samedi 22 novembre 2025

T comme trésor


  • Dis donc Camille tu ne peux pas m’aider à ranger mon grenier ?

  • Pas de problème Mamy, on commence par où ?

  • Et bien sort ce qu’il y a dans ce coin, je ne sais même plus ce que c’est.

  • Regarde Mamy, il y a une vieille boite.

  • Ouvre-la. Qu’est-ce que tu trouves ?


  • Un vieux cahier, une photo classe en noir et blanc, un certificat d’étude, une toupie.

  • Ce sont les affaires de ton arrière-grand-père ! J’avais complètement oublié cette boite, elle va t’intéresser.

  • Qu’est ce que tu veux que je fasse de ces objets poussiéreux ?

  • Tu vois Camille, la généalogie ne consiste pas seulement à collecter des noms, des dates et des lieux mais aussi à mieux connaître la vie de nos ancêtres.

  • Effectivement, regarde ton père a été scolarisé à l’école Jules Ferry et elle existe encore cette école !

  • Les objets de nos ancêtres nous donnent de nombreux renseignements sur leurs vies. Des photographies, de vieux papiers, une montre, un bijou, un objet religieux… constituent le petit musée du généalogiste. Avec ces documents tu vas connaître le niveau d’étude de ton arrière-grand-père et tu découvres même quel était son jouet favori !

  • Mamy, je peux la garder cette boite pour mon petit musée ?

  • Bien sûr Camille !

  • Allez Mamy, on continue de ranger ton grenier, on va peut-être trouver d’autres trésors !

Lionel pour les J&G



vendredi 21 novembre 2025

S comme Stolpersteine

  • Alors Camille, tu me racontes ton voyage scolaire à Berlin ?

  • Et bien, nous avons visité la porte de Brandebourg, le Checkpoint Charlie, la cathédrale, le Reichstag et plein d’autres choses.

  • Et qu’est ce qui t’a le plus étonné ?

  • La propreté des trottoirs. Et figure-toi, Mamy, qu’on y trouve des Stolpertsteine.

  • Qu’est-ce que c’est que ça ?

  • Ça veut dire « pierre qui fait trébucher ». Ce sont des pavés où sont gravés les noms des victimes du nazisme, leurs date et lieu de décès. Ils sont en métal et sont scellés devant leurs anciennes demeures. A Berlin il s’agit surtout de déportés juifs. On doit cette initiative à un artiste Allemand : Gunter Demnig.


  • Tu crois qu’on en trouve en France ?

  • Attends, je regarde sur mon portable… oui, beaucoup en Alsace, en Vendée, mais aussi à Paris, à Lille, à Rouen, à Bordeaux. Chaque année il y en a de plus en plus.

  • Voilà une bonne manière de ne pas oublier ces victimes. Et qu’est que tu as préféré à Berlin ?

  • Les Currywurst !

Lionel pour les J&G


jeudi 20 novembre 2025

R comme recensement


- Dis Mamy, je sais que tu cherches à connaître la famille PERSILLON dont le chef s'appelle Alexandre mais tu ne connais aucune date de la famille. Que vas-tu faire maintenant ?

Je sais qu'il existe sans doute aux Archives départementales, sur Internet, le fichier de recensement récent du village où ils habitaient à Hastingues dans les Landes.

C'est quoi un fichier de recensement ?

C’est un outil précieux qui offre instantanément la vie de nos ancêtres à travers le temps. Ils permettent de reconstituer les foyers, de suivre les déplacements et d’obtenir des informations précieuses sur la composition des familles. Le premier recensement en France date de 1328 « Etat des Paroisses et des feux » il est réalisé pour des raisons fiscales. La première enquête remonte à Louis XIV en 1664. Depuis 1801, il est réalisé tous les 5 ans jusqu’en 1946. Il a été modernisé depuis.

On y trouve :

  • par quartier, le nom de la maison et tous ses habitants y compris les domestiques,

  • le patronyme de l’époux et de l’épouse,

  • le prénom usuel,

  • la date de naissance et le lieu,

  • la situation par rapport au chef de famille,

  • le métier.

Comment on cherche dans ce fichier ?

Pour ma recherche dans les Landes, Il y a plusieurs possibilités de recherche : par commune de 1793 à 1946, et plus ciblée par patronyme (nom de famille) dans les recensements les plus récents. Dans ce département, les utilisateurs des archives peuvent indexer les noms rencontrés.

Tu vas essayer comment ?

Je vais tenter par nom de famille. Je vais chercher PERSILLON Alexandre.

J’ai de la chance, le nom a été rentré, cela me donne le registre de l’année 1936.

C’est super, et cela te donne quoi comme renseignements ?

Voilà ce que je trouve dans le recensement de 1936.

