maman qui de son côté n’avait plus de famille en vie, les
histoires familiales m’ont fait cruellement défaut depuis ma plus
tendre enfance.
Orpheline de père à 5 ans et de mère à 11 ans,
je n’ai connu ma famille paternelle que vers mes 13 ans et n’ai
réellement pu renouer avec eux que vers mes 16 ans.
C’est
lors d’un cours d’histoire ou d’actualité, je ne sais plus
trop, en secondaire, que la prof a parlé de généalogie. J’avais
16 ans environ à l’époque et cela m’a tout de suite fascinée.
Je n’ai malheureusement pas su faire un devoir très complet, ce
dernier demandant notre arbre avec autant de dates que possible et au
moins remonter jusqu’aux arrière-grands-parents. Moi, je n’ai pu
que donner les noms et prénoms de mes 4 grands-parents.
Lorsque je me suis mariée à 20 ans, mineure à l’époque (majorité à 21 ans) j’ai demandé des copies intégrales des actes nécessaires plutôt que des extraits comme me l’avait suggéré ma prof quelques années plus tôt. C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas vers la généalogie…
Quelques mois après mon mariage, j’allais régulièrement aux Archives du Royaume (je suis belge) afin de consulter les microfilms. Il fallait se lever tôt car les appareils lecteurs de microfilm étaient peu nombreux et fort sollicités. A l’époque, pas d’Internet, nous étions en 1989.
Je me posais énormément de
questions, je ne savais pas ce que mon grand-père maternel était
devenu (ma maman l’ignorait elle-même de son vivant).
Je
demandais d’où venaient mes ancêtres ? Les plus proches
étaient de Bruxelles, ma grand-mère maternelle venait des Flandres,
mais je n’en savais pas plus.
Je voulais connaître aussi les
métiers de mes ancêtres, enfin, je voulais TOUT savoir !
A l’époque je voulais surtout trouver la trace de mon grand-père maternel (j’ai fini pas enfin la découvrir vers 2022). Je voulais également remonter le plus loin possible.
C’est toujours le cas aujourd’hui mais ce n’est
plus ma priorité. J’essaie de trouver des cousins plus ou moins
proches, visiter les villes et villages de mes ancêtres (ce que
j’appelle le généa-tourisme)
J’essaie également de trouver
d’autres traces, tels des articles, faire-part, photos, surtout une
photo de mon grand-père maternel. Je suis obnubilée par cet ancêtre
dont je ne connais pas le visage.
Aujourd’hui, je suis
remontée, pour certaines branches, jusqu’aux environs des débuts
1700, voire fin 1600.
J’ignore combien d’ancêtres j’ai
exactement dans mon arbre mais je dois être à 930 - 950 ancêtres
environ. Tous confondus, oncles, tantes, cousins. Certaines branches
allant sur 13 générations.
A l’époque, mon mari a commencé
à partager la passion avec moi, comme je l’ai dit, nous nous
rendions aux Archives du Royaume à Bruxelles. Les microfilms étaient
de rigueur.
Un cahier et un stylo suffisaient.
Je me rendais
également dans les maisons communales (Mairies pour la France) ou je
leur adressais un courrier postal pour obtenir des copies intégrales
d’actes.
En « héritage familial »
je n’avais rien au début si ce n’est le livret de mariage de ma
maman. Ainsi que quelques photos d’elle et de ma grand-mère dans
leur jeunesse.
Par la suite, grâce à mes grands-parents
paternels et la sœur de mon grand-père, j’ai reçu un vrai
trésor.
Des photos de familles nommées, parfois avec des petites
anecdotes. D’anciens livrets de mariage de grands-oncles et
grands-tantes voire livret de mariage de mes arrière-grands-parents.
De nombreux faire-part de décès (très riches sur les membres de la
famille) …
Ce que je préfère dans la
généalogie, c’est la faille spatio-temporelle.
Lorsque je me
plonge dans mes recherches, je perds toute notion du temps. Je
m’imagine à l’époque de mes ancêtres, leur style de vie, leurs
tenues, les lieux où ils résidaient.
J’adore aussi trouver
« l’acte » qui me manquait, que je cherchais depuis
longtemps et qui me fait avancer.
Ce que j’aime le moins,
c’est classer et organiser mes sources numériques.
Je garde
les actes et autre documents numérisés et les classer en dossiers
et sous-dossiers est ce que j’aime le moins.
Ma plus grosse surprise fut de
trouver ENFIN la trace de mon grand-père maternel ! j’ai
découvert qu’après avoir divorcé de ma grand-mère il s’était
remarié en 1941 et que sur l’acte, pour son métier il était
notifié « engagé volontaire à l’armée allemande ».
J’ai appris que plus tard il est passé en 1947 devant le conseil
de guerre pour avoir porté les armes contre la Belgique.
L’autre
élément, est que j’ai pu obtenir plus d’informations sur
l’accident qui a causé la mort de mon papa en 1971.
Mais il y a des questions qui restent sans réponse. Et je pense qu’il en restera toujours. Je dois encore faire les demandes au tribunal pour aller consulter le dossier du conseil de guerre de mon grand-père, mais je pense que je ne saurai jamais pourquoi il a fait ce choix. Était-ce par conviction ou s’est-il laissé endoctriner ?
Pour mes grands-parents, mon
intérêt pour la généalogie leur faisait très plaisir. Ils
aimaient que je m’intéresse ainsi à l’histoire de la
famille.
Quant à mes enfants (tous adultes aujourd’hui), ils ne
se sont jamais très intéressés. Sauf 2, mais ils se sont vite
lassés, les archives en ligne n’étant pas encore assez évoluées,
ils ont vite été découragés de tout devoir recopier.
Mais je ne perds pas espoir avec la génération future. Ma petite-fille de 4 ans commence déjà à s’intéresser à la généalogie.
Et pour mes amis, j’ai le bonheur d’avoir pu passer le « virus » à quelques-uns d’entre eux.