lundi 9 décembre 2024

#Genea ou comment je suis tombée dans la généalogie toute petite ! Episode 54

 Merci à Cassandre pour son témoignage

Je m’appelle Cassandre, au moment où j’écris cet article je suis en seconde. Au cours de mes années au collège plus particulièrement mon année de 3e j’ai réalisé des recherches généalogiques sur mes ancêtres.

J’ai commencé mes recherches grâce à un professeur qui a ouvert un club de généalogie pendant les pauses méridiennes puis en 3e j’ai décidé de faire un oral avec comme titre “Comment l'île de mes ancêtres, la Réunion a-t-elle été marquée par l'esclavagisme et la colonisation ? ”

Dans celui-ci j’ai présenté l’île et certaines parties de son histoire concernant surtout l’esclavagisme et sa colonisation et j’ai pu, grâce à mes recherches, faire un lien intéressant avec mes ancêtres.

Dans ma conclusion d’orale j’ai donc écrit :

« J’ai décidé de vous parler de ce sujet car j’ai moi-même des origines réunionnaises, j’ai actuellement de la famille qui y vit et en faisant des recherches généalogiques sur mes ancêtres j’ai pu découvrir que plusieurs générations de ma famille ont vécu cet esclavage.

Certains de mes ancêtres étant du peuple des Malbars. Ils sont donc normalement arrivés des Indes. D’autres viennent de Madagascar.

En approfondissant mes recherches j’ai pu découvrir que certaines femmes de ma lignée sont citées avec la mention « mari inconnu » avec des enfants ce qui laisse croire qu’elles ont pu être sexuellement abusée.

Ensuite, certains de mes ancêtres qui ont été renommés par des colons se sont retrouvés avec des noms de famille humiliant tel que « esclave » ou même « métro » ce qui nous prouve la traite déshumanisée de ces esclaves. »

A l’issu de cet examen j’ai obtenu la note maximale et de bon retour à propos de mon oral. D’après mes professeurs mes recherches sur ma famille ont rendu mes propos encore plus intéressants car elles m’ont permis de m’approprier encore davantage mon sujet, de faire un lien personnel original et cela a montré mon investissement dans la réalisation de cet oral.

J’ai beaucoup apprécié de réaliser ce travail qui m’a permis d’en apprendre davantage sur l’histoire de ma famille et de mes origines, je n’en suis absolument pas honteuse au contraire, je trouve très inintéressant de constater que malgré ce passé, les générations ont continué et que de nos jours je puisse vivre ma vie sans faire face au même malheur que mes ancêtres.


samedi 30 novembre 2024

Z comme Zola

 — Papy, les Rougon-Macquart, tu connais ? Je dois préparer un exposé là-dessus pour la semaine prochaine ! Je me suis dit que tu allais peut-être pouvoir m’aider, c’est une histoire de famille !

On est même complètement dans la généalogie ! C’est un élément clé de l’œuvre d’Émile Zola, l’auteur de cette saga romanesque de vingt livres ! Il a voulu étudier une famille, les Rougon-Macquart, sur plusieurs générations. Tous les personnages de ces romans sont liés par des liens de parenté. D’ailleurs, peut-être que tu devrais commencer par essayer de décrypter cette généalogie.

C’est justement ce que je dois faire ! L’idée, c’est de mieux comprendre cette famille pour qu’on puisse étudier des extraits des romans en classe !

Attends, je reviens, Camille… Rien de mieux que d’avoir l’arbre généalogique sous les yeux pour s’y retrouver… Et justement, Zola nous a laissé des croquis avec des arbres annotés. Voilà !

Si je comprends bien, tout part d’un ancêtre commun. Adélaïde, c’est ça ?

Exactement. Tous les personnages sont les descendants d'Adélaïde Fouque. Cette femme, d'origine modeste, se marie à un jardinier, Rougon dont elle aura un fils, Pierre.

Oui, c’est la branche de droite ! Et à gauche alors ?

Après la mort de son mari, Adélaïde entame une relation avec un contrebandier nommé Macquart. De cette union, regarde, naissent deux enfants !

Antoine et Ursule ?


Exactement. La saga va suivre le destin des descendants d’Adélaïde sur trois générations. Pour Zola, les destins individuels sont influencés par l'hérédité et le milieu social, c’est pourquoi on retrouvera dans chaque branche des caractéristiques bien précises. Ainsi, les Rougon sont souvent ambitieux et avides de pouvoir tandis que les Macquart luttent avec des problèmes comme l’alcoolisme et la violence ! Je te laisse poursuivre tes recherches et essayer de repérer quelques personnages clés comme Gervaise ou Aristide. De mon côté, je crois que je vais me replonger dans cette saga….