Dans le quartier Plaine, dans la maison BIMI vivaient en 1936 :

  • le chef PERSILLON Alexandre, né en 1893 à Came, Cultivateur,

  • son épouse Marie LARAN, née en 1912 à Bidache,

  • leurs 5 enfants Marcelle née en 1926, Marie née en 1928, Arnaud né en 1929, Pierre né en 1932 et Désirée née en 1935.

  • Plus le beau-père Matthieu LARRAN qui vit avec eux.

Tu dois être contente de ce que tu as trouvé ?

Oui, mais il faut encore vérifier les informations dans les tables décennales et trouver les dates réelles de naissances et je vais essayer de trouver les dates de décès. Et après, je vais aller chercher les actes qui ont été numérisés.

Tu as encore du travail, Mamy.

Oui, mais je vais enfin pourvoir rentrer cette famille dans notre arbre de famille.

Bernard pour les J&G

mercredi 19 novembre 2025

Q comme quenouille de la mariée

 Camille interroge sa grand-mère sur la quenouille enrubannée placée dans la vitrine du salon.

  • Elle me vient de mon arrière-grand-mère paternelle. Elle s’était mariée en 1896.

  • A quoi servait-elle ?

  • A filer la laine, le lin, le chanvre, c’est-à-dire à transformer leurs fibres en fil. On les enroulait sur la quenouille laquelle était tenue dans le creux du bras ou glissée dans la ceinture.

  • Tu l’as utilisée ?

  • Non, jamais ; je ne saurais même pas comment faire. Mon arrière-grand-mère était couturière et je ne suis pas certaine qu’elle l’ait elle-même manipulée. Toutefois, comme toutes les petites filles, elle avait dû être initiée par sa grand-mère qui la gardait lorsque ses parents travaillaient.

  • Mais alors pourquoi en détenait-elle une ?

  • Elle l’avait reçue lors de son mariage. C’était en effet la coutume à cette époque dans toute la France. Elle était souvent enrubannée et fleurie. Dans la plupart de nos provinces, elle était portée par un garçon d’honneur, en tête du cortège qui se rendait à l’église. Après la bénédiction nuptiale, la mariée devait montrer qu’elle savait filer, symbole de son futur travail de mère de famille. Elle la déposait ensuite à l’Autel de la Vierge dans l’église.

  • Elle l’a donc reprise après ?

  • Oui, mais pas immédiatement. La nouvelle épouse emportait cette quenouille chez elle, filait le lin ou le chanvre nécessaire, puis, le dimanche après les noces, venait la déposer sur l’Autel de la Vierge. Cette quenouille enrubannée y restait jusqu’à ce qu’une nouvelle mariée vienne la remplacer par la sienne.

  • Elle est vraiment belle et bien décorée pour un simple outil de travail.

  • Tu as raison. Ces quenouilles étaient spécialement confectionnées pour l’occasion. Elles avaient leur manche gravé au couteau, historié et enjolivé de dessins variés, de zigs-zags, de branches de feuillages et de fleurs en saillie.

On remettait également une telle quenouille à la marraine lors des baptêmes.

  • Y a-t-il un lien avec les statues de saintes porteuses d’une quenouille que l’on peut voir dans certaines églises ?

  • Oui et non. Ce sont souvent des patronnes des bergères comme sainte Solange ou sainte Geneviève. Mais en Touraine et en Poitou, les jeunes mariées déposaient leur quenouille non pas à l’Autel de la Vierge mais aux pieds de la statue de sainte Néomaye ou Néomoise. La légende raconte que cette jeune bergère, pour échapper à un seigneur qui la poursuivait, pria le ciel de la protéger. Aussitôt l’un de ses pieds prit la forme d’une patte d’oie ; le seigneur effrayé et horrifié s’enfuit. C’est ainsi qu’elle est désormais représentée.

  • Mamy, tu en connais des coutumes et des légendes ; j’aime tant t’écouter.


Philippe pour les J&G

mardi 18 novembre 2025

P comme psychogénéalogie

 Camille, notre petite généalogiste en herbe, a entendu pour la première fois le terme de « psychogénéalogie » aux informations.

Papy, tu as déjà entendu parler de la psychogénéalogie ? J'en ai entendu parler aux informations et ça m'a tout de suite fait penser à toi et à toutes nos discussions sur l'histoire de la famille.

— Ah, la psychogénéalogie... Une drôle d'idée, mais intéressante. Raconte-moi ce que tu as compris.

En gros, c'est l'idée que les événements importants mais aussi les traumatismes ou secrets de nos aïeux peuvent nous être transmis inconsciemment et influencer nos vies.

— Tu as des exemples en tête ?

C'est peut-être simpliste, mais si j'ai peur de l'eau c'est peut-être en lien avec l'un de mes ancêtres ?

— Exactement ! Ça peut se manifester par des répétitions de schémas ou des événements importants qui se produisent aux mêmes dates ou aux mêmes âges sur plusieurs générations.

Je me souviens de ce grand oncle dont tu m'avais dit qu'il était né exactement un an après le décès de son frère, mort-né.