Bonne lecture, Papy !

Céline pour les J&G

vendredi 29 novembre 2024

Y comme les "yaya"

- Qu’est-ce que tu lis Camille ?

- Un roman d’amour. C’est l’histoire d’un garçon et d’une fille qui n’auraient jamais dû se rencontrer mais que la guerre a réuni. Pour le moment on ne sait pas s’ils vont pouvoir rester ensemble. J’ai hâte de finir mon livre.

- Ça me rappelle l’histoire de l’oncle Emile et la tante Yaya.

- Raconte Mamy, j’adore ce genre d’histoire.

- Eh bien la tante Yaya est née à Strasbourg, elle avait 18 ans lorsque la guerre a éclaté. Une partie de la population alsacienne, celle qui se trouvait le long du Rhin, a été évacuée et c’est comme ça qu’elle et sa famille se sont retrouvés dans le Périgord.

- Continue Mamy.

- Pour la tante Yaya et sa famille ça n’a pas été facile. Après un long voyage en train, ils sont arrivés avec 30 kilos de bagages dans une région dont ils ignoraient tous. De leur côté, la population périgourdine avait du mal à comprendre pourquoi ces Alsaciens parlaient la langue de l’ennemi, langue qui était en fait du dialecte alsacien. Et comme lorsqu’ils répondaient par « yaya » lorsqu’on leur posait une question, les Périgourdins les ont surnommés les « yaya ».

- Ok, je comprends maintenant pourquoi dans la famille l’épouse de l’oncle Emile était appelé la tante Yaya. Mais ça ne me dit pas comment ils se sont rencontrés.

- Eh bien ils se sont tout simplement croisés à la sortie de la messe. Ils se sont retrouvés en secret puis se sont respectivement présentés leurs parents qui ont accepté qu’ils se marient. Lorsque l’Alsace a été libérée, les parents de la tante Yaya sont rentrés à Strasbourg. Quand à la tante Yaya elle est restée dans le Périgord, a fini par perdre son accent mais n’a jamais oublié ces racines.

- Mais dis-moi, il n’y aurait pas un lien entre cet événement et les jumelages qu’on peut lire à l’entrée des villages du Périgord ?

- Exactement, après-guerre de nombreux villes et villages alsaciens et périgourdins se sont jumelés pour garder les liens qu’ils avaient construit pendant la guerre. Elle t’a plu mon histoire Camille ?

- Yaya !

Lionel pour les J&G

jeudi 28 novembre 2024

X comme X, Tiktok et la généalogie

 

image générée par une IA, créateur d’image dans Bing
                              

Papy, tu es encore sur Facebook ?

Depuis que j’ai découvert comment l’utiliser pour mes recherches en généalogie, j’y vais de temps en temps ! J’ai même ouvert une page Twitter !

Ah, tu veux dire X, anciennement appelé Twitter !

— Oui, c’est aussi une plateforme intéressante pour suivre les dernières nouvelles en généalogie et pour échanger autour de nos pratiques. Sur X, tu peux suivre des comptes spécialisés en généalogie ou participer à des discussions et suivre des actualités via des hashtags comme #généalogie ou #genealogy! Je ne rate plus une seule information du compte de l’association Les Jeunes & la généalogie, @jeunesetgenea ! Il m’est même arrivé de poser une question par rapport à une épine généalogique et d’avoir une réponse dans la minute… La magie de l’entraide sur les réseaux !

Tu m’impressionnes, mon petit Papy ! Il ne te reste plus qu’à te mettre à TikTok, le réseau social de vidéos au format court ! J’ai vu qu’il y a une communauté généalogique qui partage des astuces et des conseils. Allez, je te montre !

Céline pour les J&G


mercredi 27 novembre 2024

W comme wassingue

Camille était en train de décorer son arbre généalogique quand catastrophe….

Zut Mamy, j’ai renversé de la peinture par terre

Ce n’est pas grave, va me chercher la wassinge et le seau que l’on nettoie.

La wa...quoi ?

La wassingue, la serpillière si tu préfères.

Quel drôle de mot pour désigner une serpillière ?

C’est pourtant un mot qu’on utilisait couramment dans ma famille.

Dans ta famille ? Pourtant Maman ne l’utilise jamais.