— C'est le syndrome d'anniversaire dont parle notamment Anne Ancelin Schützenberger, considérée comme la figure emblématique de cette discipline. En tout cas, la généalogie est censée pouvoir nous libérer de ces schémas ! Le fait d'en être conscient nous libérerait.

Anne Ancelin Schützenberger, mondialement connue pour ses recherches sur la psychogénéalogie, et notamment pour son livre intitulé Aïe, mes aïeux ! (1988)

C'est toujours bon la généalogie, Papy, tu me le dis toujours !

— Et c'est aussi bon qu'une séance chez son psy !

Céline pour les J&G


lundi 17 novembre 2025

O comme onomastique

-  Papy, il y a un mot compliqué que je n'arrive pas à lire ! Ono….

Ah oui je vois. C’est O.no.mas.tique.

Onomastique ? Et qu’est ce que c’est que l’osmonatique ?

Non Camille O.no.mas.tique. L’onomastique c’est l’étude des noms propres que ce soit les noms personnes comme les noms de lieux. L’étude des noms de personnes ou patronymes s’appelle l’anthroponymie et celle des lieux la toponymie.

Que de mots compliqués !

Je ne te le fais pas dire.

Mais qu’est ce qu’on étudie exactement ?

Par exemple on va étudier comment se sont formés les noms de famille, leur signification, leur fréquence, leur répartition géographique….

Leur fréquence ?

Oui. S’ils sont plus ou moins répandus. Tiens sais-tu quel est le nom de famille le plus courant en France ?

Non mais je sens que vais le savoir bientôt.

Il s’agit de MARTIN. On a pu compter 250 000 personnes nés entre 1891 et 2000 qui ont porté ce nom de famille ou qui le portent encore.

Waouh ! C’est énorme.

Pas tant que ça, ramené aux 68 millions de français. Ensuite viennent les BERNARD, les THOMAS….

Mais ce sont des prénoms !

Oui également. Mais il fut un temps où il n’y avait pas de nom de famille. Tout le monde s’appelait par son prénom de baptême : Marie, Bernard, Thomas, Catherine, etc.

Compliqué pour s’y retrouver !

Compliqué en effet et donc les gens ont commencé à se donner des sobriquets pour savoir de qui on parlait.

Sobriquets ?

Un surnom si tu préfères. Il fallait bien distinguer le Bernard qui habitait près du pont de celui qui habitait près du bois. D’où les patronymes DUPONT et DUBOIS. Tu comprends ?

Ah oui je comprends mieux ! Et alors notre nom de famille il vient d’où ?

LEFEBVRE ou LEFEBURE ou LE FEVRE…. tous ces noms ont la même origine.

LEFEBURE ? Mais rien à voir !

Si, si, je t’assure le V de LEFEBVRE ressemble beaucoup au U de LEFEBURE. Et nos ancêtres ont pu les confondre en l’écrivant !

Bon d’accord mais tu ne m’as toujours pas dit ce que veut dire notre nom de famille !

Il vient de l’ancien français, feure, faivre ou fièvre qui désignait l’ouvrier qui travaillait les métaux. Autrement dit le forgeron. Et autrefois chaque village avait son « fèvre » donc son forgeron. D’ailleurs LEFEBVRE est un nom assez répandu. Il est classé 13ème en terme de fréquence.

Donc si j’ai bien compris, j’avais un ancêtre forgeron ?

Probablement Camille.

Il n’ y a plus qu’à le chercher…..

Je te souhaite bon courage Camille ! Il va t’en falloir.

Jean-Marc pour les J&G


samedi 15 novembre 2025

N comme neveu à la mode de Bretagne

  • Mamy, je ne trouve pas le parrain de Maman sur l'arbre généalogique.
  • C'est normal, Camille, c'est mon neveu à la mode de Bretagne.

  • Il est Breton ? Je croyais qu'il était Belge...

  • C'est une expression qui n'a aucun rapport avec l'origine. En fait ça veut dire un membre très éloigné de la famille, voire même un ami très proche.

  • Donc il n'est pas breton mais il n'est pas non plus ton neveu ?

  • Tu as raison, c'est une histoire compliquée de mariage, d'enfants qui finalement ne sont pas de la famille mais considérés comme de la famille tellement ils sont appréciés. Papy et moi on aime tellement Jean qu'on l'a choisi comme parrain de ta mère. Il fait partie de notre famille de cœur mais pas de la famille généalogique.

  • Mais pourquoi la Bretagne ?

  • C'est en Bretagne que les habitants des siècles précédents ont pris l'habitude d'appeler leurs cousins ou neveux éloignés de plusieurs générations ou degrés seulement « cousin » ou « neveu » au lieu de préciser arrière arrière petit neveu par exemple.

  • Ils ont raison, c'est plus simple ! On n'est pas obligé d'avoir son arbre généalogique sous la main partout où on se promène !

Nathalie pour les J&G