C’est bien dommage. Les traditions se perdent.

Mais d’où vient-il, ce mot ?

Wassingue vient du Nord de la France d’où sont originaires une partie de tes ancêtres.

Ah oui, je me souviens.

C’est cela. Wassingue est tiré du flamand « wassching » qui désigne l’action de laver. D’ailleurs toi qui fais de l’anglais au collège, peux-tu me traduire le verbe laver en anglais ?

Euh, to wash je crois.

Exact : to wash / washing on n’est pas loin !

Wassingue désigne donc une serpillière !

Oui, mais dans d’autres régions de France, on va parfois préférer un autre mot.

Ainsi , on peut la nommer "loque" ou encore "bâche". En Provence Alpes Côte d’Azur, c’est la "pièce" qu’on passe au sol, tandis qu'en Languedoc on parle de la "peille" ou de la "frégone" en Catalogne. En Normandie, la serpillière devient une "toile", tandis qu’à l’Est on dit "panosse", ou encore "patte" en Franche Comté et dans la région lyonnaise. À l’Ouest, on parle de "cinse". * (Panosse, patte, wassingue ou serpillère? - RTN votre radio régionale ).

Eh bien ça fait beaucoup de mots différents pour désigner une simple serpillière !

- Je ne te le fais pas dire !

Jean-Marc pour les J&G


* source : La dépêche du Midi.



mardi 26 novembre 2024

V comme voyager

- Dis, Papy, est-ce que tu vas encore chercher des actes d’état civil tout l’après-midi sur l’ordinateur ? J’aime bien ça mais comme on l’a déjà fait hier, je préférerais qu’on aille se balader aujourd’hui.

- Bien sûr, Camille, pas de problème ! Laisse-moi juste le temps de prendre mon manteau.

- Attention, Papy, tu as fait tomber un document de ton bureau. Qu’est-ce que c’est ?

- Oh, ça... c’est une vieille carte routière qui m’a permis il y a plusieurs années de faire un voyage un peu particulier.

- Un voyage ? Où ça ?

- Eh bien, comme tu le sais, notre famille a des origines aux quatre coins de la France : j’ai un grand-père basque, un autre normand, une grand-mère provençale et la dernière iséroise. Tu te souviens, on a travaillé sur sa généalogie la semaine dernière et je te l’ai aussi montrée en photo ?

- Ah oui... elle portait une belle robe avec un tablier et une sorte de bonnet en dentelle sur la tête. Qu’est-ce qu’elle était belle !

- Exactement, c’est elle. Le hasard de la vie a fait que je n’étais jamais allé moi-même là où elle est née et où elle a grandi. Quand elle avait 23 ans, elle est tombée amoureuse d’un Normand qui était de passage, elle l’a épousé et ils sont partis vivre chez lui, en Normandie. Ni mes grands-parents ni mes parents ne nous ont ensuite beaucoup parlé de cette partie de notre arbre généalogique. Alors, un jour, j’ai décidé de découvrir par moi-même l’univers d’enfance de ma grand-mère. J’ai profité d’avoir des vacances pour prendre ma voiture et me lancer à l’assaut du Dauphiné !

- Le Dauphiné ?

- Oui c’est comme ça qu’on appelait l’Isère autrefois... tout simplement car le blason des seigneurs de cette province comportait… un dauphin !

- Je trouve cet animal merveilleux !

- Me voilà donc parti de Caen. Une fois passé Lyon, je décidai de quitter l’autoroute et d’emprunter les routes de campagne pour arriver à La-Côte-Saint-André, la petite ville où elle était née.

- Oh là là mais ce n’était pas trop long et ennuyeux ce voyage, Papy ?

- Pas du tout. Par exemple, peu de temps avant d’arriver à La-Côte-Saint-André, il m’est arrivé une petite surprise.

- Laquelle ?

- Eh bien imagine-toi qu’il y avait devant ma voiture et moi une série de plusieurs collines. J’étais ainsi obligé de monter puis de descendre avant de remonter encore…

- Ah comme des montagnes russes ? Ça devait être amusant ça !

- Exactement ! Et j’ai compris plus tard que tous les espaces entre ces collines avaient été creusés par de gigantesques glaciers qui descendaient jusque là il y a des milliers d’années. Quand les glaciers se sont mis à fondre, ils ont laissé ce paysage si particulier.

- Ah, on peut dire que c’est un peu comme si tu avais eu un tour de manège gratuit grâce à la Préhistoire alors ?

- (en riant) Oui voilà, on peut dire ça comme ça.

- Et ensuite, Papy ? Tu as fini par arriver à ta destination ?

- Oui et c’est là que j’ai enfin pu découvrir de mes propres yeux les paysages dans lesquels avait grandi ma grand-mère. Je suis descendu de la voiture et me suis assis sur un rocher. J’ai vu les lignes vert pâle que formaient les vignes, un vaste champ de blé qui ressemblait à un grand ruban, un bois sombre qui avait l’apparence du velours ; le rouge des tuiles des vieilles fermes, des touffes de trèfle tantôt vertes tantôt violettes, des colzas, jaunes comme des boutons d’or… et au loin, à l’Ouest, en levant la tête, j’ai vu les Alpes qui formaient une longue bande bleutée comme parsemée d’argent à chaque fois que la neige qui la couvrait étincelait au soleil.

- C’est magnifique, Papy! On dirait que tu parles d’un tableau.

- C’est marrant que tu emploies ce mot, Camille ! Je me souviens avoir eu exactement la même impression à l’époque : être comme devant une œuvre d’art. J’ai alors compris la chance qu’avait eue ma grand-mère de grandir dans un si bel endroit. J’ai ensuite repris la voiture pour arriver à La-Côte-Saint-André. Sur la place de mon hôtel, c’est la statue d’un homme célèbre qui m’a accueilli.

- Qui ça ?

- Hector Berlioz, un immense musicien français.

- Oh je le connais, on a écouté des extraits de ses œuvres l’autre jour en classe.

- Eh bien il est né à La-Côte-Saint-André comme ton arrière-arrière-grand-mère.

- Mais alors, Papy, nous sommes peut-être cousins avec lui ?

- Peut-être, oui… ! Bon alors, tu es prête, on va la faire cette balade ?

- Oh non, finalement je préfère qu’on reste ici. Continue à nous faire voyager Papy, s’il-te-plaît !

Julien pour les J&G


lundi 25 novembre 2024

U comme un soldat

  • Bonjour Papy, j’ai trouvé une boite de photos et il y en a une qui m’intrigue.

  • Laquelle ma chérie ?

  • Celle sur laquelle il y a un monsieur assis sur une chaise et qui tient une canne. Il n’a pas l’air aimable !

  • Je sais qui c’est, c’est Dominique Pierre, mais j’ai mis 20 ans pour trouver ce qu’il a fait dans sa vie.

  • Et c’est qui ?

  • C’est l’arrière-grand-père de mon grand-père.

  • Waouh ! Il est né quand ?

  • En 1795 dans une commune du nord de la France, à Bourbourg. Ma grand-mère me racontait que nous avions un ancêtre qui avait été capitaine dans les armées impériales de Napoléon 1er et elle pensait que c’était lui.

  • C’était vrai ?

  • Oui et non. En fait j’ai toujours pensé que ma grand-mère avait gardé dans sa mémoire familiale le fait que nous avions un ancêtre militaire parce que dans la boite de photos que tu as trouvé il y a également celle d’un jeune homme en habits de militaire, avec une épée à la ceinture sur un fond représentant des chevaux.

  • C’était lui ?

  • Non cela ne pouvait pas être lui car l’invention de la photo date de 1840 et le jeune homme est né en 1850, en plus il descendait de notre branche britannique (mais c’est une autre histoire). Cela ne collait pas ! En plus j’ai fait des recherches au Service historique de la Défense à Vincennes et je n’ai pas trouvé de dossier de capitaine, de lieutenant ou d’un autre grade.

  • Donc ta grand-mère a tout mélangé ?

  • Elle avait gardé en mémoire cette histoire familiale : lorsque j’ai cherché je me suis rendu compte que Dominique Pierre, devenu orphelin de père s’était engagé à l’âge de 17 ans et 6 mois (en trichant un peu sur son âge) dans la garde impériale de l’empereur en 1813 et qu’il avait été démobilisé en 1814, lors de l’abdication de l’empereur en 1814 à Fontainebleau.

  • Quelle histoire ! Donc ta grand-mère n’avait pas complètement tort ?

  • Eh non ! Comme quoi il y a souvent une part de vérité dans les histoires familiales. En particulier que Dominique Pierre a survécu aux guerres impériales et qu’il devint notaire. C’est pourquoi il est pris en photo, juste avant sa mort vers 1850, mais on ne souriait pas sur les photos à l’époque.

François pour les J&G